Manifestation à Meyzieu contre les prisons pour mineurs

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En soutien à la famille et aux proches du jeune de 16 ans mort au sein de la prison pour mineurs de Meyzieu, en soutien aux détenus, devant l’échec total des prisons pour mineurs,
venons manifester à Meyzieu
ce samedi 9 février 2008 :
rendez-vous à 15h30 devant la mairie.

Pour se rendre à la Mairie de Meyzieu, le plus simple est de prendre
à la gare de la PART-DIEU sortie côté Villette
le TRAM T3 et descendre à MEYZIEU-GARE
puis aller à pied jusqu’à la Mairie (5 minutes environ)

Le vendredi 25 janvier, à la nouvelle prison pour mineurs, appelée
pudiquement EPM (Etablissement Pénitentiaires pour Mineurs) à Meyzieu,
dans la banlieue de Lyon, un jeune détenu met le feu à sa cellule, en
transformant son tee-shirt en torche pour le jeter dans la cour. Malgré
ce sérieux appel au secours et malgré les avertissements d’éducateurs
extérieurs indiquant clairement que la place de ce jeune n’était pas en
prison, la juge des enfants a décidé récemment de prolonger encore son
emprisonnement. Huit jours plus tard, il est retrouvé mort, pendu au
système d’aération de sa cellule.

L’administration pénitentiaire, redoutant une nouvelle explosion au sein
de la prison, décide alors de camoufler cette mort pendant
tout le week-end. L’info finit pourtant par sortir le lundi 4 février et
provoquer dès mardi quelques remous politico-médiatiques.

Les EPM, qui avaient été médiatisés bruyamment comme des prisons
« humaines », « éducatives », « conviviales » se sont révélées depuis leur
ouverture un désastre aussi glauque que prévisible : intervention
brutale de milices de super-matons cagoulés (ERIS) pour mater les jeunes
détenus, pédagogie du remplissage frénétique pour occuper et observer
les jeunes en permanence sans leur laisser d’espaces de repli, déprime
et protestations des personnels contractuels et des matons ayant conservé un
recul critique ou tout simplement flippés par la situation, obstination
des bureaucrates d’une structure ultra-hiérarchisée malgré la tension
qui grimpe...

Face à ce désastre, les jeunes détenus se révoltent par des mutineries,
(destruction d’une partie des locaux de Meyzieu quelques jours après
l’arrivée des détenus), hurlements entendus par le voisinage, rébellions
quotidiennes et évasions (comme récemment à la prison pour mineurs de
Marseille) ou beaucoup plus tristement ici par des voies de fuite
individuelles et suicidaires. Mais après s’être tant vanté de ses
solutions miracles à la délinquance des jeunes, l’État s’efforce
maintenant de camoufler les cadavres...

Nous appelons à un rassemblement contre ces structures d’enfermement
pour mineurs

le samedi 9 février

Rendez-vous à 15h30 devant la mairie de Meyzieu pour aller jusqu’à la
prison pour mineurs dans le quartier du Mathiolan

- pour apporter un soutien à la famille et aux proches de ce jeune mort
le 2 février au sein de la prison pour mineurs de Meyzieu ;

- pour apporter un soutien aux détenus et à leurs familles ;

- parce que nous pensons qu’il est crucial de visibiliser ce qui se
passe réellement dans ces prisons.

Nous appelons à des rassemblements similaires devant les EPM déjà
ouverts ou encore en construction en France. Nous espérons rassembler
dans ce sens tout ceux qui s’insurgent contre les politiques
sécuritaires actuelles, la répression policière et l’enfer des prisons
françaises. Rappelons à ce titre que le type de décès survenu à
Meyzieu, suicide maquillé ou non, est relativement fréquent en
France dans les prisons classiques.

Le rassemblement de samedi est aussi un
appel à se montrer solidaire avec tout-es celles et ceux qui pourraient
connaitre les geôles de l’État pour leur engagement anti-carcéral.

Quelle opposition à l’enfermement des mineurs ?

Depuis l’annonce en 2005 de la construction de ces EPM, une opposition
aux formes multiples s’est structurée en France : constitution de
collectifs unitaires d’éducateurs et militants syndicaux, occupations
des arbres du chantier de l’EPM d’Orvault, neutralisation de machines
pour retarder l’avancée des travaux, manifestations... Récemment, un groupe intersyndical d’éducateurs sur Nantes a relancé un appel à
l’insoumission et au refus de travailler dans les EPM afin d’espérer
bloquer le fonctionnement de ces structures. Des professeurs
de l’enseignement public ont aussi refusé d’y intervenir.

Des prisons pour mineurs... aux politiques sécuritaires

En 2004, Le gouvernement avait annoncé la construction de 7
« établissements pénitentiaires pour mineurs » de 13 à 18 ans. Ils étaient
censé offrir 420 nouvelles places d’incarcération s’ajoutant aux 850
existantes dans les quartiers pour mineur.es des prisons. Quatre d’entre eux
sont déjà ouverts à Nantes, Marseille, Lyon et Toulouse, les autres sont
encore en construction. Dans le même sens, le nombre de centres éducatifs
fermés (CEF) et de centres éducatifs renforcés (CER) est en train de
s’accroître.

Ce renouveau des structures d’enfermement des mineur.es s’inscrit dans un
renforcement sécuritaire généralisé : création de nouveaux délits et
abaissement de la responsabilité pénale pour les mineurs, peines
plancher et rétention de sûreté, généralisation du fichage ADN et de la
vidéosurveillance, du contrôle biométrique dans les écoles, harcèlement
constant de la BAC dans les quartiers populaires et rafles d’étranger.es
dans les villes... Tout cela se mettant en oeuvre avec une pression
industrielle énorme puisque bon nombre d’entreprises misent aujourd’hui
leur essor économique sur l’écoulement de produits high-tech de contrôle
social.

En plein boom depuis septembre 2001, omniprésente à la télé et au centre
de tous les enjeux politiques, la propagande sécuritaire déchaîne la
peur des autres et cherche à soumettre à la domination économique et
sociale en divisant la population. Il s’agit maintenant pour l’État de
désigner des délinquant.es dès le plus jeune âge et de les punir.
L’objectif est de mater les classes défavorisées dans une société où
l’absence de perspective de vie épanouissante et la violence des
inégalités nourrit logiques de survie, frustrations rageuses
et encore régulièrement quelques sursauts de révolte collective.

Comptant sur un oubli du bilan désastreux des bagnes pour enfants et
autres formes d’enfermement du passé, l’État voudrait convaincre du bien
fondé et de la modernité des EPM. Nous affirmons pour notre part que
l’on ne construira pas un monde plus vivable en enfermant, brisant et
torturant des individu.es. La prison instaure la punition en système,
elle existe pour préserver l’ordre établi. Elle est un supplice qui,
malgré tous les discours de rénovation et de réformes, reste
essentiellement dégradant et humiliant.

Face aux prisons, construisons des solidarités et des insoumissions

Provoquons ensemble la fermeture des prisons pour mineurs, CEF, et l’arrêt du programme de construction de ces murs de la mort

Contre toutes les prisons !

.

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Manifestation du 9 février à Meyzieux contre les prisons pour mineurs

P.-S.

Pour plus d’infos :

panoptique.boum.org : des textes et infos sur les luttes contre
l’enfermement des mineurs ainsi que plus généralement sur le contrôle
social (biométrie, fichage ADN, vidéosurveillance...)

tomate.poivron.org : un site sur les oppressions et discriminations que
subissent les enfants

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  • Le 22 février 2008 à 18:14

    je voudrais juste ajouter une petite précision quant à la procédure pénale : ce n’est pas le Juge des Enfants qui décide que le jeune aille en prison, mais c’est sur réquisitions du Procureur de la République qu’il décide après audition du mineur, de saisir ou pas le Juge des Libertés et de la Détention qui à son tour va entendre le mineur et décider si oui ou non la détention provisoire est nécessaire ou pas. Ce n’est donc pas une décision prise à la légère par un seul magistrat.

  • Le 10 février 2008 à 22:40

    Une url pour des photos de la manif ?

  • Le 9 février 2008 à 09:20

    Sur Libé Lyon : "Retour sur la vie de Julien, qui s’est pendu en prison à Meyzieu".

    Quelle(s) raison(s) de continuer à ouvrir des EPM ?

    Les fermer... une mesure de protection pour la jeunesse !

    Toutes les politiques d’enfermement des "mineurs" sont un échec. La vie est plus précieuse que les politiques sécuritaires. RESPECT !!!

    - lire Alexis Violet à ce sujet : « La colonie pénitentiaire pour enfants ».

  • Le 7 février 2008 à 14:31

    COMMUNIQUÉ DU SNPES - P J J / FSU

    Les premiers Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs viennent d’ouvrir
    et des premiers faits graves surviennent déjà.

    Samedi dernier, un adolescent s’est suicidé à l’EPM de Meyzieu où il était
    incarcéré.

    Le suicide d’un adolescent est toujours un événement douloureux et
    inacceptable, a fortiori, en prison. Pour tous les professionnels au
    contact d’adolescents en grande difficulté, ce passage à l’acte renvoie à
    une forme d’impuissance et à un sentiment d’échec. Cela peut arriver dans
    n’importe quelle prison.

    Mais les EPM ont été présentés, à grand renfort de communication, par le
    ministère de la Justice et la direction de la PJJ, comme un modèle unique
    destiné à améliorer les conditions de détention qui, selon eux, n’étaient
    pas possibles dans les quartiers pour mineurs. Pourtant, en matière de
    conditions de détention, l’Administration Pénitentiaire n’hésite pas à
    transférer 6 jeunes des quartiers pour mineurs du continent vers la prison
    de Borgo en Corse au prétexte du peu de visites probables de leurs
    familles. Certains quartiers mineurs semble être appelés à devenir des
    lieux de relégation supplémentaire des jeunes incarcérés puisque 8 jeunes
    de l’EPM de Marseille avaient déjà fait l’objet d’un déplacement vers le
    quartier mineurs de Grasse, parce qu’ils ne s’adaptaient pas à l’EPM.

    Ainsi,
    un tri est, aujourd’hui, opéré : les jeunes les plus difficiles sont
    orientés vers les quartiers mineurs tandis que ceux qui font valoir leur
    motivation sont orientés vers les EPM.
    Nous sommes en droit de nous demander si l’amélioration des conditions de
    détention était bien le véritable objectif recherché.

    Avec un nombre de personnels éducatifs et pénitentiaires conséquent, des
    activités permanentes et obligatoires, des locaux modernes et une
    organisation de vie collective calquée sur celle qui se mène
    dans les foyers éducatifs, les EPM devaient quasiment faire oublier aux
    jeunes la réalité de leur incarcération. On constate aujourd’hui que trop
    de temps collectifs tels qu’ils sont imposés aux jeunes dans ces lieux de
    confinement sont sources pour eux d’insécurité, propice aux phénomènes de
    groupes violents.

    Aujourd’hui, le suicide d’un adolescent à Meyzieu, des phénomènes de
    violence dans tous les EPM ainsi que des conditions de travail détestables
    pour les personnels, en raison d’ouvertures à marche forcée, tout cela
    vient confirmer ce que le SNPES-PJJ/FSU a toujours dénoncé comme un leurre
    et
    une imposture
    .

    Leurre pour des éducateurs à qui l’on a fait croire qu’ils pourraient
    faire un travail éducatif en prison alors que la logique de l’enfermement
    carcéral s’impose à toute autre logique. Cela trouve son illustration dans
    les 2 évasions récentes de l’EPM de Marseille.

    Imposture destinée à faire croire à l’opinion publique que ces prisons
    allaient enfin pouvoir réinsérer ces adolescents.
    En banalisant à l’extrême les effets destructurants de l’incarcération, en
    privilégiant les solutions répressives par rapport à la prévention et à
    l’éducation en milieu ouvert, le gouvernement est en train d’instaurer un
    véritable gâchis humain et financier.

    Le SNPES-PJJ/FSU continue à s’opposer résolument aux EPM qui, avec
    d’autres mesures récemment votées, comme les peines plancher et la
    comparution immédiate pour les mineurs, ont véritablement augmenter
    l’incarcération avec les risques que celle-ci fait encourir aux
    adolescents.

    Le 5 février 2008

  • Le 7 février 2008 à 14:18

    Nous corrigeons. Merci de votre soutien.

  • Le 7 février 2008 à 11:58, par GD 44

    Précisions importantes :

    Ce n’est pas la FSU ni le SNPES-PJJ (FSU) qui sont à l’origine du manifeste « Nous ne travaillerons pas en EPM ». Ils ne l’ont d’ailleurs pas signé. En effet les syndicats de la FSU syndiquent et gèrent les affectations des éducateurs ou des enseignants qui ont fait le choix (plus ou moins librement) d’une affectation en EPM... Ce texte est parti d’une initiative du groupe départemental 44 de la Revue l’Emancipation syndicale et pédagogique, qui est aussi une tendance intersyndicale qui regroupe des militantEs de l’éducation (au sens large) dont certains sont à la FSU, mais d’autres à SUD, à la CNT, CGT...

    L’EPM d’Orvault et le 5e à ouvrir. Il en reste deux sur les 7 planifiés par Perben en 2002 : un près de Mantes la Jolie (78) et un près de Meaux (94).

    Sinon bravo pour l’initiative, on va voir ce qu’on arrive à faire sur Nantes

    GD 44 emancipationgd44(a)no-log.org

    la place des enfants n’est pas en prison

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