« Tout être humain a droit à la libre disposition de son corps... » « La biométrie hors de nos vies ! »

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Du 12 Mars au 12 Avril a lieu dans toute la France une campagne contre la biométrie. Et voici quelques explications...

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- Contexte et propositions de lutte

La biométrie consiste à utiliser la mesure de parties du corps (iris de l’œil, empreintes digitales, contour de la main, du visage...) ou de comportements (démarche, manière de signer...) pour reconnaître une personne. Ces parties du corps, réputées uniques pour chaque individu, sont numérisées, puis enregistrées dans des bases de données, etréactivées à chaque fois qu’il faut s’identifier. Depuis la fin des années 90, sous la pression de lobbys industriels et étatiques, les outils de reconnaissance biométrique, souvent des bornes, se généralisent et remplacent les clés, les cartes ou tout simplement la reconnaissance en face-à-face.

Les dispositifs biométriques ont d’abord été installés dans des zones dites « sensibles » (prisons, aéroports…). Depuis quelques années, dirigeants et industriels ne reculent devant rien pour en généraliser l’usage à toutes sortes d’activités quotidiennes. En 2004, le groupement des industriels de micro-électronique (Gixel) publiaient un Livre Bleu de préconisations au gouvernement, lui conseillant de conditionner les plus jeunes pour faire accepter la biométrie à une population récalcitrante. Ils y prescrivaient une « éducation dès l’école maternelle », c’est-à-dire l’implantation massive de bornes biométriques dans les établissements scolaires. Dès 2005, cette propagande s’est rapidement matérialisée sous forme de systèmes d’accès des élèves à la cantine et aux entrées. On compterait aujourd’hui 350 établissements scolaires biométriques, contre seulement une vingtaine en 2005. C’est donc une grande partie de la jeunesse qui, tous les jours, est priée de trouver normal d’être gérée en silence par le biais de son anatomie, avec la complicité de prétendus éducateurs.

Le monde de la biométrie est le même que celui du prélèvement massif d’ADN, de la vidéo-surveilllance et de la pose de bracelets électroniques sur les nourrissons. C’est un monde où l’on juge que gérer des corps est finalement plus efficace et rentable que dialoguer avec des personnes. Derrière la machine, un pouvoir arbitraire et omniprésent alimente, peut-être plus encore que par le passé, frustration, impuissance et paranoïa. Grâce à ces technologies, les dirigeants constituent des fichiers et organisent une surveillance en temps réel dont auraient rêvé les dirigeants soviétiques. De leur côté, les industriels se réjouissent d’étendre encore leur conquête des activités humaines, en les conformant à leurs innovations technologiques. Tantôt en agitant la peur des terroristes, tantôt pour nous « simplifier la vie », les bureaucraties, petites et grandes, étatiques ou marchandes, ne cessent de soumettre les espaces de la vie commune à leurs propres critères : rien ne doit entraver le flux de l’économie ; rien ni personne ne doit se déplacer incognito.

Pourtant, depuis 2005, une résistance se structure. Fin 2005, une troupe de clowns apparaît dans la cantine du lycée de Gif-Sur-Yvette et sabote les bornes biométriques pendant le repas de midi. Diverses campagnes d’information ont lieu et certaines oppositions réussissent à empêcher l’installation de bornes biométriques. En ce début d’année 2008, divers collectifs en France se sont alliés pour lancer du 12 mars au 12 avril une campagne nationale contre la biométrie. Vous trouverez ci-dessous diverses infos politiques et pratiques sur cette campagne.

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Attention : danger !

- Cadre de la campagne

Cette campagne a été lancée parce qu’il est urgent de faire obstacle à la banalisation de la biométrie. Or les mobilisations qui ont eu lieu dans certains lycées sont encourageantes : la détermination de quelques-uns peut suffire à créer un rapport de force favorable. Si, depuis plus de deux ans, diverses actions ont déjà été menées ici et là, l’idée est aujourd’hui de se donner plus de force et de cohésion, notamment en agissant au même moment.

Cette campagne contre la biométrie a été lancée par divers collectifs en France souvent impliqués par ailleurs dans des luttes contre le fichage (ADN, « base élève »), la vidéo-surveillance, la répression et l’enfermement des mineurs... Nous avons décidé de nous attaquer à la biométrie dans le cadre d’une offensive de longue haleine et plus large sur le contrôle social, l’enfermement et les conséquences du développement des nouvelles technologies. Mais dans cette campagne, pas de stratégie unique ni de cadre fermé : à chacun, selon le contexte, de trouver les alliances et les formes d’action les plus belles et les plus intéressantes.

Nous cherchons à élargir cette campagne au plus vite. Votre aide est la bienvenue pour diffuser ce texte de proposition, par internet, mais surtout dans le monde réel autour de discussions.

Les actions que nous projetons visent notamment les établissements scolaires : ce sont des lieux privilégiés de la propagation de ces technologies, mais aussi parce que ce sont des endroits où les enjeux collectifs permettent encore des mobilisations (au grand dam du Gixel). Mais il est tout aussi pertinent de s’attaquer à d’autres espaces où s’implante la biométrie : immeubles, entreprises, bars et restos, lieux de diffusion d’objets high-tech (disques durs et ordinateurs portables par exemple), piscines... Et puis, évidemment, à toutes les entreprises qui la vendent (vous trouverez de nombreux détails sur le blog d’un grand amateur de biométrie. Pas tout à fait exhaustif mais une bonne base).

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- Modes d’action

La base est pour nous, de provoquer des remous dans les établissements biométriques et au mieux d’en exclure la biométrie ; et de diffuser massivement des tracts dans les établissements où elle n’est pas implantée, histoire de décourager des projets d’installation. Il a été constaté que dans l’un et l’autre cas ça pouvait marcher.

Nous nous sommes rendu compte qu’il est assez facile d’entrer dans les établissements pour glisser des papiers dans les casiers des profs, voire d’aller trouver franchement des chefs d’établissements et de leur proposer des affiches. On trouve toujours des profs et des lycéens complices.

Dans diverses villes, on peut prendre contact avec des lycéens, syndicats de profs (FEN, FSU, CGT educ, CNT, SNES, SNUIPP, SUD educ...) et parents d’élèves (FCPE...) pour organiser une soirée d’information. C’était assez efficace jusqu’ici et cela permet que les luttes soient menées avec des personnes directement concernées. Cela peut être pas mal d’organiser des actions communes avec des collectifs locaux (en général des syndicats de profs et parents aussi) qui s’engagent actuellement contre Base-élève.

En dehors des tracts et des soirées d’information, des initiatives de « fermeture » symbolique des établissements déjà équipés, avec des marquages du type « Biométrie : quand les lycées se transforment en prison, fermons-les ! », pourraient aussi sonner juste.

Des initiatives plus drastiques ne sont pas à exclure, sans nuire aux personnes. Textes et affiches-type pour la campagne

Deux tracts-types sont proposés avec un contenu un peu différent. Ils peuvent être diffusés tels quels ou modifiés à votre guise (versions texte et pdf disponibles ici). Nous proposons aussi des modèles d’affiches à coller autour des établissements et ailleurs.

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Prévisions financières du marché mondial de la biométrie...

Soirées publiques

Pour des soirées publiques, nous pouvons envoyer des copies du documentaire "le temps des biomaîtres", un film qui est loin d’être parfait, mais assez court. Si vous en faites la demande par mail, certaines personnes qui ont l’habitude d’intervenir dans des présentations publiques pourraient venir vous aider à organiser la soirée. Lister les établissements biométriques en France

Nous sommes en train d’établir une liste des établissements scolaires équipés. Il y aurait donc 350 établissements biométriques officiellement déclarés à la CNIL (qui participe activement à la banalisation de la biométrie, voir par exemple cet article), et un certain nombre d’établissements biométriques non déclarés. Il est assez facile d’appeler les collèges et lycées, voire les écoles primaires, en se faisant passer pour une quelconque boîte de biométrie qui propose des équipements aux établissements, pour voir s’ils sont déjà équipés ou pensent le faire. L’un des rares moments dans la vie où il est agréable de se faire insulter au téléphone par des gens qui ne veulent pas en entendre parler. Retours et diffusion de l’info

Les divers documents et comptes rendus liés à cette campagne seront disponibles sur le site panoptique.boum.org. Vous pouvez déjà y retrouver, outre les tracts et affiches sus-mentionnés, des brochures et documents à photocopier sur le sujet.

Si vous avez fait de l’info dans les lycées locaux, collé des affiches, organisé des débats, envoyez-nous des communiqués sur les réactions que ça a suscité auprès des parents d’élèves, administrations, dans les médias locaux... Par ailleurs si vous entendez parler d’autres actions menées, par le biais de médias locaux indépendants ou marchands, nous voulons bien relayer l’info. Vous pouvez envoyer ces informations à :
panoptique (Arobase) boum.org

Nous vous invitons à relayer largement cette initiative chez vous et à décider vous-mêmes du traitement médiatique que vous trouvez adéquat. Rappelons que les chefs d’établissement installent souvent la biométrie pour donner une image de modernité et de prestige à leur école : ils sont donc particulièrement gênés par une opposition médiatisée, ne serait-ce que localement. Des communiqués de synthèse des actions menées partout en France pendant la campagne seront envoyés aux médias au nom du réseau « Biométrie hors de nos vies ». Nous avons choisi que ce réseau de circonstance n’ait ni représentant ni porte-parole ; personne ne devrait donc se mettre en avant et « récupérer » ces actions publiquement, et surtout pas un parti politique.

Bon printemps à tous.

Biométrie, hors de nos vies !

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