Indigné-e-s lyonnais-es, mais surtout candides parfois

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Oui ce texte va me faire passer pour un gros con pédant, mais j’assume cela sans trop de problème, surtout que la calomnie est toujours le meilleur moyen pour s’éviter de réfléchir.

Voilà, je fais « partie » des indigné-e-s lyonnais-e-s depuis quelques temps déjà (le début en fait, autour du 22 mai 2011) et j’ai participé autant que j’ai pu (une vilaine angine ayant décidé que je devais lever le pied une petite semaine) avant de revenir sur la place dimanche dernier (19 juin).

J’avais envie au départ de m’investir plus, d’être là pour donner de mon temps et recevoir des autres, d’être dans la construction de quelque chose de plus grand que le simple « Indignez-vous » de Hessel (lui-même le dit que ce livre n’est qu’un premier pas, mais son ralliement à Hulot me fait penser que ce pas est surestimé par beaucoup). De construire une réelle contre offensive citoyenne face à ce système capitaliste et oligarchique (les deux allant de paire de toute façon). Oui, j’en avais réellement envie.

Mais j’ai du suivre pendant quelques jours le mouvement de loin, en particulier par son site « officiel » : Lyon Réelle Démocratie Maintenant. Et sur Facebook (je vous laisse chercher la place… heu la page).

Et là j’ai réellement halluciné pendant une semaine. Déjà par le manque de recul politique des participants, qui acceptent tout sans se poser de question. La Présence de l’UPR ne les inquiète pas plus que cela, celle des Raëliens non plus, celle de Solidarité et Progrès non plus… Comme si, au final, ces mouvements pouvaient être classés dans les progressistes ! Mais c’est « un rassemblement citoyen » et comme on me l’a dit on doit « pouvoir entendre tout le monde ». Certes, entendre pas de souci, mais laisser la main pour qu’ils fassent leur propagande, là je le vois moyen personnellement. J’avais confiance dans la capacité du groupe à se poser les questions qui fâchent sur chaque intervenant-e, mais non, ce ne fut pas le cas pour ceux ci-dessus. On a même eu le droit à la Scientologie ! Parce qu’a force de confondre « liberté d’expression » et « respect des opinions » avec « interdiction de critique », on tombe dans un sacré travers ! Et c’est ce qui se produit en ce moment : tous le monde peut parler, mais si quelqu’un « parle contre » un peu fort, on fait jouer le « groupe contre le méchant qui ose dire du mal d’autres indigné-e-s »… Assez étonnant à observer, surtout que c’est, je le crains, fait de façon assez inconsciente.

Par contre, attention, au nom de la non-récupération, la chasse aux « anarchistes » est ouverte ! Là on ne laisse rien passer, allant jusqu’à pondre un communiqué de presse digne des grandes heures de sainte Royal prié pour nous : Le communiqué de presse des Indigné-e-s de la Belle Cour. Mais n’est ce pas en fait une envie d’orienter clairement le mouvement vers quelque chose de mou, de réformiste, conforme aux attentes du PS, du Front de Gauche ? Je le crains sincèrement. Et comble de l’humour, cela donne ensuite en AG « ha ben merde alors les politisés ils ne veulent pas venir, voire ils nous méprisent »… Faut-il s’en étonner quand on lit un tel discours comme étant « le discours fédérateurs de l’indignation » ?

Et c’est donc adossé à ce communiqué de presse que l’envie de « planter un camp » devrait être portée. Le plus drôle : cela fait des jours que j’entends des personnes me certifier que « quand le camp sera à l’ordre du jour, nous serons bien plus parce que certains n’attendent que cela pour venir et faire masse ». Ben, pour être un peu trivial, désolé, mais cela n’a pas été le cas. Je n’étais pas présent, étant à la Gay Pride dans le même moment, mais les images que j’ai pu voir m’ont faites un peu sourire quant à la « masse »…. Des photos ICI. Non ils ne voulaient pas attendre la fin de la Pride (où se trouvaient quelques Indigné-e-s) ou d’autres manifestations qui avaient lieu en même temps à Lyon (6 au total) ce jour là, non, il fallait « y aller et foncer vite vite vite » pour montrer, dans une sorte de virilisme consumé, de quoi nous étions capables. Super… Résultat des courses : les pandores présents ont gentiment (enfin non pas gentiment) mis tout le monde dehors, et viré / cassé / explosé le matos. Très honnêtement, il faut être candide pour penser que cela allait se passer autrement !

Mais là, nous tombons assez bas avec un texte comme celui-ci : où quand on découvre que dans notre pays, ben les policiers ne sont pas des gentils tout le temps …. Je me demande si je dois en rire ou bien en pleurer. J’avais d’ailleurs rédigé un commentaire un peu « assassin » de ce texte (sur un coup de colère) qui est toujours censuré par la modération du site. Modération qui n’a pas de réelle légitimité (elle n’a pas été votée ni évoquée lors des AG), site qui est tenu par « on ne sait qui » et qui a donc une modération ne relevant que de son choix arbitraire. Les forums c’est « open » mais pas les commentaires… Au nom de quoi ? La « réelle démocratie » est donc aussi peu transparente que l’actuelle ? Idem pour la page Facebook.

Mais sur le fond, ce qui m’inquiète le plus c’est que l’indignation de certain-e-s semble venir de petits problèmes personnels plus que de la société, du système. C’est le cas dans ce texte. Car quand on vit en France, comment ne pas se sentir en Etat fort et dur, raciste ouvertement, injuste, militariste, flicailleux ? Comment ignorer les expulsions, les matraquages en règle, les bavures policières toujours couvertes ? Comment peut-on sincèrement continuer à croire que le système policier est au service du citoyen en France ? Comment oublier les lois d’exeptions qui permettent le pire (LOPPSI2 et autres) ? C’est de la candeur, mais cette candeur est un peu dangereuse quelque part. Certes, on peut aussi y lire du second degré, mais je n’y crois pas.

Pour couronner le tout, et démontrer quand même la joie de l’infiltration par les mouvements complotistes (que ce soit « Nouvel ordre », Zeitgeist, ReOpen911, etc…), il suffit de voir sur le site un appel à lire une réponse de Zeitgeist. C’est publier tel que, sans raison (le site n’avait pas fait de remarque sur le mouvement, ni sur quoique ce soit lié à Indymédia). Mais ce qui me dérange le plus, c’est le manque de réponse à ce texte ! Rien, pas un mot, pas une remarque sur le fond de ce qu’est Zeitgeist… A moins que là aussi les commentaires ne passent pas … Et la phrase dans un commentaire qui dit « Mis à part ce point important, dans son ensemble, ce texte me semble aller dans le bon sens : remettre en question l’individu plutôt que le système. » porte l’un des problèmes de cette place, l’incapacité à identifier le système, de le dénoncer clairement et de lui donner un nom, pire, l’idée qu’en changeant seulement l’individu, tout ira mieux. Très religieux tout ça...

Bien entendu ce billet souligne le pire, et n’est pas forcément positif dans le sens ou je cherche à souligner ce qui m’éloigne pour un temps du mouvement des indigné-e-s. Je repasserai de façon parcimonieuse, de temps en temps, mais ne m’impliquerai plus comme j’ai pu le faire dans le passé. Trop de récupération, trop d’envies de mélanger cela à la campagne présidentielle de 2012 (la plateforme, le marche pied du Front de Gauche / PS ?), trop de manque de recul (au point d’être même sujet à des mails d’insultes, anonyme, parce que je me présente comme anarchiste). Il reste à ce mouvement à apprendre, et j’espère qu’il apprendra de ses erreurs. Car des personnes formidables sont aussi présentes au cœur de tout cela, donc je ne désespère de rien, même si je m’éloigne.

Reste que personnellement, les Indigné-e-s pour moi ne se résument pas à ce qui semble faire l’unanimité à Lyon, c’est-à-dire une sorte de grand repas de famille dans un camp (ou autour d’une soupe populaire), sorte de thérapie de groupe à la sauce légèrement complotiste. Il faut donc, à mes yeux, réellement que la majorité du mouvement lyonnais se réveille et se mette en branle.

Les idées politiques d’ampleur meurent souvent d’une chose : le refus des participants de se voir comme politiques, comme force de vie dans le sens « reprendre sa vie en main ». Le risque, sur Lyon, est bien que les indigné-e-s ne disparaissent parce qu’ils se transformeraient en organisateurs de festival et de soupe populaire / repas commun, plus qu’en réel contre poids politique et social.

Des priorités sont à se fixer quand on veut changer le monde, et la première d’entre toute est surement de commencer par s’interroger sur le moyen de faire un pas de côté, cessation, rupture avec l’existant. Ce n’est surement pas en ne vivant que de la récupération du système et de son mode de dialogue (presse, internet, festival de musique) que la rupture peut se faire. Elle doit se faire aussi par la peur que doit installer pour le pouvoir, le système et l’oligarchie ce peuple qui se dit indigné.

Je sais que ce texte ne va pas plaire, et qu’il sera vu comme négatif et anti. Mais l’autocritique (car si cela prend cette route j’en porte du coup aussi une part de responsabilité) est toujours nécessaire pour ne pas tomber ni dans l’autosatisfaction, ni dans l’angélisme.

Je continue donc à suivre cela, d’un peu plus loin voilà tout.

FabLyon

Lire aussi sur Rebellyon.info :
- Un cri d’espoir (à Lyon et partout dans le monde) (Texte adopté collectivement par les indigné.es de la BelleCour. 10/06)
- Tahrir, Puerta del Sol, Bellecour ? La révolution est dans la place ! (synthèse et liens des articles - début juin 2011)
- Rassemblement Bellecour, un mouvement hors sol ? (un autre retour critique)
Ailleurs sur le net :
- [Madrid] Des anarchistes et le mouvement du 15 mai (OCL)
- Considérations sur les “indignés” (laguerredanslame)

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  • Le 27 juin 2011 à 17:59, par Fablyon

    @ Dimitri : merci, car en effet j’ai fait mon « candide » sur le coup de la vision de la violence de la société vis à vis de ceux qui la compose !

    C’est vrai que je dois être trop « rodé » au fait de vivre cette violence, et me dire « merde mais ils ne voient rien » un peu vite ;)

  • Le 27 juin 2011 à 01:08, par Dimitri

    Après pas mal de temps, je suis force de constaté que je rejoins cet article. Je ne supportait pas ceux qui annonçait le plantage haut et fort au début du mouvement, alors que tout restait à faire...
    Un point qui me parait important : le fait d’être "candide". A mon avis, c’est une arme à double tranchant, et c’est le problème autant ceux convaincus (voire trop) de la violence du système et ceux qui "croient encore" qu’un flic sert à autre chose qu’a tapé.
    Je m’explique : quand je lis ça
    « Car quand on vit en France, com­ment ne pas se sentir en Etat fort et dur, raciste ouver­te­ment, injuste, mili­ta­riste, fli­cailleux ? Comment igno­rer les expul­sions, les matra­qua­ges en règle, les bavu­res poli­ciè­res tou­jours cou­ver­tes ? Comment peut-on sin­cè­re­ment conti­nuer à croire que le sys­tème poli­cier est au ser­vice du citoyen en France ? Comment oublier les lois d’exep­tions qui per­met­tent le pire (LOPPSI2 et autres) ? »

    je réponds tout seul devant mon pc "Mais, mon vieux, si je puis dire, tu est aussi candide !"
    Il incroyable de voir en France des gens qui ne mesurent pas la répression ? Pour exemple, je viens de la cambrousse, j’ai fait le CPE dans un "patelin" de dix-milles habitants et je n’aie jamais vu de CRS avant d’arriver à Lyon. Même si je savais que c’est des machines à taper, même si je savais que le gaz ça fait mal, et bien j’ai attendu d’être enfermé à Bellecour pour le constaté. Le fichage ? Il est invisible. C’est quand on voit, on lit et on constate par nous même les ravages qu’entraine toutes les lois liberticides, c’est quand on voit les vidéos d’expulsions de Rroms qui ce multiplient ou qu’on y est, sur place, qu’on constate la violence. Ou plutôt : qu’on s’en rends compte vraiment.
    Là réside une des forces du système, et même inconsciemment, on refuse de croire tant qu’on y est pas confrontés.
    Pour certains, ces choses sont acquises. Mais c’est loin d’être le cas pour tout le monde. Il y a là un problème : soit on invalide des pans entiers de formes militantes par le fait qu’elles soient candides, soit on essaie de comprendre ce phénomène.
    J’ai pas de solution sur ce point.
    En tout cas, ce que j’ai apprécié, c’est que le "candide" à laissé place à d’autre perspectives de discussions, discutions qui sont parfois trop obstruées par l’énergie que demande une réponse à la répression...
    En tout cas, j’ai apprécié les groupes et les débats. Rien que sa, ça fait du bien. Pour ma part, je n’était pas là (sauf une fois sur la surpopulation, qui ma fait bondir) quand les sectes ou autre choses douteuses venaient.

  • Le 24 juin 2011 à 16:55, par Fablyon

    @ Lyz : je peux comprendre les remarques que tu fais, en particulier sur le « tour de parole » non resprecté ou l’effet « entre soi »

    @ N : merci pour ton témoignage sur Montpellier, parce qu’a croire certains, tout est rose et sans faille là bas. Donc avoir un point de vue (forcément subjectif) d’une personne sur place apporte un plus.

  • Le 24 juin 2011 à 15:18, par N

    ce que je lit sur le mouvement lyonnais me semble proche de ce qu’on a montpellier , pour la page fb on a réussi a faire que les théorie complotiste ne soit pas trop mise en avant a force de moult engueulade (disont que maintenant les adeptes du complot evite les liens avec leur page )
    mais par contre on a aussi un raelien jamais present sur les ag ou manif par ailleurs , mais qui n’arrete pas de poster des liens vers son "blog" on a penser que c’etait un cas isoler , un ancien bab devenu mystico-ufologisto-teubé qui nous soutenait mais le faite que je lise qu’a lyon aussi ils sont present (du moins via internet) commence a faire me poser des questions

    "Les idées poli­ti­ques d’ampleur meu­rent sou­vent d’une chose : le refus des par­ti­ci­pants de se voir comme poli­ti­ques, comme force de vie dans le sens « repren­dre sa vie en main ». Le risque, sur Lyon, est bien que les indi­gné-e-s ne dis­pa­rais­sent parce qu’ils se trans­for­me­raient en orga­ni­sa­teurs de fes­ti­val et de soupe popu­laire / repas commun, plus qu’en réel contre poids poli­ti­que et social."
    sa aussi c’est ma pensée sur ce que je vois et vie sur montpellier et qui fait que j’ai commencer a prendre mes distances (enfin dans ma version c’est plus on est la pour créer une colonie de vacances ? ou pour faire la revolution ? )

  • Le 24 juin 2011 à 00:02, par Fablyon

    Alors, comme des commentaires sont venus s’intercaler à tout cela, voici mes réponses dans les désordre :

    @ Cirederf :

    En prime de ce que nous avons déjà échangé ce soir de vive voix sur la place, je remets ici ce que j’ai mis par ailleurs comme commentaire

    Merci au moins le but premier (initier le débat) est là. Par contre, j’adore les leçons d’humilité données... Je vous aurais craché dessus ? Quelle blague ! Ceux qui font cela le font dans votre dos, sans en parler en place publique, sans rien de plus que l’envie de calomnier et de détruire...

    J’ai pris le temps d’écrire cela pour que ce soit connu et compréhensible je ne l’ai pas mis sur Rebellyon pour qu’ils soit publié en première page, mais dans la rubrique « Analyse et Réflexion ». Donc dans une rubrique où est déjà apparu il y a quelques temps un texte de « b » qui était une mise en place d’un point de vue d’un indigné... Critiquable tout comme mon texte. Et j’apprécie qu’il le soit !

    Ce que j’apprécie moins c’est les extrapolation par redécoupage... J’ai eu le cran de mettre en lien ce qui posait problème pour moi, il est facile de faire dire plus ou l’inverse de ce que j’ai voulu dire par découpage, mais c’est une procédé comme un autre, souvent d’excédé.

    Je suppose que ce droit de réponse est de toi, Ciredef Lenedac / Fredéric. Parce qu’il n’est pas signé donc c’est une supposition.

    Que dois je pensé de l’interprétation du passage que la mise en place de l’auto critique ? J’ai répondu non pas que j’étais prêt à y participer mais bien que je n’avais rien contre, même si mon mode de parole était plus dans le cadre des AG, face à face (comme j’ai pu le démontrer ce soir). Je rappelle juste que mon texte est une explication faisant suite à la publication d’un compte rendu partial et orienté, surtout sur la partie de mon départ, pour que les personnes présentes comprennent mes motivations.

    Et j’adore le sous entendu merdique du genre « tu veux quelque chose, initie le » quand quelques phrases au dessus sont cité des compte-rendus d’AG et que quelques phrases sont juste... de moi ! Pour un mec qui ne participe pas et ne fait rien... On parle aussi du tractage ou de la manif sauvage (pas fait seul) ? Bref, en gros, on retombe dans le travers que je dénonçais : si tu critiques les indigné-e-s, tu es exclu par l’excès de la réponse.

    Très franchement, j’espère que ce droit de réponse sera publié, car il a le mérite d’exister. Je me demande juste à quel moment il va réellement servir la « cause » en étant contre le méchant Fabien ...

    Dernier point me concernant : si je me dis anarchiste, ce n’est ni par fierté, ni pour me donner une étiquette prestigieuse, juste par honnêteté intellectuelle. Comme d’autre ont pu le faire en affichant leur Marxisme Léninisme ou autre. Tout simplement parce que depuis 1968, je pense que la phrase « d’où parles tu » a tout son sens, et évite bien des récupérations.

    Et pour finir, non, la scientologie, ce n’est pas le simple monsieur « hystérique » (que j’aime le mot d’ailleurs, c’est ironique) mais bien les 4 personnes qui ont participé les 3 jours suivants, avec des interventions orientées très scientologie, mais qui ne sont plus venues depuis. Au moins les raéliens ont ils eu l’honnêteté de dire d’où ils parlaient pour 3 d’entre eux 7...

    Vraiment, penser que mon texte a pour but de calomnier est très décevant de la part de personnes se donnant comme posture une ouverture d’esprit aussi large. Quand on a la tête dans le guidon, on prend mal la critique, mais c’est signe pour moi qu’il est temps de lever le pied, je me l’applique (le plus possible) à moi même en tout temps.

    Sur ce, bonne lecture et bonne publication.

    PS :

    Et quand à l’affirmation (sur Facebook) que je mènerais une campagne contre le « mouvement », faut pas déconner quand même ! J’ai presque envie de demander « mais pour qui vous prenez vous ? ». Discréditer et salir alors que je m’affiche comme en faisant partie, faudrait que je sois maso non ?

    Le propre d’un mouvement ouvert est d’accepter l’autocritique et la critique. D’y répondre point par point et arguments contre arguments.

    Mais je crois que là on passe d’un simple « il est bien con » à un « sus à l’ennemi ». Mais quand les armées se trompent d’ennemi, c’est là qu’elles commencent à flinguer leur propre troupe. Et ce n’est pas toujours une mauvaise chose (ha cet antimilitarisme qui me tient à coeur :))

    @ Sitarane : oui il y a pire ailleurs (et j’en sais quelque chose) mais ce n’est pas une raison pour faire comme s’il n’y avait pas dérive en France vers ce pire Quand on a vu un sans papier pieds et poings liés porté comme une valise pour être mis dans un avions, on se dit que la dérive est bien là ... C’est mon point de vue en tout cas.

    Pour le site, merci pour l’explication.

    Pour le texte, je ne reproche pas tellement qu’il soit publier, plus qu’il ne soit en rien critiqué et recadré, et que soit appliqué parfois en AG ce que je décris pour bloquer les critiques. Après, les complotistes sont de partout de toute façon. Et si le FHaine se pointe, laissons le parler, pour contrer les arguments, si on est pas sur la ligne de « censurer » cela. Mais va falloir contrer fort.

    @ Jexfour : je ne sais pas s’il décape, mais avec un pseudo comme le tient :)

  • Le 23 juin 2011 à 23:08, par lyz

    juste quelques réflexions personnelles sans prétentions...
    je n’ai pas pu être présente lors des premières assemblées des indignés et j’ai donc essayé un peu tard d’assister à l’une d’elle, fin mai.
    j’ai franchement été choquée par la hiérarchie implicite qui s’instaurait dans le groupe. même s’il n’y a pas de leaders, il y a des gens qui s’expriment avec une volonté de rallier les autres assez forte , d’autres qui n’expriment que leur point de vue personnel. après on ne peut pas reprocher que certains soient plus engagés que d’autres évidemment. mais à côté de ça personne ne pense aux gens qui n’osent pas s’exprimer, prendre la parole, et qui pourrait avoir des choses tout aussi intéressantes à dire, et il doit y en avoir, car tout le monde ne s’est pas exprimé ce soir-là... (il y avait par exemple un jeune auquel on n’a pas accordé la parole à côté de moi, quand il la demandait - sans doute pas assez fort)
    Ensuite sur le principe même du mouvement, je ne peux m’empêcher de rester sceptique sur le fait de vouloir « suivre » les indignés des autres pays, ça fait un peu effet de mode. et est-ce que les gens, les réflexions, les différentes opinions, ... étaient vraiment matures pour ça en France ? (je ne parle pas de Paris où du nombre d’habitants se dégagera toujours une poignée assez grosse de personnes...) Bien sûr le mouvement a pris au début, c’est positif,... mais on peut se le demander vu la vitesse à laquelle il semble s’être essoufflé chez nous comparé à l’Espagne...
    Enfin quelqu’un a-t-il pensé qu’en voulant se réunir tous les soirs, cela excluait d’office certaines catégories de personnes ? comme la plupart des familles, mais aussi probablement des étudiants, et des personnes ayant d’autres priorités à court terme, ou ayant simplement un taf en soirée. il y a sans doute des gens qui sont d’accord avec vous, et volontaires pour réfléchir à de nouvelles formes économiques, sociales et politiques, mais qui ne peuvent simplement pas venir à beaucoup d’assemblées, et à partir de là, c’est le décrochage... donc c’est crééer, à mon sens, un cercle de gens engagés forcément (très) restreint. La preuve, la plupart des militants se connaissent déjà entre eux...
    (qui consacre ses soirées + même ses journées à une unique activité militante et de réflexion tous les jours de sa vie ? ça n’est souvent pas M. « Toutlemonde », Cet investissement demandé ou souhaité grince tout de même avec la volonté démocratique fondamentale pour le mouvement)
    enfin dernier point si le mouvement est victime de tentative de récupération et si des gens s’en détournent, est ce qu’il n’y a pas un petit lien avec le fait de ne proposer que des prises de paroles , des discussions, et une organisation plus concrète et active seulement pour maintenir le mouvement ? ça ressemble un peu à la délibération pour une Déclaration des Droits de l’Homme - mais est-ce la déclaration qui a rendu les hommes plus égaux ? même si c’est déjà un pas en avant de réfléchir et de prendre des décisions ensemble.
    j’imagine que ce message va s’attirer les foudres de quelques indignés et autres s’il est publié... l’essentiel étant de réfléchir ensemble je ne leur en voudrais pas.

  • Le 23 juin 2011 à 17:22, par Sitarane

    Hmm... « complément d’info » ? Je veux juste laisser un commentaire...

    D’une pierre deux coups, c’est moi qui ai :
    * écrit l’article des policiers pas gentils
    * créé le site

    Pour ta critique de l’article, t’as bien raison sur le fond sur tous les points. Mais il me semble pouvoir déduire que t’as jamais vécu à l’étranger. De retour des USA, d’Angleterre, d’Italie, ou pour pousser un peu, du Mexique ou de la Russie, on ne voit pas les choses pareil. Comparée à ces pays, et la France est un paradis utopique, et les CRS sont des Mickeys, fleur à la matraque. Y a plus facho que la France, beaucoup plus, quasiment partout. Ça décrédibilise pas mal les discours alarmistes.

    Pour la censure sur le site, c’est comme ça parce que c’était le réglage par défaut et j’avais plus urgent à faire. Celà dit, je me rends compte que c’est pas optimal. Je me suis attaqué à la longue queue de messages à modérer tout à l’heure et, voyant ton commentaire, j’ai décidé de mettre en place un système de modération ou les commentaires anonymes sont publiés directement. Ça m’a quand même pris deux heures à bricoler... Maintenant, c’est en place. Et, bien entendu, ton commentaire est publié. On ne censure que les pubs viagra et les veuves de milliardaires Nigérians.

    Et, concernant le post de Zeitgeist... Hé, on peut pas se plaindre de censure d’un coté et s’indigner (hé hé) de la publication d’un groupe qu’on aime pas de l’autre. Eux n’ont pas été retenu en modération car ils se sont indentifiés avant de poster. C’est tout. Le site n’a pas de ligne éditoriale, pas de rédacteur en chef, si demain un représentant du FN vient s’exprimer, je saurais vraiment pas quoi faire. D’ailleurs ça soulève un point crucial et qu’il faut qu’on aborde. Note que le site existe depuis un mois seulement et il y a pas mal de trucs à ajuster qui n’ont pas été ajustés pour cause de pas-le-temps... Sur une note personnelle, le billet de Zeitgeist m’a probablement fait plus grincer les dents qu’à toi. Mais quoi ? Censurer ? J’ai pas mis de commentaire parce que je craignais que ça ne mène encore plus de personnes à le lire (le billets très commentés sont plus populaires).

    D’ailleurs, quand je dis « les admins », c’est que je me projette dans d’hypothétiques lendemains qui chantent. Pour l’instant, « les admins », c’est juste moi. Appel aux motivés. Cette concentration de pouvoir est inadmissible pour un projet soit-disant démocratique :)

    Voilà, comme tu m’a fais un beau commentaire en pleins de paragraphes sur mon billet, je te retourne la politesse :)

  • Le 23 juin 2011 à 16:53, par Jexfour

    Bonjour,

    Merci pour ce texte ravageur, un peu ravagé et vengeur qui fait du bien.

    Je ne pense pas que cela soit malheureux que des bases ne soient pas encore « solides » ou « réelles », et le nom même du mouvement peut induire en erreur à cause du côté « real ». La notion de réalité pour une telle réflexion nihiliste, que j’aimerai pouvoir même voir comme ontologique, est super floue.
    C’est le propre d’une révolution de revenir sans cesse au même point, et cette révolution en ce sens est une vraie réussite : elle pousse à réfléchir et les « bases » de la modification espérée sont posées en permanences dans les esprits.

    Que la participation de certaines élites (je dis ça sans ironie !) soit indissociable d’une vraie révolution j’y crois.
    Je crois aussi que la « réelle » révolution est celle des esprits.

    Il a toujours été très dangereux de se fédérer, et qu’il puisse exister une confédération anarchiste -par exemple- me semble tout bonnement impossible (ça me faisait déjà rire à 17 ans, comment peut on se fédérer entre « sans origine » :)), il y a une récupération politique des ces andouilles quasi impossible à éviter.

    La révolution elle se rêve aussi, et c’est super important, elle passe par la création et par la récréation.

  • Le 23 juin 2011 à 16:20, par Fablyon

    Au fait, ce texte n’est que mon ressenti, rien de plus.

  • Le 23 juin 2011 à 15:27, par Tryph

    pareil que le commentaire de Crieur, pas de quoi insulter car c’est la le commentaire d’un gars qui s’est investi et qui sait de quoi il parle. pas comme les « analyses » qu’on peut voir fleurir un peu partout de gens qui se sont contentés de regarder vite fait et de loin avec l’intention de confirmer un apriori négatif.

  • Le 23 juin 2011 à 15:17, par Fablyon

    Merci, Crieur, pour tes remarques.

    Tout est en effet à construire, mais l’urgent est de savoir sur quelle base ;)

  • Le 23 juin 2011 à 14:59, par cirederf

    Droit de réponse à cet article de la part d’un indigné lyonnais.

    « Calomniez ! Calomniez ! Il en restera toujours un peu. »

    J’adhère à la maxime de cet « auteur », « calomnier est toujours le meilleur moyen pour s’éviter de réfléchir ».
    Comment le processus de la calomnie se met-il en place ?

    Tout d’abord, il faut se présenter comme une personne honnête, vertueuse et de bonne volonté :
    « J’avais envie au départ de m’inves­tir plus, d’être là pour donner de mon temps et rece­voir des autres. » « Oui, j’en avais réel­le­ment envie. »
    En effet, cela crée insidieusement une opposition dialectique : si j’étais vertueux et que j’ai n’ai pas pu mettre en œuvre ma vertu, c’est que j’y ai été empêché.

    Ensuite, après ces préliminaires, on peut faire apparaître la victime de la calomnie.
    Pour cela, surtout quand il s’agit d’un groupe, il faut prendre soin de maintenir l’ambiguïté entre singularités et pluralités. Ainsi, ce qui peut-être reproché à certains est incidemment reproché à tous comme une sorte de tableau hétéroclite et de fait monstrueux. Procéder ainsi systématiquement par amalgames et stéréotypes.
    Notre groupe est ainsi dans un premier temps déconsidéré dans sa faculté de pensée et de jugement de façon générale. Ce procédé est introduit par une médiocre hyperbole : « j’ai réellement halluciné ». On notera l’effet de constraste généré par l’alliance oxymorique de « réellement » et de « halluciné ».
    Les indignés donc dans leur ensemble font preuve d’un « manque de recul politique », pire ils « acceptent TOUT sans se poser de ques­tion ». Tel un reproche du quotidien dans un couple qui dirait « tu ne fais jamais RIEN » nous, nous accceptons TOUT. Nous acceptons en tout cas certainement pas de nous faire réduire à une masse informe et docile !
    Le blabla sur l’UPR et la scientologie sont les seuls arguments avancés. La scientologie est venue ? Ah bon, cet homme hystérique venu agressivement au milieu du cercle car un « indigné » venait de nous confier juste avant son inquiétude des sectes. Cet homme EST donc la sicentologie et nous en avons été contaminés du fait de son cours passage gueulatoire ? Amalgame encore.
    Le passage de quelques membres de l’UPR a été l’occasion de longues et vives discussions sur l’attitude à adopter vis à vis des personnes issues de partis ou d’organisation. Un concensus a finalement pu être établi : n’importe qui peut intervenir dès lors qu’il parle à titre individuel et non au nom d’un parti. "Ici, on garde son drapeau dans sa poche" a-t-il été affirmé. Notre mouvement a à mon sens montre qu’il sait tirer les enseignements de ses expériences collectives et individuelles.
    Voilà comment de ces deux exemples, notre « auteur » en tire une conclusion évidente : « la critique est interdite dans notre mouvement » !
    Cette affirmation peut sembler paradoxale, au vu du fait que ce monsieur, nous a fait part à trois reprises en assemblée de ses inquiétudes, puis sur la page facebook. Il lui a même été proposé d’initier une groupe de travail sur l’auto-critique du mouvement. Il était d’ailleurs partant.

    Extrait de l’échange d’hier :
    Cirederf Lenedac
    De plus, peut-être serait-il bon de mettre dans le forum une partie auto-critique afin de dépasser les difficultés ou dévoiements éventuels dont le mouvement pourrait faire l’objet. Je me rappelle mon prof de philo me disant : il faut la différence entre l’esprit critique et l’esprit de critique. Fabien, si tu veux initier cela sur le forum, fais le moi savoir. Ensuite ce seront les membres actifs du mouvement en ce moment qui pourront y répondre ou en tenir compte pour l’évolution à venir. A plus dans le bus, poto."

    Auquel il a répondu :
    "[...] pour l’autocritique, pourquoi pas, mais je n’en serai pas l’animateur, sauf face à face en AG ;)"

    Et que fait-il ? Il publie dans la foulée cette article sur Rebellyon. On peut convenir du mode plus que discourtois voire malhonnête du procédé.

    La suite de son article calomniateur ne consiste qu’en des considérations non étayées ni structurées et qui vont du coq à l’âne, finissant de tisser la robe nauséabonde dans laquelle ils souhaite nous incarner !

    Il convient néanmoins de revenir non exhaustivement sur certains passages édifiants de son article :

    - « Par contre, atten­tion, au nom de la non-récu­pé­ra­tion, la chasse aux « anar­chis­tes » est ouverte ! »
    Merci de nous faire passer pour une officine stalinienne ou maccarthyste. Personnellement, je suis très actif dans le mouvement, et pourtant mon coeur me porte vers Auguste Blanqui, Louise Michel, Guy Debord, les Tiqqun. Suis-je anarchiste ? Il y a des chances, même si j’ai l’humilité et même l’honnêteté de ne pas le brandir comme une étiquette, car la cause est trop haute à mon sens pour qu’il soit facile de s’en prétendre. Je me sens en tout cas aucunement brimé. Fabien, tu sembles confondre la stratégie du mouvement qui se veut non-violente (la violence outre le fait de n’être pas fédératrice à ce stade n’est de toute façon pas envisageable vu notre nombre et notre rassemblement au vu et au su de tous même des RG) avec un posture "citoyenniste", ’utopiste" de bisounours qui serait la nôtre.
    Par contre, nous tenons a défendre coûte que coûte la liberté de parole gage de la liberté au sein de notre "république affranchie" (panneau de commune que l’on a fabriqué et qui marque l’entrée dans notre zone). Tel Voltaire auteur de Candide, nous sommes individuellement et/ou collectivement opposés a certaines opinions mais nous nous battons pour qu’elles puissent être exprimées.

    - « Mais n’est ce pas en fait une envie d’orien­ter clai­re­ment le mou­ve­ment vers quel­que chose de mou, de réfor­miste, conforme aux atten­tes du PS, du Front de Gauche ? Je le crains sin­cè­re­ment. »
    Juste quelques extraits d’assemblée pour mettre en perspective cette molesse réformiste qui est la nôtre : "l’oligarchie financière mène une guerre contre le peuple" "Le système a le monopole de la violence légitime", "la démocratie actuelle n’est qu’un rapport de force", "dès que l’on sera suffisamment fort, on pourra défier le système" ; « les problèmes sont globaux, nous appelons donc une révolution globale. » Ou encore « cette place que nous reprenons chaque soir c’est aussi une victoire symbolique sans cesse renouvelée contre l’ordre policier et répressif qui s’exerça ici un certain 21 octobre »

    - « Un virilisme consumé » ? Il faut choisir ! entre une mollesse candide et un virilisme de matamore (stalinien ?)

    - Quant à tes remarques sur le site, je tiens à rappeler que l’on fait régulièrement des appels à participants pour aider à gérer le site et pour alléger le travail de ceux qui en ont la charge... Tout le monde connait ceux qui s’occupent du site et s’ils s’en occupent c’est parce qu’ils étaient les seuls à s’être portés volontaires. S’il y a un problème de modération, tu leur en fais part et si le problème persiste, libre à toi d’en parler lors des assemblées ! C’est sûr que lorsque on ne dit rien en tout en construisant dans son coin une sorte de délire de persécution à l’insu de tous, cela n’aide pas à améliorer les dysfonctionnements.

    - « Car quand on vit en France, com­ment ne pas se sentir en Etat fort et dur, raciste ouver­te­ment, injuste, mili­ta­riste, fli­cailleux ? Comment igno­rer les expul­sions, les matra­qua­ges en règle, les bavu­res poli­ciè­res tou­jours cou­ver­tes ? Comment peut-on sin­cè­re­ment conti­nuer à croire que le sys­tème poli­cier est au ser­vice du citoyen en France ? Comment oublier les lois d’exep­tions qui per­met­tent le pire (LOPPSI2 et autres) ? »
    Ce passage est je trouve assez scandaleux ! En plus e nous prendre pour des bisounours, tu insinues même que nous sommes des personnes cautionnant la violence du système. Si tu avais mieux observé, tu aurais vu qu’à la haine et à la violence du système que l’on comdamne tous sans aucune concession, on veut s’organiser autrement qu’en y répondant par les mêmes moyens (du moins dans le cadre de ce rassemblement d’indignés : le reste ne se prépare pas au grand jour et incombe à la conscience de chacun)
    Juste pour répondre un peu : Loppsi2, on a fait plein d’affiches pour le dénoncer, d’ailleurs ceux du campement de la croix rousse qui était une action contre cette loi, sont venus nous soutenir et sont encore présents pour un bon nombre d’entre eux.

    En dernier lieu, Fab, je ne te croyais pas faisant partie des censeurs au nom de la théorie du complot. Je croyais plutôt que tu faisais partie de ceux qui voulait pourfendre le confusionnisme du système. Malheureusement, en utilisant cet argument, tu y participes. Méchants arabes barbares que ceux qui ont agi un certain 11 septembre, hein ?

    « Bien entendu ce billet sou­li­gne le pire, et n’est pas for­cé­ment posi­tif dans le sens ou je cher­che à sou­li­gner ce qui m’éloigne pour un temps du mou­ve­ment des indi­gné-e-s. »
    Non il ne souligne pas le pire. Il extrapole tout vers le pire et généralise ensuite.

    - « Trop de récu­pé­ra­tion, trop d’envies de mélan­ger cela à la cam­pa­gne pré­si­den­tielle de 2012 (la pla­te­forme, le marche pied du Front de Gauche / PS ?) »
    Où donc as-tu pêché que notre mouvement était de quelque façon que soit lié à la course éléctoraliste de 2012 ? Je n’ai jamais entendu cela en un mois !

    - « Car des per­son­nes for­mi­da­bles sont aussi pré­sen­tes au cœur de tout cela »
    Tu viens de les insulter ces "personnes formidables" par cet article...

    « Reste que per­son­nel­le­ment, les Indigné-e-s pour moi ne se résu­ment pas à ce qui semble faire l’una­ni­mité à Lyon, c’est-à-dire une sorte de grand repas de famille dans un camp (ou autour d’une soupe popu­laire), sorte de thé­ra­pie de groupe à la sauce légè­re­ment com­plo­tiste. Il faut donc, à mes yeux, réel­le­ment que la majo­rité du mou­ve­ment lyon­nais se réveille et se mette en branle. »
    Non cette vision ne fait pas l’unanimité ! Quant à la thérapie de groupe là encore tu extrapoles. Beaucoup d’entre nous avons la haine du système pour diverses raisons qu’elles soient particulières ou générales. Mais nous voulons transformer cette rage en quelque choses de constructif qui puissent réellement désamorcer cette "pédagogie de l’impuissance" dans laquelle on nous enferme. Je n’ai à ce titre quasiment pas entendu en trois semaines de personnes s’épanchant sur son propre cas. Nous sommes indignés et c’est avant tout affaire de dignité face à ce monde dégradant et inhumain.

    Il est vrai par ailleurs qu’au sein de notre mouvement réside un ras-le-bol des stratifications et des divisions médiatico-sociales que l’on nous impose de n’importe quel bord qu’elles proviennent. ‎Fabien, par cet article jetée sur la place publique à notre encontre, tu en manifestes à nouveau les traits.
    Je te réponds donc ceci : "A ceux qui veulent nous distraire avec des questions du type "Et par quoi remplaceriez-vous le capitalisme ?", enjoignons les à REGARDER MIEUX, à voir que nous le dissolvons dès maintenant comme réalité éthique, EN NOUS, PARMI NOUS, et que nous aurons de cesse qu’il en soit ainsi partout." (Rennes, le 27 Mars 2006 durant le mouvement contre le CPE).
    Bref, mon cher Fabien ta lecture hâtive et projective outre le fait qu’elle s’inscrit comme un crachat sur beaucoup d’entre nous (dont tu ignores visiblement le vécu, surement "mou et réformiste" ?) constitue aussi une trahison d’amitié de lutte et pour quoi ?

    Ce lieu la Belle Cour (on renomme les places si on veut d’abord : outre le fait d’enlever un pléonasme et constituer indirectement un clin d’oeil à nos amis contreplaquistes, cela manifeste notre envie de désamorcer le monopole du langage dont nous sommes victimes dans cette société du Spectacle), on l’a conquis en tant qu’espace symbolique, réelle, une véritable zone d’autonomie temporaire. Tout ce que l’on a besoin, c’est que des gens viennent l’habiter pour que la secession s’agrandisse et que les nouveaux nourrissent à leur tour le mouvement qui appartient à qui veut s’y investir. Les indignés ne sont que des personnes anonymes qui offrent un terrain d’opportunités à tous ceux qui s’opposent à ce système pour créer, inventer des formes de résistance et de lutte !

    Ce mouvement est transparent mais ce n’est pas une société de services. Tu veux quelque chose ? Initie-le ! Tu as une critique, participe à améliorer ce qui ne va pas !

    Pour répondre à ta dernière phrase : « Je conti­nue donc à suivre cela, d’un peu plus loin voilà tout. », si tu as quelque chose à dire, viens nous le faire partager comme on t’y a invité sans avoir besoin d’utiliser Rebellyon comme défouloir. Car je crois que ce site d’information alternative n’est pas fait pour ça.

  • Le 23 juin 2011 à 11:50, par Crieur

    Non, il n’y a pas de qoui t’insulter, car voilà au moins un texte argumenté. Je n’habite pas Lyon. La présence de conspirationnistes est malheureusement possible, comme elle le fut à Paris. Je dois dire que je suis peu allé sur le site des « indignés » de Lyon, et vais donc y regarder de plus près.
    Si je me suis élevé contre des critiques me paraissant de mauvaise foi sur le mouvement en général, je ne l’admire pas inconditionnellement. Mais j’en fais partie et là où je suis, il n’y a rien de ce qui est critiqué dans ce texte.
    Cependant, je ne suis pas étonné si certains, à Lyon ou ailleurs, espèrent la participation de partis ou d’orgas. Pour Zeitgeist, la réponse de ce groupe est parue dans plein d’Indymedias et autres sites alters. Cela m’a surpris, mais il y a bien eu une publication de la réponse du Grand Soir à Aricle 11.
    « Les policiers pas gentils » : Texte pas si naïf. Exprime du dépit. Quant au reste, le mouvement, à Lyon et Ailleurs, a sans doute des progrès à faire.

  • Le 23 juin 2011 à 00:31, par NetLib

    Et encore t’as pas lu ça : le vrai visage des indignados

    trouvé sur indymédia paris

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