Vendredi 11 janvier 22h : Matignon annonce l’activation des démarches pour appliquer une clause de sauvegarde sur le maïs Monsanto 810.
Mises à jour des mobilisations dans le corps de l’article, et mise à jour des politicailleries en bas de l’article.
Notez dans vos tablettes le rassemblement Non aux OGM ! qui reste maintenu le samedi 12 janvier à 14h, place de la République, Lyon 2ème.
Pourquoi une grève de la faim ?
On rappelle que l’engagement de saisir l’Union Européenne avec la clause de sauvegarde est inscrit en toutes lettres comme conclusion du Grenelle de l’environnement et a été confirmé devant l’Assemblée Nationale par J. Louis Borloo. Depuis, le Gouvernement a reculé en trahissant sa parole et en ne mettant en place qu’un arrêt de la vente des semences jusqu’au 9 février 2008.
La grève de la faim a pour but d’obtenir un réel moratoire sur les OGM pesticides avec l’application de la clause de sauvegarde européenne sur le maïs Monsanto 810, seul autorisé à la culture. Notre action porte donc sur un objectif précis, réalisable, et correspond à l’engagement donné par les Pouvoirs Publics.
Contexte politique au début du jeûne
14 décembre 07 : lancement du comité de préfiguration de la Haute Autorité sur les OGM. La Confédération Paysanne et l’Alliance pour la planète (70 organisations) se retirent dès l’ouverture de la séance tant que la clause de sauvegarde n’est pas mise en place.
17 décembre 07 : France Nature Environnement (FNE) lance un ultimatum au gouvernement pour la mise en place de la clause de sauvegarde avant le 31 décembre 07, sinon retrait également !
19 décembre 07 :
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- Conférence de presse de Jean.Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet sur le projet de loi OGM et la clause de sauvegarde. Annonce de la remise du rapport de la Haute Autorité provisoire sur le Monsanto 810 pour le 11 janvier 2008. NKM déclare : « en fonction de l’avis, cet arrêté de suspension [le 9 février] se transformera en clause de sauvegarde si l’avis est réservé. Ou alors cet arrêt de suspension sera levé si l’avis est extrêmement positif. »
- Conférence de presse parallèle à l’Assemblée Nationale du mouvement anti-OGM et de parlementaires pour lancer l’appel et la pétition pour la liberté et le droit de produire et consommer sans OGM.
Dates initiales pour le projet de loi OGM
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- 15-16-17 janvier 08 : débat au Sénat,
- 5-6-7 février 08 : débat à l’Assemblée Nationale.
- 8 ou 9 février : vote en procédure d’urgence, les parlementaires arrêtant leurs travaux le 9 pour causes d’élections municipales. Le vote se serait donc fait probablement lors d’un seul passage devant les deux Chambres.
- Voir ci-dessous comment tout a été bouleversé.
Mobilisations
- Dans le Rhône, contacter Patrick Herrero : patrick.herrero@voila.fr
Samedi 5 janvier : accompagné.es de François qui a cessé de s’alimenter mercredi 2 au soir mais reste chez lui, Christophe, Françoise et Jean-Luc, trois grévistes de la faim de la région, qui ont commencé leur jeûne à Paris rue de la Banque, sont venu.es à Lyon le 5 janvier pour expliquer leur démarche, le matin sur le marché de la Croix-Rousse et l’après-midi place de la Ré. Ils et elle y ont recueilli 200 signatures de soutien.
Des jeûnes tournants sont prévus sur les week-ends suivants :
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- vendredi 11 janvier : place de la république à Lyon ;
- samedi 12 : à Lyon, marché saint-antoine le matin, participation au rassemblement place de la république l’après-midi ;
- dimanche 13 : le matin, marché de Givors ;
- vendredi 18 : place de la république à Lyon ;
- samedi 19 : le matin marché de Craponne, l’après-midi participation au Forum social des villages à Chazelle-sur-Lyon ;
- vendredi 25 : place de la république à Lyon.
- samedi 26 : participation au relais lyonnais du Forum Social Mondial décentralisé, place de la république.
Samedi 12 janvier : rassemblement à 14 h, place de la République, Lyon 2ème.
Mardi 15 janvier : organisation de covoiturage pour participer au rassemblement devant le Sénat à Paris lors de la 1ère lecture de la loi. Attention, suivre les mises à jour pour savoir si ce rendez-vous est maintenu.
- Dans l’Ain :
Le collectif “OGM non merci” sera présent le samedi 12 janvier sur les marchés de Bourg-en-Bresse et Ambérieu-en-Bugey.
Samedi 12 après-midi et dimanche 13 le matin, les anti-OGM se rendront dans des communes d’implantation du Monsanto 810 : Beaupont, Cormoz et Domsure.
- Dans la Drôme, contacter « Stop OGM Drôme », avenue de la clairette à Die (26 150) ; stopogmdrome[at]gmail.com et 06 82 65 91 32.
Cette association ‘Stop OGM Drôme’, né le 17 appelle à un rassemblement le samedi 12 janvier devant la préfecture de Valence à 14h30.
- Dans la Loire, contact[at]zerogm42.fr
Une caravane avec des jeûneurs volontaires se déplacera tous les week-end jusqu’au 9 février sur les marchés du département :
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- samedi 5 janvier : marché de saint-Chamond
- dimanche 6 janvier : marché de Carnot à St-Étienne
- samedi 12 janvier : marché de Jacquard à St-Étienne
- jeudi 17 janvier : marché de Boën
- vendredi 18 janvier : marché de Roanne
- samedi 19 janvier : marché producteurs Albert Thomas à St-Étienne
- samedi 26 janvier : marché de Montbrison
D’autres dates de passage de la caravane restent à fixer.
Un week-end de jeûne aura lieu du vendredi 11 janvier à 14h au dimanche 13 janvier à 12h, place Jean-Jaurès à St-Étienne. Conférence de presse le samedi 12 à 16h00.
Suivre aussi l’actualité sur ce sujet sur reseauxcitoyens-st-etienne et lenumerozero
- En Isère, contacter Raymond : cochetra[at]yahoo.fr ou au téléphone au 04 76 36 48 29 et par fax au 04 76 36 40 90.
Rassemblement samedi 12 janvier à 14 heures, place Victor Hugo à Grenoble, pour faire ensemble le point sur l’actualité immédiate et la vigilance à maintenir.
la CIRO (coordination iséroise d’opposition aux ogm) organise une mobilisation (?!) le samedi 12 janvier en Savoie qui est le fief de Michel Barnier, ministre de l’agriculture et partisan des ogm en plein champs.
Jeûne public tournant de soutien aux grévistes de Paris du samedi 12 janvier au samedi 19 janvier, renouvelable, à la communauté de l’Arche de St.Antoine, 38160 St. Antoine l’Abbaye. À ce jour (8 janvier) 7 personnes ont décidé de jeûner de 1 à plusieurs jours.
- En Savoie, contacter Mica au 04 79 75 79 62.
samedi 12 janvier : stand sur le marché de Chambéry devant la mairie.
samedi 12 janvier :si la clause de Sauvegarde n’est toujours pas annoncée,
nous entamons une grève de la faim “tournante” à 15 heures avec une
caravane plaçée devant le palais de justice de Chambéry.
Nous restons vigilants à tout passage de M.Barnier dans son département
d’origine qu’est la Savoie afin de lui exposer nos point de vue concernant
les OGM.
- Haute-Savoie, contact au 06 24 27 45 04 :
Un jeûne collectif en soutien aux grévistes de la faim jusqu’à l’activation de la clause de sauvegarde sur les OGM a démarré le vendredi 5 janvier dans le centre culturel de Bonlieu, rue Jean Jaurès à Annecy.
- Nationalement :
- Vous pouvez suivre les nouvelles concernant le déroulement de la grève de la faim, les actions à Paris et dans les régions sur le site dédié grevedelafaim-moratoire-ogm.org, et écouter des reportages sur la radio du « Ministère de la crise... » que les Faucheurs prennent en main tous les soirs à partir de 19h.
Vous pouvez à partir de rebellyon lire l’appel et signer la pétition « Pour le droit de produire et de consommer sans OGM ».
jeudi 3 janvier à 10 h : rendez-vous national sous la tour Eiffel pour commencer la grève de la faim et soutenir les grévistes.
samedi 12 janvier : interpellations des sénateurs et des députés dans tous les départements. .
mardi 15 janvier à 18 h : manifestation de la place St-Michel au sénat pour le lancement du débat sur le projet de loi.
Le collectif des faucheurs volontaires 69-42
Faucheurs69.42(arobase)no-log.org
Mises à jour des politicailleries
Mardi 8 janvier : Juste après que des grévistes de la faim soient sortis du bureau de Barnier, ministre de l’agriculture, qui venait de leur répéter que la discussion du projet de loi sur les OGM serait maintenue, Borloo annonce que le projet de loi qui devait être examiné à partir du 15 janvier au Sénat ne sera soumis aux parlementaires qu’après les municipales de mars. Des fuites indiquent que le "Comité de préfiguration de la Haute autorité sur les OGM" (sic) doit rendre publique le 9 janvier au soir sa préconisation de faire jouer la “clause de sauvegarde” auprès de Bruxelles pour interdire la maîs Monsanto 810. La FNSEA et le rapporteur du projet de loi, l’UMP Jean Bizet font la tronche et les écolos se réjouissent. Mais gare au désenchantement si ce n’est qu’une manoeuvre pour que tout paraisse calme sur ce sujet pour les élections municipales...
On va voir dans les jours suivants ce que décident les grévistes de la faim et leurs soutiens quant à la poursuite ou non des actions.
Mercredi 9 janvier : cacophonie au sommet :
Le Comité de préfiguration de la Haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) a estimé mercredi, par la voix de son président, qu’il y avait des doutes sérieux sur l’usage du maïs OGM avec des éléments scientifiques nouveaux et négatifs sur le maïs Mon810 :
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- une dissémination beaucoup plus étendue que celle évaluée en 1998 lorsque Bruxelles a autorisé lé Mon810, « jusqu’à plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de kilomètres » !
- « des résistances chez des ravageurs secondaires », c’est à dire des insectes, ce qui limite évidemment l’intérêt du produit si cela ne le rend pas dangereux ;
- « des effets sur la faune et la flore », par exemple sur les lombrics et des micro-organismes.
C’est maintenant Sarko en personne qui va prendre une décision quant à la la clause de sauvegarde. Borloo qui avait annoncé mardi que le débat serait reporté à après les élections a annoncé que le Nicolas allait prendre une décision dans les 48 heures, après que Laurent Wuquiez, porte-parole du gouvernement a, lui, annoncé dans la journée qu’un texte de loi sur les OGM serait finalement présenté au sénat le 5 février. Où l’on voit bien que les parlementaires et les ministres ne sont que des godillots.
Au total, il semble bien que le jeûne de Paris et les actions dans les régions font hésiter la sarkosie à céder aux lobbies agro-alimentaires. Et comme le dit Guy Kastier, des Amis de la Terre, « la logique voudrait maintenant que le gouvernement signe la clause de sauvegarde. Ça va dans le bon sens, à condition que ce ne soit pas une pirouette de plus avec une clause de sauvegarde retirée dans deux mois. Il est important de prendre le temps du débat. » Il faudra attendre la décision de Bruxelles (en octobre ?) quant à son opinion sur la validité de la clause de sauvegarde, qui ne tombera pas avant les municipales. Et avant il faudra suivre les passages du texte devant l’Assemblée nationale, puis en deuxième lecture au sénat qui se feront après les municipales.
Il est en effet à craindre, que dégagé du souci des élections municipales, le très réactionnaire Parlement ne cède aux pressions des lobbies agro-alimentaires et d’une FNSEA à leurs bottes et ostensiblement favorable aux cultures OGM en plein champ. Une FNSEA minée par la corruption, où l’on détourne allègrement les fonds avec la protection des pouvoirs politico-judiciaires, et qui avait formé un commando pour saccager les bureaux du ministère de l’environnement le 8 février 1999.
Toujours est-il que les jeûneurs et leurs soutiens actifs, tout en se réjouissant de la tournure des événements, se donnent jusqu’à la décision de Sarko pour décider de la suite de leurs actions. À suivre donc...
Jeudi 10 janvier : le pataquès continue :
14 membres de la Haute autorité provisoire sur les ogm chipotent sur les mots pour contester les termes "doutes sérieux" et "faits scientifiques nouveaux" utilisés par leur président. Le botaniste Pierre-Henri Gouyon, également membre de la haute autorité a déclaré à l’AFP que « l’exercice auquel on se livre dans ce comité est très difficile puisqu’on a notamment des gens qui sont là pour promouvoir les OGM comme les semenciers » et que « on ne pourra jamais se mettre d’accord sur un avis, donc la décision que nous avons prise très sagement c’est de donner les faits. Aujourd’hui certains s’indignent car [dans cet avis] il y a le mot “interrogation” mais pas "doute". "Je commence à en avoir assez des gens qui bloquent sur toute une série de mots, comme doute, ou contamination : il faudrait parler de présence fortuite ! »
Par ailleurs, Bernard Accoyer [1] le président UMP de l’Assemblée nationale a contesté ce matin l’avis de la Haute autorité sur les OGM qu’il décrit comme un comité nommé avec peut-être un peu de précipitation, qui ne serait pas « l’Autorité incontestable ».
Enfin, la FNSEA jette de l’huile sur le feu par le biais de l’ORAMA [2] qui qualifié aujourd’hui de « mensonges et politique politicienne » l’avis rendu hier sur le maïs MON 810 par le Comité de préfiguration de la Haute autorité pour les OGM. Vu la puissance de ces structures qui sévissent jusqu’à Bruxelles et qui portent une lourde responsabilité dans la poursuite d’un industrie agro-alimentaire déasastreuse, il n’est pas sur qu’il faille croire avec France nature environnement que ces déclarations relèvent du « dernier round d’honneur des lobbyistes de l’OGM. »
Vendredi 11 janvier : activation de la clause de sauvegarde :
Le gouvernement a annoncé vers 22h avoir engagé « la procédure contradictoire afin de déposer une clause de sauvegarde sur la culture du maïs OGM MON 810, jusqu’à la réévaluation par les instances européennes de l’autorisation de commercialisation de cet OGM. » Ce qui permettra d’interdire provisoirement en France la culture de cet OGM autorisé par Bruxelles.
Comme le dit Arnaud Gossement, porte-parole de France Nature Environnement, le retard pris prendre cette décision « est la preuve que des intérêts commerciaux et spéculatifs ont permis de bloquer durant deux jours une décision qui aurait dû être prise dès que la Haute autorité provisoire s’est exprimée, mercredi soir. »
Car on retiendra la violence et la mauvaise foi des attaques des pro-ogm contre l’avis du Comité de préfiguration de la Haute autorité pour les OGM, par le lobby agro-industriel, y compris au sein même de ce comité. Comme on a vu une FNSEA plus attentive à défendre violemment les intérêts financiers de sa superstructure que l’intérêt général, et même les intérêts de l’ensemble des agriculteurs.
Grande victoire donc pour les anti-ogm mais loin d’être définitive. D’une part, il faut s’attendre à des recours juridiques. Ensuite, on suivra avec attention les débats au parlement où l’on sait déjà que plusieurs élu.es ne seront que des porte-paroles des lobbies pro-ogm. À suivre aussi les suites à Bruxelles, où doivent commencer fin janvier 2008 des "discussions techniques" sur les OGM. Enfin, les polémiques au sein même du Comité de préfiguration de la Haute autorité pour les OGM augurent mal de la suite si la Haute autorité définitive n’est pas formée uniquement par des membres qui n’auront aucun lien direct ou indirect avec des intérêts OGM.
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