Loi du silence à la prison pour mineur-es de Meyzieu

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Que veut-on tant camoufler à la prison pour mineur-es de Meyzieu ? Trois personnes venues chercher des informations auprès des familles de jeunes détenus se
font expulser par la police sur ordre de la direction de cette prison.

Les EPM, établissements pénitentiaires pour mineurs, sont de toutes nouvelles structures. Le
premier est entré en activité à Meyzieu, en juin 2007. Leur fonctionnement réel reste à ce jour
assez mystérieux. Leur rôle de pierre angulaire et de symbole dans la politique sécuritaire des
lois Perben-Sarkozy a occasionné ces derniers temps une campagne médiatique sur leur
fonctionnement idéal. Mais très peu de choses ont filtré de ce qu’est réellement la vie à
l’intérieur.

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Dans ces conditions, les associations “Témoins” et “Faites la lumière en détention” ont pris
l’initiative de se rendre devant la prison de Meyzieu pour s’entretenir avec les familles des
détenus et les personnels qui y travaillent, afin de recueillir des informations sur les conditions
de détention.

Les personnels se retranchent derrière leur devoir de réserve. Les familles, en revanche,
acceptent de parler, et ce qu’elles disent ne correspond pas à l’image policée que voudrait en
donner la ministre de l’intérieur, Mme Dati.
La seule possibilité pour nous de parler aux familles est de les rencontrer sur le parking de
l’EPM pendant qu’elles attendent les parloirs. Lors des trois premières visites, nous avons une
fois été contrôlé-es par la police, une autre fois expulsé-es par les matons.

Mercredi 2 avril, pour notre quatrième visite, nous avons croisé sur le parking le sous-directeur
de l’EPM, qui nous a intimé l’ordre de sortir du parking. Nous nous sommes donc retiré sur le
trottoir, à l’entrée du parking, ce qui rendait impossible de rentrer en contact avec les familles.
Malgré cela, un quart d’heure plus tard, nous avons vu arriver trois voitures de police qui
venaient nous contrôler (nous-mêmes étions trois !). Après vingt minutes de contrôle, fouille,
palpation, nous avons reçu l’avertissement suivant : « Si vous restez ici et que nous devons
revenir, nous vous dégagerons. Et comme vous ne vous laisserez pas faire, vous vous en
tirerez avec une inculpation pour rébellion. » Étant donnée l’absence totale d’agressivité de
notre part pendant le contrôle, il s’agissait d’une menace signifiant qu’au cas où nous voudrions
continuer à parler avec les familles, l’inculpation de rébellion tomberait, quelle que soit notre
attitude au moment du retour de la police.
C’est donc bien notre travail d’information qui nous était interdit, sur demande de la direction de
l’EPM.

Ce que nous savons aujourd’hui des EPM, et plus particulièrement de celui de Meyzieu, laisse
deviner pourquoi l’Administration pénitentiaire craint la transparence : outre le suicide d’un
jeune détenu en février dernier, la tentative de suicide d’un autre détenu la semaine dernière,
l’émeute qui a détruit une partie des locaux dans les jours qui ont suivi l’ouverture de
l’établissement, il y a aussi les éléments que nous ont apportés les entretiens avec les familles :
il existerait un cachot de un mètre sur un, dans lequel les détenus seraient parfois enfermés
(Julien, le jeune détenu qui s’est suicidé, y aurait fait un passage) ; l’utilisation du mitard serait
extrêmement fréquente ; les détenus y seraient parfois enfermés en caleçon ; la nourriture
serait en quantité insuffisante pour certains…

Tous ces éléments rendent notre démarche trop nécessaire pour que nous renoncions… Malgré les menaces, nous serons à nouveau là la semaine prochaine !

P.-S.

Contact : infoepm(at)no-log.org

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  • Le 16 avril 2008 à 14:45, par karine

    Bonjour c’est Karine de « l’association faites la lumière en détention » dés demain je vous appel, je sais part expérience que le combat est trés difficile, que la justice et la pénitentiaire font bloc.
    Il vous faudrat être patient et surtout trés fort psychologiquement. Sachez qu’à Lyon personne n’a oublier Julien.
    Je vous dis à demain

  • Le 15 avril 2008 à 19:26

    Bonjour je me presente je suis le pere de julien (suicide le 02 02 08)actuallement je peux vous dire qu’il y a beaucoup des quetions sans reponses de lapart de la « justice » et je vous promis qu’ils ne cachent beaucoup des choses surtout pour mon fils mais j’abondane pas surtout avec votre soutein

  • Le 3 avril 2008 à 08:01, par luc

    mardi 2 février un jeune de 16 ans nouvellement admis à Meyzieux a pris une boite de médicaments
    entière pour se suicider , suite à cette tentative l’administration ne déclare pas l’incident dans la presse.
    Celle ci considère que le jeune homme serait toxicomane et aurait pris ces médicaments pour se droguer.
    Les prisons Dati sont défendus bec et ongle par l’administration.

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