Trois AG par semaine (une le mardi à Bron, une le mercredi sur les quais, une le jeudi après la manif) pour faire quoi ? « il faudrait qu’on s’organise en AG pour… organiser la prochaine AG » ( entendu lors de l’AG de Bron du 22 mars). Des AG où le vide est de plus en plus puant. Sauvegarder le mécanisme qui tourne à vide, par amour des formes, mais aussi par peur de ce qui pourrait survenir.
A Paris, lundi, manif sauvage, à Rennes, mardi, blocage de gare. A Lyon quoi ? Une AG le mardi. Avec des prises de parole où des gens « du mouvement » rappellent que quand même les flics font bien leur boulot, et qu’il suffit de rien faire pour pas se faire réprimer. On y avait pas pensé. Et à la fin de la manif on fait quelque chose ? Ah bah non, tu comprends y’a AG place Guichard.
On dirait que les étudiant.e.s ont peur d’eux-mêmes, ou simplement peur qu’il se passe quelque chose. Les flics peuvent revenir quand ils veulent en AG embarquer des camarades, secondés par les zélés vigiles de la fac, à voir les étudiants grévistes s’occuper eux-mêmes de nettoyer les tags « Nique la police ».
Parsemez tout ça d’injonctions à la « massification » de militants du XIXe siècle, et rien ne manque à la tristesse de l’AG. Ni les interdictions d’applaudir, ni l’amour aveugle de la démocratie (« il faut respecter le tour de parole même si on est pas d’accord »), ni les tribunes reloues.
Ne reste encore que l’UNEF pour nous faire rigoler. Mais hélas, ils sont déjà hors d’état de nuire.
Quant aux flics en puissance que sont les connards du service d’ordre, ils mériteraient de se faire attaquer autant que les flics lorsqu’ils tentent d’empêcher que quoi que ce soit n’arrive, et qu’ils cherchent à identifier les « fauteurs de troubles ».
C’est con, on avait bien commencé à se marrer dans la manif du 9 mars.
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