Non au harcèlement !
Un client qui met la main aux fesses d’une serveuse, c’est du harcèlement ?
Mes collègues affichent des photos pornos dans le local du personnel, est-ce que je peux faire quelques chose ?
Mon supérieur me dit régulièrement « c’est plus sexy quand vous venez en jupe », comment réagir ?
On est plusieurs femmes à avoir peur d’un collègue qui essaie de nous embrasser ou de nous toucher, est-ce qu’on peut porter plainte ?
Mon patron me fait des avances. J’ai un contrat précaire, comment mettre un terme à ce harcèlement ?
« Constitue un harcèlement sexuel tout propos, acte ou comportement non désiré, verbal ou non verbal, à connotation sexuelle, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d’une personne, ou de créer un environnement intimidant, hostile ou offensant. »
Chaque année 50 à 80 femmes déposent plainte pour harcèlement sexuel, sachant qu’une femme sur trois serait victime de harcèlement au cours de sa vie.
Le 4 mai le Conseil constitutionnel a abrogé l’article de loi sur le harcèlement car il n’est pas conforme à la constitution dans la forme d’écriture depuis 2002.
Ces femmes voient donc leurs procédures terminées sans condamnation de leur agresseur et sans reconnaissance du préjudice qu’elles ont subi. Pour ces femmes qui ont eu le courage de dénoncer leurs agresseurs, les efforts ont donc été vains.
Suite à plusieurs actions d’associations féministes, le 12 juin 2012 un nouveau projet de loi a été présenté par Christine Taubira, Ministre de la Justice, en collaboration avec Najat Vallaud Belkacem, Ministre aux Droits des Femmes.
Ce projet ne nous satisfait pas totalement. Pourquoi ?
- Parce qu’il distingue deux types de harcèlement (en fonction de l’intention ou non d’obtenir une relation de nature sexuelle) et les hiérarchise : nous demandons une définition unique du délit de harcèlement sexuel
- Parce qu’il est trop complexe et pose des problèmes d’application : il est difficile de prouver « l’imposition des comportements »
- Enfin, parce que même avec circonstances aggravantes, le harcèlement sexuel serait moins puni qu’un vol simple ! Dans un contexte répressif de surenchère pénale, où les moindres délits conduisent à des peines lourdes, il est curieux de voir que seul le harcèlement sexuel bénéficie d’une relative clémence... notamment par rapport à l’atteinte aux biens, posant la question des priorités de notre société.
Nous demandons donc une nouvelle réécriture du projet de loi en concertation avec les associations féministes. Et plus largement :
Une réelle prise en charge du harcèlement sexuel par les professionnels de la police, de la justice et de la santé (formations spécifiques à l’accueil des victimes par exemple)
La mise en place de structures d’accueil et d’écoute pour les victimes et la reconnaissance des associations qui luttent contre les violences faites aux femmes et soutiennent les victimes en leur donnant les moyens d’agir
Une obligation de prévention renforcée au sein des entreprises, avec une réelle information sur les problèmes liés au harcèlement au travail
Une éducation non sexiste de la maternelle à l’université.
Rassemblons-nous samedi 30 juin de 15h à 17h Place des Terreaux
Nos corps nous appartiennent, à nous, pas à nos patrons, nos conjoints, nos frères, nos amis. Nos corps ne sont pas à la libre disposition du passant dans la rue qui siffle, du supérieur hiérarchique (ou du collègue) qui ricane.
C’est pour ces raisons que nous vous proposons de venir discuter, échanger, vous informer à notre stand. Nous vous invitons également à pratiquer activement votre solidarité à l’égard des personnes victimes de violences, une solidarité qui passe par l’écoute, les témoignages, le soutien quotidien.
Aujourd’hui et demain, nous continuerons à nous battre, contre toutes formes de sexisme et pour une société plus égalitaire.
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