Des dockers gazés et matraqués sur leur lieu de travail, des marins interpellés sous la menace d’armes automatiques... Ces images dérangent les représentations ordinaires du « dialogue entre parties responsables » ; elles ont surtout le mérite de rappeler que la police n’est jamais neutre sur le terrain des luttes sociales : sa première mission c’est le maintien de l’ordre dominant et le contrôle des pauvres qui se montreraient un peu trop indociles.
Ce n’est pas un hasard si l’arsenal policier (flash ball, taser, vidéosurveillance...) se trouve renforcé au moment même où nous sommes confronté/es à une offensive sociale sans précédent, entre la généralisation de l’emploi précaire, le démontage de pans entiers des systèmes de redistribution et de protection sociale (sécu, retraites, réforme de l’ISF) ou le flicage des chômeurs et chômeuses... Les inégalités se creusent, les conditions de vie se dégradent pour la majorité de la population, et la seule réponse de l’Etat c’est la matraque : rafle et déportation des sans-papiers déjà soumis aux formes les plus dures d’exploitation économique, expulsion des pauvres qui auraient réussi à se trouver un toit en dépit du sacro-saint principe de propriété privée, harcèlement policier des populations déjà reléguées aux marges du système économique et social... Face à cette répression généralisée qui vise à rendre impossible toute forme de contestation il y a urgence à élaborer des petites astuces collectives :
Refuser toute collaboration avec les flics et déjà leur présence même dans les manifs (quand UNSA-Police défile parmi nous pour l’augmentation d’un salaire gagné à défendre les intérêts de la bourgeoisie, il y a comme qui dirait une contradiction logique...).
Sortir de l’impuissance dans laquelle on se maintient nous-mêmes au nom de la loi, arrêter de se conformer à la légalité d’un ordre républicain qui ne signifie que le contrôle et l’exploitation (ça devrait permettre de renouer avec des pratiques un peu plus offensives que les manifs répétées tous les trois mois : et vive le sabotage !)
Trouver des modes de solidarités et d’auto-organisation par quartiers, entre chômeurs/euses, salarié/es, sauvageon/nes, intérimaires... pour que la classe sociale exploitée redevienne aux yeux du pouvoir une classe dangereuse !
Compléments d'info à l'article