Travaillons toutes et tous, moins et autrement

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Tract d’appel de l’Union Départementale 69 de la CNT à la manif. Elle sera suivie d’une assemblée générale interprofessionnelle à 14h
au Palais du Travail - 9 place Lazare Goujon - 69100 Villeurbanne - métro Gratte ciel

Les 35 heures, ce sont nous, les travailleurs-euses, qui les avons payées,
et chèrement : renforcement de la flexibilité, annualisation du temps de
travail, gel des salaires, accroissement de la charge de travail, etc.
Mais pour le patronat et le gouvernement, le peu de garanties collectives
qu’il nous reste, c’est encore trop. Ainsi les trois points essentiels de
la proposition de loi sur “l’assouplissement sur les 35 heures”
concernent : le compte épargne temps (CET), les heures supplémentaires et
les petites et moyennes entreprises (PME) de moins de 20 salarié(e)s.

1/ Actuellement le C.E.T. permet de cumuler des jours de repos avec une
limite en nombre de jours épargnés par an et en durée d’épargne. C’est
FINI : la nouvelle loi supprime ces limites. Ce qui permettra au patron de
vous refuser un congé, de reporter les repos ad vitam aeternam !

2/ Augmentation du quota d’heures supplémentaires. Elles sont déjà passées
de 130 à 180 heures en 2002. Ca SUFFIT ! Raffarin veut les autoriser
jusqu’à 220 heures, avec comme seule contrainte, la réglementation
européenne qui limite le temps de travail à 48 heures par semaine !
Presque des journées de 10 heures ! Pourquoi exploiter tant ceux et celles
qui ont un emploi alors qu’il y a du chômage ?

3/ Les patrons de P.M.E. de moins de 20 salarié(e)s seront ENCORE
autorisés à ne pas appliquer correctement les 35 heures avec des heures
supplémentaires payées avec une majoration de 10% à la place de 25% prévu
par la loi ! Dérogation supplémentaire de 3 ans, revenant ainsi sur ce qui
était présenté comme un acquis de la loi des 35h.

Bien sûr, si le temps de travail peut être allongé, la flexibilité et les
gels de salaire qu’on nous a imposés sous prétexte de 35 heures, eux, ne
sont pas remis en cause. La monétarisation du compte épargne- temps sera
étendu : le (la) salarié(e) pourra acheter ses jours de R.T.T. ou les
transférer sur un plan d’épargne retraite, ce qui en passant signifie que
le gouvernement a bel et bien l’intention de se débarrasser du système de
retraite par répartition. Cette nouvelle attaque sur le temps de travail
vient d’ailleurs s’ajouter à la loi Fillon de 2003 qui allonge la durée de
cotisation pour avoir droit à la retraite ou l’obligation de travailler
gratuitement un jour férié (pentecôte). Jusqu’où va-t-on aller à ce rythme ? Jusqu’à la transformation de nos congés en travaux forcés ?
Autre escroquerie des nouvelles politiques gouvernementales concernant le
droit du travail : faire croire qu’entre le, la salarié(e) et l’employeur,
on est dans une situation de contrat égalitaire ; comme s’il n’y avait pas
de précarité en France, comme si les travailleurs-euses n’étaient pas sous
la pression du chômage, comme si un contrat individualisé était possible
entre “le loup et l’agneau” (l’affaire Bosh -Vénissieux en est
exemplaire).

La CNT dit NON, NON et NON à cette réforme.

NON à une épargne imposée, à des repos reportés dans un avenir incertain
et lointain.
NON à de plus en plus d’heures supplémentaires subies, alors qu’une trop
grande partie de la population est au chômage.
NON à la dérogation des petites entreprises. Même droits pour tous les
salarié(e)s quelque soit la taille de l’entreprise !

N’oublions pas que ce qui fait l’essence même du capitalisme, c’est qu’une
partie de la force de travail des salarié(e)s est confisquée par le patron
 : la plus-value. C’est son accumulation qui demeure le moteur du système
capitaliste. Or, toute l’histoire du mouvement social est l’histoire de la
lutte des salarié(e)s pour gagner une partie de cette plus-value. Cette
lutte a pris deux forme principales : la conquête d’un plus haut salaire
(avec le danger toujours présent que cette conquête soit grignotée par
l’inflation), et la conquête pour la baisse de la durée du temps de
travail.
Mais la loi des 35h a dévoyé cet objectif en utilisant le prétexte de la
diminution du temps de travail et du chômage (on attend toujours la
création d’emploi !) pour faire passer l’annualisation et augmenter les
rendements. Non seulement le temps de travail n’a pas réellement diminué,
mais les conditions de travail se sont dégradées. Les nouvelles mesures
patronales ne s’opposent pas à la loi des 35h mais sont dans sa
continuité.

Pourtant, le MEDEF chiale que les 35 heures lui coûteraient “trop chères”
ou que le code du travail est trop contraignant... ! Et bien rappelons que
personne n’a jamais forcé quiconque à être patron ! Si leurs “ennuis de
patrons” leur causent trop de soucis, qu’ils nous laissent gérer les
entreprises et la société ! Nous n’avons pas besoin d’eux, puisque c’est
nous, les travailleurs-euses, qui produisons toutes les richesses et
assurons tous les services.

La CNT REVENDIQUE :

- l’abandon de la réforme en cours, et au-delà :
- La poursuite de la réduction du temps de travail sans contrepartie pour
le patronat.
- Le refus du recours aux heures supplémentaires
- La création de postes équivalents à la RTT
- L’augmentation des salaires en commençant par les plus petits jusqu’à
une distribution égalitaire des richesses
- Le refus de la flexibilisation de l’emploi et une amélioration des
conditions de travail.
- Le refus de la négociation décentralisée
- Le refus de la précarisation de l’emploi
- l’arrêt des privatisations et des mesures de casse des services publics

Ces revendications ne pourront être obtenues que si nous construisons un
rapport de force permettant de les imposer collectivement.
Enfin, les attaques sur les 35h s’inscrivent dans un contexte où le droit
du travail est constamment menacé, dans le privé comme dans le public et
où l’entreprise de démolition sociale se poursuit avec la casse de tous
les services publics.
Il est temps de remettre les pendules à l’heure ! Depuis 20 ans la part
des salaires et des revenus du travail ne cessent de baisser tandis que
les revenus des capitalistes ne cessent d’augmenter ! Depuis des années
les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, nous imposent
reculs sociaux sur reculs sociaux ! Et pourtant nous les
travailleurs-euses, si tous ensemble, nous entrons dans la lutte, pouvons
bloquer le pays et imposer nos revendications.

Public/Privé, tous unis !

Déjà les fonctionnaire ont fait grève et ont manifesté le 20 janvier pour
défendre leur pouvoir d’achat et le service public. Dans la continuité, le
5 février, c’est l’ensemble des travailleurs-euses qui manifeste pour
défendre leurs intérêts. Ces journées de mobilisations doivent êtres
suivie par d’autres. Elles ne doivent pas être de simple moment de
protestation, mais elles doivent préparer la grève générale.
C’est pourquoi La CNT appelle à une assemblée générale
interprofessionnelle, afin qu’ensemble nous discutions de la poursuite du
mouvement.

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SAMEDI 5 FEVRIER 2005
MANIFESTATION SUR LES 35 HEURES
11 place Bellecour à Lyon

Parcours de la manif :
Départ à 11 heures place Bellecour
Trajet : place Bellecour
rue Président Edouard Herriot
Terreaux
rue de la République
place Bellecour


UD CNT du Rhône / 44 rue Burdeau Lyon 1er / Tél : 04.78.27.05.80 /
Mail : ud69 chez cnt-f.org
Permanence du lundi au jeudi de 18 à 20H sauf mercredi de 17 à 19H


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