Mise à jour le lundi 20/12 à 12h35 : Collomb s’étant déchargé du dossier sur le nouveau préfet, pour que le Gymnase Bellecombe puisse rester ouvert, IL EST IMPORTANT QU’IL Y AIT BEAUCOUP DE MONDE DÈS 8h00 CE MARDI 21 DÉCEMBRE AU GYMNASE BELLECOMBE (161, Avenue Thiers Lyon 6e) « UN TOIT C’EST UN DROIT ! »
Mise à jour mardi 21/12 à 9h50 : Grâce à la mobilisation, ils pourront rester jusqu’au 28 décembre dans ce gymnase et désormais il ne sera pas fermé le matin avant midi.
Mise à jour lundi 27/12 à 16h40 : Alors que le Maire et le Préfet voulaient les faire changer encore de gymnase, harcèlement supplémentaire pour tous, en fin de compte les personnes peuvent rester au gymnase Bellecombe jusqu’au 4 janvier 2011.
Mise à jour jeudi 30/12 à 9h50 : Des gens de la préfecture sont venus au gymnase proposer à chaque adulte de partir en Roumanie avec une promesse de 300 euros par famille lorsqu’ils seront dans l’avion... Ils se méfient des promesses et de la préfecture.
Mise à jour 19/12 à 19h19 : Nouveau communiqué du collectif de soutien et appel à un rassemblement LUNDI 20 DÉCEMBRE à 7h du matin devant le gymnase Bellecombe (161, avenue Thiers Lyon 6e)
Jeudi 16, la police avait annoncé qu’elle comptait expulser le squat des Roms dans le 9e, où survivaient 68 personnes, entre 6h et 7h ce matin alors que le procès, pour l’expulsion, se tenait ce matin là à 8h30. Personne ne voyant la police arriver à l’heure prévue, nous nous sommes fait prendre par surprise lorsqu’elle est arrivée à 9h45. Quand nous sommes arrivés de nouveau, les familles étaient déjà à la rue, elles y sont restées pendant 2 heures. Cependant une vingtaine de Roms, accompagnés par des membres du Collectif de soutien aux Roms de Vaise, sont allés faire pression à la mairie du 9e arrondissement pour trouver une solution d’urgence. A 12h, nous avons obtenu, grâce au soutien de certaines élues locales, l’ouverture d’un gymnase tout près de leur maison, pour ne pas laisser les personnes mourir de froid, en attendant l’ouverture du gymnase de Bellecombe. Nous sommes donc allés chercher de la nourriture au resto du cœur de la Duchère et nous avons commencé le boulot pour que toutes et tous puissent être relogé(e)s au centre d’urgence de Bellecombe pour la nuit, alors que ce gymnase est déjà plein. Aucune autre solution ne se dégage. Vers 17h, il reste une cinquantaine de personnes à reloger. Nous avons donc annoncé que nous allions occuper le lieu et que l’on ne partirait pas avant qu’une solution ne se trouve pour chaque famille. Autour de 19h toutes les familles ont été relogées, et beaucoup d’entre elles au gymnase Bellecombe. Pour l’instant ils devraient pouvoir garder leur place dans le gymnase jusqu’à lundi matin. Le problème est que le gymnase ferme à 7h du matin, les laissant dans le froid toutes la journée, et ouvre à 17h, alors que depuis 16h tous les jours, une file interminable de SDF (sans domicile fixe) attend devant pour avoir une place.
Nous sommes heureux-ses qu’ils aient été relogés au moins jusqu’à lundi et de la mise en place rapide d’un soutien. Cependant, ces gymnases qui servent de centres de secours d’urgence ne sont pas une solution, sauf pour celles et ceux qui veulent s’en convaincre pour se donner bonne conscience ou pour ne pas avoir à affronter, du regard, la souffrance des SDF dans la rue. L’administration les entasse dans ces locaux sans les autoriser à prendre d’eux mêmes des initiatives pour occuper les centaines de logements vides à Lyon. Tout cela dans le but de protéger la propriété privée, d’éviter que des personnes occupent, squattent, et pour pouvoir être certain de garder le contrôle sur tout, même sur la misère.
UN RASSEMBLEMENT a lieu le LUNDI 20 DÉCEMBRE à 7h devant le gymnase Bellecombe, dans le 6e, pour réclamer son ouverture permanente ! Soyons nombreu-x-ses !!
Communiqué du Collectif de soutien au Roms de Vaise
Un arrêté du Maire pour une expulsion inacceptable !
Qu’importe s’il fait - 5°, qu’importe si il y a de la neige , qu’importe s’il y a des bébés, qu’importe s’il y a de jeunes enfants, qu’importe s’il y a des personnes avec de graves problèmes de santé, qu’importe que des enfants scolarisés soient interdits d’aller à l’école, qu’importe que la vie de personnes soient mises en danger par ceux qui, au contraire, ont la mission de les protéger !
Et pourtant..., ce vendredi matin, sous la neige, ce sont une soixantaine de personnes européennes, originaires de Roumanie, qui ont été jetées à la rue par Gérard Collomb, merdelyon. En effet Collomb venait de prendre un arrêté pour « menaces à la salubrité publique ». Pour le maire de Lyon actuel, les Roms sont une menace à la salubrité publique !
L’argument c’est qu’ils utilisent des cheminées existantes dans le bâtiment qu’ils occupent depuis octobre au 19, rue Laure Diébold dans le 9e arrondissement. Ce bâtiment, sans électricité, est abandonné depuis plusieurs années et est voué à la démolition. Les cheminées fonctionnent normalement, de plus il y a de grandes fenêtres et de grands couloirs donc pas de risques d’asphyxie. Nos grands-parents se chauffaient avec des cheminées, s’éclairaient à la bougie et on ne les expulsaient pas pour autant. Collomb va-t-il interdire les lampions que l’on met sur les fenêtres le 8 décembre pour menace à la salubrité publique ? Ou est-ce seulement parce que ce sont des Roms qu’il a pris cet arrêté pour les expulser une nouvelle fois ! Or ces personnes sont vraiment harcelées sans cesse, ces enfants sont vraiment traumatisés...
Il n’y avait aucune raison valable pour prendre un arrêté pareil...
D’ailleurs, Collomb n’était même pas présent sur place pour cette expulsion, ni aucuns services sociaux de la mairie centrale. Lorsqu’on appelait au téléphone pour avoir des renseignements sur cette décision horrible et sans fondement, le maire et les adjoints de la mairie centrale étaient aux abonnés absents.
En fait c’est... par la police nationale et les services du préfet que Collomb a fait exécuter sa décision.
N’est-ce pas un des pires maires de Lyon depuis les grands répressifs qu’étaient l’échevin Imbert-Colomès et le prévôt des marchands Tolozan ? Et qui plus est, qui se dit socialiste... Collomb est à la botte du préfet, à la botte de Sarkozy. Collomb veut toujours être le premier dans la répression. La loi LOPPSI 2 n’était pas encore votée qu’il prend, le 14 décembre, un arrêté qui peut être entériné par cette loi et se moque des décisions de la justice !
Il n’y avait aucune raison valable pour prendre une décision aussi inhumaine !
Alors que l’habitation de ce bâtiment ne gênait pas du tout le voisinage, par conséquent ce n’était pas une menace pour la salubrité publique du quartier. Le bâtiment est abandonné depuis de nombreuses années et doit être démoli. Un projet de cité HLM sur le parking de l’ancien Grand Bazar de Vaise est en gestation, mais n’étant pas encore à l’ordre du jour, ce projet est encore lointain...
Alors que des élus de la mairie du 9e arrondissement envisageaient de faire enlever les détritus jonchant l’extérieur du bâtiment, de faire installer l’eau et des toilettes. Pour eux il n’y avait pas vraiment de problèmes pour qu’ils puissent rester jusqu’en mars. Mais il n’y a eu aucune concertation entre la mairie centrale et la mairie d’arrondissement, Collomb ayant proprement squeezer le 9e arrondissement. C’est par la Croix-Rouge que certains élus de l’arrondissement ont eu connaissance de cet arrêté de salubrité publique et seulement la veille de l’expulsion !
Alors qu’un groupe de travail a été mis en place par des élues de la mairie du 9e où sont présents le Collectif de soutien aux Roms de Vaise, le CCAS du 9e arrondissement, la responsable Santé et la responsable Sociale du Conseil Général, l’ALPIL, Médecins du Monde, le Collectif Lyonnais pour l’Accès à la Scolarisation et le Soutien aux Enfants des Squats (CLASSES), RESF.
Le Collectif de soutien aux Roms de Vaise, où se trouvent surtout des gens du quartier et qui se mobilisent auprès des familles, a pris contact avec les Resto du Coeur et désormais pratiquement toutes les personnes habitant dans ce bâtiment avaient la possibilité d’aller chercher des colis alimentaires soit à Gorge de Loup soit à la Duchère. Des habits et des couvertures devaient être fournies gratuitement ce vendredi-même par l’association vaisoise « les Vêtements du Coeur ».
Cette coordination qui est une première au sein d’une mairie, a favorisé la scolarisation de 4 enfants dans une école du quartier, 4 autres continuent à aller dans une école du 1er arrondissement, 4 autres devraient être scolarisés en janvier. Cela a permis également un lien pour un suivi sur le plan de la santé par Médecins du Monde et les Assistantes Sociales du Conseil Général. Le problème d’hygiène était pris en compte dans ce groupe de travail pour le résoudre avec les familles : poubelles, problèmes des toilettes, problème de l’eau...
Ces démarches devaient permettre aux familles de vivre dans des conditions meilleures jusqu’à la fin de la trêve hivernale soit fin mars.
Alors qu’un jugement en référé était prévu au Palais de justice de Lyon le jour-même de l’expulsion, demandé par le propriétaire du bâtiment, une filiale de Monoprix, et qu’un report de ce jugement avait été obtenu par l’avocate des familles, Maître Péquignot.
Alors que la ville de Lyon est citée par l’UNICEF comme ville « amie des enfants » ???
Alors que mettre à la rue ces familles, c’est les mettre cent fois plus en danger que dans le bâtiment où ils habitaient !
Alors que personne des services sociaux de la mairie centrale n’était présent sur place pour proposer aussitôt des relogements !
Une expulsion hivernale, mais l’amitié d’habitants du quartier de Vaise
Dans ce bâtiment il y a au moins 8 familles et quelques jeunes célibataires. Ce sont 35 adultes qui sont assignés devant le tribunal, dont une femme enceinte de 8 mois. Deux jeunes femmes de 18 et 15 ans ont accouché récemment. Une femme est gravement malade. On a compté 23 personnes mineures, dont 7 enfants de moins de 6 ans et 12 enfants de plus de 6 ans.
Si dès 7h du matin plusieurs personnes de différents collectifs et organismes sont venues en soutien, parmi celles qui étaient au courant de la décision de l’expulsion ce jour-même (pendant que d’autres étaient au Palais de justice), c’est vers 9h45 qu’une dizaine de policiers pénètrent dans le bâtiment, ouvert à quiconque, au 19 de la rue Laure Diébold. Un homme en civil, arrivé avec les policiers, d’une manière très agressive, se met à gueuler sans arrêt : « Dégagez d’ici, la France s’occupe de vous ! Sortez tout de suite, dehors on s’occupera de vous ! ».
Ce RG, qui mentait honteusement, voulait sûrement dire "il y aura bien des bonnes volontés pour s’occuper de vous dans ce quartier ainsi que des associations", car en fait de services sociaux publics il n’y a absolument personne sur place pour les aider !
Évidemment, tout le monde a peur de se retrouver à la rue et reste encore un long moment à l’intérieur du bâtiment, même si chacun a préparé dèjà son balluchon. Mais personne ne veut aller dans le Gymnase Bellecombe du train de nuit, du Samu social dont parle les policiers, car ils savent bien qu’il faut en partir à 7h du matin avec les bébés sur les bras et toutes les affaires, et errer dans la ville jusqu’au soir par le froid qu’il fait... Ils veulent des garanties quant à un nouvel hébergement avant de sortir de leur maison.
Les policiers, qui sont venus sans interprètes, ont beaucoup de mal à prendre les identités de toutes les personnes, d’autant que les rares personnes qui connaissent le français ainsi que le roumain ont refusé de faire le boulot de la police.
Des personnes de Médecins du Monde, qui eux ont une interprète, s’occupent de recenser les enfants malades et, pendues à leur téléphone portable, tentent de trouver des solutions d’urgence pour ces personnes et cela permet de retarder l’expulsion. D’ailleurs il y a un très jeune enfant qui a une otite et quarante de fièvre. Et ce sont des gens du quartier qui s’organisent eux-mêmes pour emmener en voiture dans un service médical une personne qui vient d’être opérée et a besoin de soins immédiats.
Plusieurs personnes du Collectif de soutien aux Roms de Vaise, de CLASSES, de RESF, de la Croix-Rouge... viennent grossir les rangs des personnes qui sont là pour soutenir ces familles et s’opposer à leur expulsion.
Puis des personnes de l’ALPIL, du Collectif Rroms de Lyon, de la Fondation Abbé Pierre arrivent et c’est dans le calme que les occupants sortent dans la rue avec les quelques affaires qu’ils ont pu rassembler, alors qu’il se met à tomber de la neige, puis de la grêle et du grésil. Chaque famille redonnent leur nom pour que ces associations essayent de leur trouver un hébergement provisoire.
Aussitôt la police fait venir une entreprise pour sceller des moellons afin de boucher l’entrée du bâtiment. A l’intérieur du bâtiment beaucoup d’affaires personnelles n’ont pu être emportées, car quand on était dehors pour poser des affaires les flics bloquaient l’entrée et personne n’a pu retourner chercher tout ce qui restait...
Pendant que la moitié du groupe de familles restent dans la rue devant le bâtiment à garder les enfants ainsi que les affaires de tout le monde, un groupe important de personnes se dirige vers la mairie du 9e arrondissement. Là, on leur met à disposition une salle où chacun peut s’asseoir et discuter de leurs revendications quant à l’hébergement. C’est la mairie du 9e arrondissement qui prend sur elle de réquisitionner jusqu’à 17h le gymnase de l’école Audrey Hepburn pour que toutes les personnes expulsées par la mairie centrale puissent être à l’abri, les instituteurs ayant accepté de ne pas y faire d’activités ce dernier après-midi avant les vacances scolaires.
D’ailleurs une institutrice de l’école Audrey Hepburn vient dès 11h30 discuter avec ses quatre élèves qui n’ont pu être présents en classe ce matin-là et leur remettre leur travail. Elle est très contente de ces quatre garçons et filles qui apprennent très vîte selon elle. Elle nous dit que ses autres élèves étaient terrassés de voir de leur classe qu’il y avait des policiers près de la maison de leurs copains et copines. Elle trouve vraiment que ce serait dommage s’ils ne peuvent revenir dans sa classe en janvier prochain.
Un journaliste du Progrès-menteur arrive et pose des questions aux personnes présentes tout en donnant lui-même les réponses. Ce n’est pas la peine de venir s’il n’écoute pas les vrais témoins ; mais on sait depuis longtemps que dans le Progrès, c’est seule la version policière qui est publiée.
A midi, toutes les personnes expulsées entrent dans le gymnase chauffé de l’école située près de leur ancienne maison et peuvent y mettre à l’abri toutes leurs affaires.
Le Collectif de soutien aux Roms de Vaise va chercher de la nourriture que le Resto du Coeur de la Duchère a eu l’amabilité de mettre de côté pour les Roms expulsés, ce qui permet, de retour au gymnase, à chacun d’avoir quelque chose dans le ventre.
Une élue de l’arrondissement apporte du café chaud, du thé. Une personne de CLASSES fait en sorte, avec les autres associations, que chacun puisse être hébergé, ce qui n’est pas chose facile avec le 115. Les gardiennes du gymnase qui ont accepté de venir en plus de leurs horaires habituels, ne comprennent vraiment pas que le maire de Lyon ait pu prendre une telle décision et font tout pour que cela se passe bien. Des ballons sont prêtés pour les enfants qui sont utilisés aussi par de grands enfants...
Des habitants de Vaise acceptent de garder chez eux des affaires que les personnes expulsées ne pourront pas emporter. On sent qu’une grande amitié est née entre les Roms et certains des habitants de ce quartier de Vaise. D’autres les accompagnent jusqu’à leur nouveau lieu d’hébergement provisoire (pour trois nuités seulement). Vers 18h, une camionnette du Samu social est venue chercher les quelques personnes qui n’avaient pas encore d’hébergement.
Exigeons un relogement immédiat et permanent pour toutes ces familles !
Quelques photos du squat :
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