À part les partisans·es acharnés·ées, peu semblent convaincus·es de leur choix. Pour beaucoup, les mesures apportées par le dernier quinquennat semblent sans rapport avec le vote qu’on leur avait proposé 5 ans plus tôt. On voit fleurir la revendication d’une abstention militante, considérant que le vote dans cette institution n’avait pas d’impact, sinon négatif. Les sondages semblent donner l’issue du vote avant même que l’on s’intéresse aux propositions des différents candidat.e.s. Des malfrats se présentent à l’élection, déclenchant l’indignation de leurs détracteurs et la révolte des orphelin·es des idées qu’ils représentaient. De la conséquence du système électoral, les groupes se retranchent, se confortent dans leurs idées et s’éloignent les uns des autres. [1].
Dans ce contexte cafardeux, nous avons proposé, à l’instar des foires d’antan, une petite activité populaire. Une sorte de vote inversé : tous les candidats sont alignés devant une cagette de fruit pourris récupérées au marché. On peut alors évaluer quels candidat.e.s sont les moins haïs et désigner comme gagnant le plus propre des candidat.e.s. Pas d’indication de vote, pas de sondage, chacun est libre de participer et cibler qui il souhaite.
À l’issue de ce vote difficile à évaluer, il semble se dégager certaines tendances. Certain.e.s candidat.e.s semblent susciter auprès des passant.e.s plus de haine et de véhémence populaire. On peut même observer que les candidat.e.s les plus ciblé.e.s sont ceux et celles ayant obtenus le plus de voix. De quoi questionner la cohérence de porter au second tour des candidat.e.s clivant.e.s. Néanmoins, loin de nous l’idée de qualifier notre jeu d’étude sociologique.
Analysons ensemble les résultats obtenus par les différents candidat.e.s, en finissant par les perdant.e.s.
Jean Lassalle
Il semble indéniable que le grand gagnant soit Jean Lassalle. Peut-être qu’il est souhaitable pour un candidat qu’on ne comprenne pas ce qu’il raconte. Ou peut-être qu’il était difficile de le viser sans risquer d’atteindre les amoureux·ses assis sur les bancs publics d’à côté.
Jacques Cheminade
Si il se retrouve garni d’une belle tomate, Cheminade ne fut que très peu ciblé par les attaques fruitées. Peut-on en déduire un soutien populaire pour la conquête spaciale chère à son cœur ?
Philippe Poutou
La plupart des fruits qu’il a reçu semblaient destinés à ses voisins, la quantité de taches ne serait correspondre ici à son résultat réel. Dommage collatéral de frappe pas très chirurgicales. Mais l’on a pu tout de même constater que les plus jeunes votant étaient assez enclins à le viser.
François Asselineau
Bien que peu ciblé, certains semblaient vouloir sérieusement s’en prendre à lui.
Nathalie Arthaud
Elle fut surement négligée par la plupart des participants, mais un gosse semblait avoir une dent contre elle et la cibla à de multiples reprises.
Nicolas Dupont-Aignan
Globalement pas plus ciblé que les autres gros (oui, du coup, dans cette élection ça inverse) candidats. Mais le fait que son support se soit arraché le fait descendre dans le classement.
Jean-Luc Mélenchon
Le moins ciblé des petits candidats, il fut néanmoins pas mal pris à parti par ses opposant·es bien sûr, mais également par des gens l’ayant considéré à contre cœur comme vote utile pour l’autre élection (la vrai dirons certain·es).
François Fillon
Il semble que ce dimanche les gens souhaitaient le laisser tranquille. Surement parce qu’il avait déjà un pied dans la tombe.
Benoit Hamon
Laché par ses soutiens, les participant.e.s ont complètement enseveli le mal-aimé sous les fraises. Être au PS n’apporte manifestement pas la sympathie.
Emmanuel Macron
Un grand nombre voyait en lui l’ennemi qu’il combattrons surement lors du prochain quinquennat. Et c’est à son visage plutôt qu’à sa chemise qu’ils s’en prendront.
Marine Le Pen
Sans surprise, le FN fini dernier du classement. Ce sont des poignées entières de fraises qui viseront sa candidate à bout portant, son portrait se décrochera de la barrière et un coup de pied vengeur viendra fendre son sourire en deux.
Comme dans une foire, plusieurs activités étaient proposées avec l’incontournable chamboule’tout, qui remporta moins de succès que le lancer de fraises. Un repas gratuit organisé par « les Ingouvernables », accompagné d’une distribution de nourriture jetée par les supermarchés venaient compléter le tableau.
Nous vous invitons à combattre la dépression politique en organisant vous aussi une foire festive dans votre quartier/village/ZAD. Nous seront en tout cas présent au second tour à Lyon, et vous convions à nous rejoindre et à faire tinter votre esprit créatif afin d’ajouter des animations à la foire.
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