Lycée Récamier : Carnage à la récré

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Loi travail

Un rendez-vous avait tourné de bouche à oreille pendant le rassemblement ce jeudi place de la Comédie : des lycéEns voulaient occuper quelques endroits et continuer à y mettre du leur dans ce mouvement. Du soutien était demandé. S’occuper à occuper plutôt qu’occuper des flics à nous nasser relevait dans cette journée d’une bonne intention qui persuada une centaine de personnes de participer et de soutenir cette occupation.

Un rendez-vous avait tourné de bouche à oreille pendant le rassemblement ce jeudi place de la Comédie ; des lycéens voulaient occuper quelques endroits et continuer à y mettre du leur dans ce mouvement. Du soutien était demandé. S’occuper à occuper plutôt qu’occuper des flics à nous nasser relevait dans cette journée d’une bonne intention qui persuada une centaine de personnes de participer et de soutenir cette occupation.

Sans s’appesantir sur les détails d’une organisation qui nous a permis d’avoir la surprise de notre côté, nous nous sommes tous retrouvés devant le lycée Récamier cinq minutes avant la récréation, prêts à investir avec joie cet établissement.

Wesh alors ?

1. Le proviseur de cet établissement est un individu au sang chaud, bâtit comme un bœuf qui trouva tout naturel de défendre son établissement par la force, poussant et ceinturant qui il trouvait sur son passage. Arracher les personnes de ses bras ne fut pas chose aisée, mais rien au monde ne méritait de rester dans ses bras. La discussion, le mouvement contre la loi travail ou quelques arguments qui légitimaient notre présence dans son établissement : il s’en est royalement foutu.
Son hostilité et la conviction qu’il allait régler cette situation par l’usage de sa force physique puis de la force de ses adjudants profs puis encore par l’usage des forces de l’ordre y est pour beaucoup dans la tournure qu’a prise cette action.

2. La mauvaise visibilisation de nos intentions d’occupation ont joué contre nous, il est vrai. Mais une fois la banderole déployée un peu plus loin de la fureur du proviseur, elle n’a pas tenu plus de quelques minutes face à la fureur devenue collective de l’équipe éducative.

3 . Le prof avec des lunettes, (de math peut être ?) s’est avéré être un individu pour qui la tension du moment a ouvert les vannes d’une violence non contrôlée. Après avoir lancé un coup de pied dans la cohue qui visait à arracher des bras du proviseur une des personnes venue occuper, son visage s’est déformé par la peur et son bras s’est tendu en l’air le poing fermé, prêt à cogner. Malgré cette posture de guerrier et sa grimace mi-apeurée mi-haineuse, il reçut la monnaie de sa pièce en l’espèce de deux bourre-pif qui mirent fin à sa velléité de cogner encore.

4. La police de Lyon cherche encore et toujours à nous démontrer que dans cette ville elle est plus nombreuse, plus dure et plus arbitraire qu’ailleurs. Elle y arrive de temps en temps, mais n’a pas réussi aujourd’hui à atteindre les sommets de l’exécution du lycéen de Bergson.
Arrivés devant le lycée, les portes étaient closes et les lycéens agglutinés devant pour rentrer. En deux temps trois mouvements de matraque télescopique, la BAC fit le ménage de tout ça pour se frayer un passage jusqu’aux portes. Bien sûr, il n’y eut pas tellement de distinction faite sur les destinataires des coups.
Une lycéenne de Récamier venant de se prendre un coup de matraque s’exclamait : « Mais j’ai rien fait moi ! J’étais en récré ! » Et de s’emporter contre la police avant que des camarades de classe avisées l’empêchent de trop s’en prendre à eux, de peur qu’ils l’éclatent vu leur arrivée fracassante.

5. Il manque ici la vidéo de la BAC qui court dans la cour de récréation, flashballs à la main. Quelqu’un-e ?
Quand tu vois ça tu te dis qu’ils doivent faire exprès pour te faire comprendre qu’ils sont complètement cintrés dans leur tronche et qu’ils sont capables de toutes les conneries. Bien leur en a pris de ne pas tirer sur les dernières personnes qui passaient le mur pour s’en aller, le vol flashballé de trois mètres de haut aurait pu être fatal.

6.Quelques leçons à tirer du lycée Récamier.
Flics motards qui font les zorros, charges policières sur le pont, désignation arbitraire par le proviseur des coupables, arrestations arbitraires qui s’en suivent, rendez-vous illico chez le proviseur avec la BAC, traque jusqu’à la fac… et autres joyeusetés de la répression s’en sont suivies et occuperont les esprits ces prochains jours. Mais comment ne pas rester tétanisé sur place ?
Cette occupation avortée demande à être rediscutée ici ou en manif, en réunion ou dans les bandes de potes pour ne pas jouer « Carnage à la récré #2 » dans les semaines qui arrivent, pour se reprendre ensemble là où il y a des coups durs et des ratés.

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