Petite introduction du documentaire présenté sous la forme d’un road movie :
« Nous avons traversé des Tempêtes » est un film documentaire sur l’engagement de deux compagnons, Tino et Ludo de la Communauté d’Emmaüs de Périgueux, pour la cause des migrants. A travers leurs parcours d’amitié, de précarité, d’humanité, de difficultés, le documentaire évoque le quotidien de ces compagnons et interroge sur le sens qu’ils donnent à leur vie, à leur projet et leur engagement. Où trouvent-ils l’énergie de leur solidarité ? Le parcours du migrant n’est-il pas semblable à celui du compagnon, de la rue vers un monde meilleur, de l’exclusion vers l’intégration ? Comment vont-ils grandir dans cette aventure qui va leur rendre une visibilité, le sentiment d’utilité ?
Nous les suivons jusqu’à Tarifa en Espagne, pour une traversée médiatisée du Détroit de Gibraltar, la porte de l’Europe qu’ils veulent franchir en kayak.
Dans leur sincérité et leur intensité, Tino et Ludo nous ouvrent une fenêtre sur la compréhension de chacun d’entre nous. En s’engageant pour les autres, peut-on sortir de nos tempêtes intérieures ? Le naufrage ou la main tendue ?
Entrée gratuite et ouverte à tous sur réservation jusqu’au 4 avril 18h : https://ypl.me/aBD
Petite présentation du projet dont est né ce documentaire :
"La réflexion que nous avons menée commence en juin 2017 autour du quotidien des compagnons d’Emmaüs. Qui sont les compagnons ? D’où viennent-ils ? Que font-ils ? On sait qu’ils existent mais ils restent en partie des invisibles ? On les croise, ils « ramassent » des objets, les vendent, ils vivent ensemble. Nous avons des questions sans réponse, des clichés, des préjugés peut-être.
Les premières rencontres avec Tino et Ludo, deux compagnons d’Emmaüs de la communauté de Périgueux, nous orientent tout de suite vers un film chargé en humanité : ils sont sincères, mènent une réflexion profonde sur le sens de leur vie. Ils ont connu la rue et sont entre deux eaux : se protéger à l’abri de la communauté ou prendre de nouveau le risque de construire leur vie à l’extérieur.
Nos premiers contacts coïncident alors avec un évènement qu’ils sont en train de finaliser. Emmaüs monte une opération d’envergure internationale pour dénoncer la situation des migrants en méditerranée : les compagnons traverseront, en septembre le Détroit de Gibraltar en kayak et pour certains à la nage.
Nous voyons dans cette opportunité les lignes directrices de notre film. La traversée, les traversées, les « tempêtes » comme symbole de leur parcours de vie. Ce projet, avec toutes les incertitudes présupposées, fera ressurgir les sensibilités de nos deux compagnons. Comment réussir à traverser ? Comment surmonter ses peurs ? Comment s’exposer ? Quel sens donne t-on à sa vie pour prendre ainsi la mer ?
Nous construisons alors le scénario autour d’un road movie qui met en parallèle leurs parcours de vie et le voyage qui nous emmène de la Dordogne au sud de l’Espagne.
Au fil des kilomètres (1 500 km en voiture), des arrêts et des repas, la confiance va s’installer. Pour les habituer à notre présence (humaine et technique), nous commencerons par les interviewer, les filmer avant le départ autour de la situation générale des compagnons. Ensuite au gré du voyage et du stress à l’approche de la traversée, nous nous approcherons de leur intimité et de leur humanité afin qu’ils nous livrent leur vérité sur leur vie et sur le sens qu’ils donnent à leur aventure. Dès le début du film nous nous mettrons d’accord avec Tino et Ludo, nous ne faisons pas un film voyeuriste ou misérabiliste mais bien un film sur la valorisation de l’humain par son engagement.
Ce chemin vers la dignité va-t-il nous permettre de répondre aux questions posées par leur situation : Peuvent-ils rebondir ? Ont-ils un regard clair sur leurs tempêtes ? Leur cheminement a-t-il une vocation universelle ? La solidarité envers les autres peut-elle être un chemin d’émancipation, de valorisation de sa vie ?
Dans une société individualiste, violente quelle solution pour les gens en marge, les exclus du monde « normal » ? L’Abbé Pierre avait ses réponses : aider pour s’aider soi-même, aider pour se libérer.
S’engager, un acte à la portée de chaque citoyen, un remède loin des décisions extérieures des décideurs politiques. Alerter pour prévenir. Peut-on laisser les gens se noyer en méditerranée ? Une question simple mais quelle réponse ? Les gens se noient dans notre société, que faisons-nous ? Il y a les migrants de l’intérieur ceux que nous ne voyons plus, ceux qui n’ont plus leur place.
Tino et Ludo n’ont plus de place en dehors de la solidarité ? Que veut dire le mot insertion ? S’insérer dans le monde qui les a rejeté ?
Notre engagement est là. Notre documentaire est une évocation de parcours de deux individus, pour tenter de répondre à ces questions humanistes, incontournables. Nous verrons comment, par leurs actes des hommes se lèvent et décide de changer le monde, se révoltent n’acceptent pas de subir.
Cette ligne rédactionnelle est le point central du film. Nous souhaitons montrer l’importance de faire pour les autres."
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