[Barcelone] Philosophie du mouvement

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Philosophie, besoin de contacts avec les manifestant-e-s lyonnais-e-s, un peu d’analyse.

22.05.11
Barcelone

Il y eu beaucoup d’euphorie ces derniers jours et je me rend compte que certains points philosophiques doivent être explicités afin que le mouvement puisse passer les frontières de manière efficace et ne pas être récupéré.

Le centre de ce qui se dit, de ce qui se discute en assemblées (géantes) c’est la place de l’être humain dans la société. C’est un mouvement civique et humaniste, c’est réel. Les gens ont lu Stephen Hessel (Indignez vous !) et reprennent ses phrases. Ils ont regardé l’Islande poursuivre ses banquiers en justice et renverser son gouvernement, et donc ils prennent conscience de leur importance dans une société qui les dévalorise.

Depuis 76, les espagnol-e-s ont vécu une transition démocratique avec le roi. Mais ça n’a plus de sens aujourd’hui (même si l’appel de son départ n’est pas encore franc), car cette démocratie est un échec ou les un-e-s se gavent au détriment des autres (comme toutes nos "démocraties"). Les scandales politiques et financiers ont révélés les véritables failles d’un pouvoir bi-partidiste qui ne respecte personne hormis les intérêts des lobbies qui les financent et de médias qui les encensent (les même lobbies financiers dont le discours a perdu toute sa crédibilité).

Les gens ne sont pas « anti système », ils veulent que le système fonctionne. Pour cela, on ne peut plus permettre qu’un maire gagne 120 000 euros par mois (Barcelone) quand on touche 426 euros de chômage (exemple symbolique parmi tant d’autres). Ça ne tient plus la route.

Ce mouvement est beaucoup plus profond qu’un clivage gauche-droite. Il revendique une démocratie réelle ! C’est à dire une démocratie directe. Personne n’est dupe, la gauche et la droite défendent les marches financiers depuis des années, pas la population ; d’où l’abstention généralisée des deux partis principaux. C’est un mouvement du XXI ème siècle qui a créé ses propres médias de communication en partenariat avec les réseaux alternatifs de 33 pays (grâce à vous !). 150 traducteur/trice/s volontaires offrent leurs service depuis la plaza Catalunya de Barcelone.

On est vraiment en train de créer quelque chose de nouveau et tout le monde en est conscient-e. Depuis la révolution Tunisienne, le peuple a conscience de lui-même. Ce système de pseudo démocratie est mort parce que plus personne n ’y croit. Et quand plus personne ne croit a un système, il se transforme. Car c’est le peuple qui fait le monde, c’est toi, c’est moi...c’est nous. Avec nos différence, nos idées qui ne convergent pas toujours. Et sur les places d’Espagne, il y a des « gens de droite », des « gens de gauche » tou-te-s réunies parce que la « gauche » et la « droite » n’existe plus, c’est FINI.

Le PP a gagné les élections parce que l’abstention est une idée de gauche : seule la gauche s’abstient de voter, la droite et les fascistes vont voter. Siempre. Dans certains bureaux de vote, il n’y avait aucun parti de gauche… Parce qu’elle n’existe plus. Parce que nous devons créer de nouvelles stratégies électorales. Parce que ce système de vote est fait pour qu’une minorité dirige la majorité. Et nous ne pouvons plus permettre que les droites européennes qui représentent environ 30% de la population gagnent notre continent à cause de l’abstention…ou parce que l’abstention est ignorée.

Ce qui se passe sur les places espagnoles, c’est une école de la révolution. Nous sommes en train d’apprendre, de nous former. Nous n’avons jamais vécu ça. Nous ne nous étions jamais organisé-e-s de la sorte en Europe. Nous n’avons aucune idée de ce qui passera demain ce que tout le monde sait, c’est que la façon de nous lier entre nous a changé. Et il n’y a pas de marche arrière.

Sur la plaza Catalunya, j’ai vu des clochard-e-s manger gratuitement à côté de banquiers (je n’ai pas vu de banquières…), d’ancien-ne-s, de trans, de féministes, d’enfants... Ce qui signifie que désormais tout le monde a conscience de la réalité de l’autre. C’est pourquoi ce mouvement est non violent. Parce qu’il est ouvert à tou-te-s, tolérant avec chaque espace depuis lequel les voix s’expriment. Car c’est ce qui importe désormais, ne plus nous haïr et nous ignorer entre nous puisque c’est ce que le système nous demande.

La cuisine est l’incarnation de notre autogestion. Nous avons tou-te-s donné 1 euros pour le repas du 19/05. Depuis, tout le monde mange gratuitement plusieurs fois par jour parce que les richesses sont redistribuées et la solidarité est énorme (dons). L’Europe est riche. Et tout le monde s’en rend compte. Il reste 7000 euros dont personne ne sait quoi faire… Nous avons trop de nourriture et trop d’argent sur notre campement dans un pays où les frigo sont vides le 15 du mois…Ça appelle à réflexion.

Évidemment le changement va s’opérer sur du long terme. La stratégie est bien différente de celle que nous utilisons en France. Les manifestations dans les rues sont rares. Les gens continuent de travailler même si l’idée d’une grève générale gagne du terrain. Les commissions veulent d’abord sensibiliser hors de la place et dans les entreprises. Il s’agit de reprendre l’espace public, d’y vivre, de ne pas nous épuiser, de retarder la confrontation policière. La consommation d’alcool est casi inexistante et on danse, on rit, on réfléchi. La répression est absente à Barcelone ce qui nous laisse créer et résister. La police refuse de nous chasser (pour le moment), c’est-à-dire qu’il semblerait qu’eux aussi aient pris conscience…

La commission internationale a besoin de savoir ce qui se passe en France et à Lyon. Nous n’avons pas d’informations. Qui s’est réuni sur les places ? Des français-e-s ? Des espagnol-e-s ? Des franco-espagnol-e-s ? QUI ÊTES VOUS ???

Ci joint le mail du coordinateur de la commission internationale section FRANCE : blakkat34@hotmail.com
La LISTE des collectifs impliqués dans le mouvement : http://lists.takethesquare.net/mailman/listinfo/cominterm

Je sais que le thème du pacifisme est difficile en France vu l’extrême violence de la police et la haine générée entre les diverses classes sociales, ethniques, de genres, et politiques depuis des années. Mais nous devons y arriver. Nous devons nous efforcer ensemble de propager ces idées de justice et de liberté, répandre l’action non violente, non raciste, non sexiste dans nos corps, dans nos cœurs, dans nos maisons, dans nos rues, dans nos pays, dans le monde…

La révolution commence par soi même -comme disais je ne sais plus qui- le monde change grâce à nous.

"Es la hora que seamos tod@s poetas alegres
¡¡¡y gritarlo !!!« »Il est temps que nous soyons tou-te-s des poètes heureux-es et que nous le criions !!!"

EmiSaire

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ENDESA hors de Patagonie
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Yoga
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solidarit’e avec le peuple Mapuche
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Mobilisations de soutien dans le monde
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Radio libre en direct
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P.-S.

aujourd’hui 23.05 22h00 : un écran géant diffuse les manifestations d’Athènes et nous sommes en contacts avec la manifestation de la section 22 de Oaxaca (Mexique)

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  • Le 26 mai 2011 à 15:10, par Agora

    “¡Que se vayan todos !”
    “¡QUILS PARTENT TOUS !”

    Nous sommes nombreux ces derniers jours à affluer dans les rues pour
    protester. Tous, nous nous sommes identifié au rejet des politiciens, des
    syndicats et des patrons..Avant tout , nous nous sommes rendus compte que
    nous avons atteint une limite que nous en avons assez d’être les parias de
    ce monde. Que nous ne supportons plus que quelques uns se remplissent les
    poches et vivent comme des rois pendant que d’autres se serrent la
    ceinture au-delà de toute limite afin de maintenir en forme la
    sacro-sainte économie. Que nous savons que pour changer tout cela nous
    devons lutter nous-mêmes, en marge des partis, syndicats et autres
    représentants qui veulent nous prendre en charge.
    Par dessus tout, cette réalité exprime une question qui touche l’ensemble
    du monde : la contradiction entre les intérêts de l’économie et ceux de
    l’humanité. C’est ce qu’on parfaitement compris nos frères rebelles
    d’Afrique du Nord, et c’est ce que nous comprennons aussi ici aujourd’hui
    lorsque la situation est insoutenable pour tous et que nous sortons pour
    lutter. Nous avons supporté l’insupportable, nous avons fait face à un
    empierement des conditions de vie sans comparaison depuis des décennies.
    Mais finalement nous avons dit basta, et nous sommes là, exprimant ainsi
    notre refus de ce système infernal qui transforme notre vie en
    marchandise.
    Nous voulons, bien sûr, exprimer notre refus complet de l’étiquette de
    citoyen. Sous cette étiquette on agglutine toute sorte de bestioles, du
    politicien au chômeur, du dirigeant syndical à l’étudiant, du patron le
    plus prospère au plus misérable des ouvriers. On mélange des modes de vie
    totalement antagoniques. Pour nous, il n’est pas question d’une lutte de
    citoyens. C’est une lutte de classe entre exploiteurs et exploités, entre
    prolétariat et bourgeoisie comme disent certains. Chômeurs, travailleurs,
    retraités, immigrés, étudiants…nous faisons partie d’une classe sociale
    sur laquelle retombe, tous les sacrifices. Politiciens, banquiers,
    patrons… font partie de l’autre classe qui profite plus ou moins de nos
    pénuries. Celui qui ne veut pas voir la réalité de cette société de classe
    vit dans un monde de merveilles.
    Arrivés là, protestant sur de nombreuses places du pays, il est temps de
    réfléchir, il est temps de concrétiser nos positions et de bien orienter
    notre pratique. L’hétérogénéité est grande sans doute possible. Il y a une
    confluence de compagnons qui luttent depuis longtemps contre ce système,
    avec d’autres qui manifestent pour la première fois, certains pour qui il
    est clair qu’il « faut aller jusqu’au bout » (« nous voulons tout et tout
    de suite » sur une pancarte de la Puerta del sol. Certainsparlent de
    réformer certains aspects, d’autres encore sont désorientés, d’autres
    veulent manifester leur ras-le-bol… Il y a également, il ne faut surtout
    pas l’oublier,ceux qui tentent de pêcher en eaux remuantes, ceux qui
    veulent canaliser ce mécontentemment, en profitant des faiblesses et de
    l’indécisition du mouvement.
    Nous avons discuté avec les compagnons dans les rues et nous nous sommes
    aperçus qu’en fait notre force est dans ce rejet, dans ce mouvement de
    négation de ce qui nous empêche de vivre. C’est ce qui a forgé notre unité
    dans les rues. Nous pensons qu’il faut suivre cette voie, approfondir et
    mieux concrétiser notre refus. Car nous sommes forts dans cette négation,
    il est clair pour nous que nous n’apporterons aucune solution à nos
    problèmes en exigeant d’améliorer la démocracie, comme certaines consignes
    le laissent entendre, et même pas en revendiquant la meilleure des
    démocraties. Es lo que ha forjado nuestra unidad en las calles. Notre
    force consiste dans le rejet que nous manifestons dans la démocratie
    réelle, « en chair et en os », dont nous souffrons quotidiennement, et qui
    n’est rien d’autre que la dictature de l’argent. Il n’est pas d’autre
    démocratie. C’est un piège que de revendiquer cette démocratie idéale et
    merveilleuse, dont on nous a rebattu les oreilles depuis notre enfance.
    De la même façon, il ne s’agit pas d’améliorer cet aspect ou cet autre,
    car l’essentiel continuera à marcher : la dictature de l’économie. Il
    s’agit de transformer totalement le monde, de tout changer de bas en haut.
    Le capitalisme ne se réforme pas, il se détruit. Il n’est pas de voie
    intermédiaire. Il faut aller au fond, il faut aller à l’abolition du
    capitalisme.
    Nous avons occupé la rue à quelques jours de la fête parlementaire, dans
    cette fête où est élu celui qui exécutera les directives du marché. Bon
    c’est un premier pas. Mais nous ne pouvons en rester là. Il s’agit de
    continuer le mouvement, de créer et de consolider des organisations et des
    structures pour la bagarre, pour la discussion entre compagnons, pour
    affronter la répression qui a déjà frappé à Madrid et Grenade. Il faut
    être conscient que sans transformation sociale, sans révolution sociale,
    tout continuera comme avant.
    Nous appelons à continuer de manifester notre refus du spectacle du
    cirque électoral de toutes les manières possibles. Nous appelons à
    soutenir le mot d’ordre « Qu’ils s’en aillent tous ! »L Mais nous appelons
    aussi à continuer la luttre après le dimanche 22. Pour que nous allions
    tous bien au-delà de ces jours. Nous ne pouvons laissez périr les liens
    qui se construisent.
    Nous appelons à la formation de structures de luttes, appelle-nous pour
    entrer en contact, pour coordoner le combat, pour lutter dans les
    assemblées qui sont entrain de se monter afin de faire de celles-ci des
    organes de lutte, de conspiration, de discussion sur la lutte, et non
    des meetings citoyens. Nous appelons à s’organiser à travers tout le pays
    pour lutter contre la tyranie de la marchandise.
    A LA CALLE, ¡A LUCHAR ! /Dans la rue pour lutter !
    LA DEMOCRACIA ES LA DICTADURA DEL CAPITAL/La démocratie est la dictature
    du capital
    EL CAPITALISMO NO SE REFORMA, ¡SE DESTRUYE !/ le capitalisme ne se réforme
    pas, il se détruit !
    BLOQUE “¡QUE SE VAYAN TODOS !”/ BLOC « Qu’ils s’en aillent tous ! »
    qsevayan@yahoo.es

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