Nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus supporter le contrôle omniprésent exercé sur nos vies, et la soumission aux lois de l’argent. La ville de Lyon devient un vaste magasin sous surveillance. Nos espaces de vies sont colonisés par la publicité, les caméras, les vigiles... Quant à la police, elle est partout : les patrouilles de milices et les contrôles humiliants se sont banalisés. Nos universités, nos lieux publics, nos rues, ne nous appartiennent plus : la ville devient un environnement hostile.
Face à cette situation invivable, certains ont décidé de reprendre l’initiative. L’occupation de l’ancien musée des télécommunications, ce mardi 18 décembre, a mis au jour l’existence d’une fraction de la jeunesse déterminée à agir, à résister. Cette occupation exceptionnelle a révélé par la pratique une puissante énergie collective. Pendant une journée, nous avons fait irruption au cœur de la ville et nous nous sommes approprié un lieu à la hauteur de nos désirs.
Cette offensive peut paraître dérisoire face au rouleau compresseur capitaliste, mais elle revêt toute l’urgence à agir et à nous organiser avec tous ceux et celles qui, comme nous, ressentent cette urgence. Les gens qui n’ont pas participé à cette action n’ont pas à se sentir extérieurs à la dynamique enclenchée, tant qu’ils sont animés par la même énergie de résistance.
Aussi courte fut-elle, l’occupation n’est pas un échec car pendant une journée, nous avons bien fait irruption au cœur de la ville et arraché le lieu que nous voulions. Et puis nous ne sommes pas naïfs : la réponse immédiate et violente de la police ne nous surprend plus. Chacun sait maintenant que dans la France de Sarkozy, où des centaines de personnes n’ont pas d’endroit où dormir, on préfère laisser vide un vaste lieu en parfait état. Que craignaient les autorités, pour nous chasser de cet endroit aussi violemment ? Exactement ce que nous voulions y faire : un lieu politique de rencontre, de vie, de créativité. Un lieu où la politique sort des cadres politiciens qui balisent notre « démocratie ».
La répression qu’a immédiatement subie l’occupation marque le surgissement dans la ville d’une force de résistance. L’occupation de mardi a été la réalisation en acte d’une sensibilité politique commune, d’un discours affiché publiquement par nos propres moyens, mais aussi la preuve que nous sommes nombreux à ne plus vouloir attendre. La rencontre a commencé, et elle a prouvé sa capacité à agir. Il nous appartient maintenant de poursuivre, avec tous ceux qui ont été sensibles à cette énergie.
Nous voulons un espace à la mesure de notre désir de vie collective, assez grand pour accueillir des assemblées publiques et des concerts. L’intervention de la police a trop rapidement interrompu la tentative de s’emparer ensemble d’un tel lieu, mais la nécessité et la volonté demeurent.
toutdevientpossible (Arobase) rebellyon.info
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