Toujours les mêmes schémas : d’abord la révolution porteuse d’espoir, puis la répression présentée comme un juste retour à la normale... Ce fut le cas dans l’Algérie postcoloniale, quand le peuple a tenté de faire entendre sa voix. Et ça l’est aujourd’hui en Égypte ou en Tunisie, où les mécanismes de répression et de violence étatique tournent à plein, comme un permanent rappel de l’ancien régime.
Le pouvoir postcolonial persiste donc à revendiquer la soumission de ses sujets, pour leur bien et au nom de la nature. Devant le caractère insupportable de la domination et le déséquilibre des forces, la fuite apparaît alors comme le meilleur moyen de soustraire son corps au poids de la sujétion. On retrouve là les termes de la dialectique maître/esclave. Mais il ne s’agit pas pour autant d’abandonner toute forme de lutte contre l’oppression : La fuite permet à la fois de prendre une distance à l’égard de l’État, de son potentiel destructeur et corrupteur, et dans le même temps de chercher ailleurs les moyens de la lutte révolutionnaire. Comme le remarquait Gilles Deleuze, il s’agit ici de « fuir, mais en fuyant, chercher une arme. »
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