Woerth : une affaire qui pue le facho

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L’affaire Woerth fait couler beaucoup d’encre. Même (surtout) le canard enchainé en fait des caisses. Tout le monde fait l’indigné...et pourtant, l’histoire est d’une banalité...

Les faits sont ceux ci : Woerth est ministre du travail ex ministre du budget. Ministre du budget, donc grand chef des impôts.
Il est aussi trésorier du parti UMP, c’est à dire, entre autre chargé de collecter des fonds.
L’épouse de monsieur, Mme Woerth gère une partie de la plus grande fortune française : celle de Liliane Bettencourt (l’Oréal).
Or Liliane Bettencourt est soupçonnée d’évasion fiscale. Et elle fait partie aussi du « premier cercle », généreux donateurs pour l’UMP.

Ca fait donc beaucoup d’intérêts croisés et de possibles retours d’ascenseur. Quelle surprise !!!

Comme s’il fallait encore s’étonner de la communauté relative d’intérêt entre la classe politique et le patronat.

Comme si, et cela depuis l’avènement du capitalisme comme principe d’organisation de la société, la classe politique devait représenter un « modèle » de vertu.

Comme si la démocratie représentative n’était pas précisément faite pour protéger les grands intérêts privés.

Comme si les politiciens et patrons ne fréquentaient pas les mêmes salons et les mêmes lieux de vacances. Avec ses clans certes, mais avec le sens d’un intérêt commun.

Comme s’il pouvait exister une classe politique qui rompt avec ses pratiques là, tel que voudrait nous faire avaler la gôche de la gôche de la gôche de la gôche.

Ce raisonnement, celui du bon et du mauvais politique (l’un étant acquis à la cause du peuple, l’autre à la magouille politicienne) ne sent pas bon. Parce qu’après avoir essayé la droite, la gauche, le centre et l’écolo qui reste-t-il ?
Sarko était déjà vu comme une sorte de messie à son élection 2007. Rupture, rupture, rupture. On a vu ce qu’on a vu.
Plus que les anarchistes, cette affaire, au vu de ce qui se trame dans les tites têtêtes, sert surtout l’extrême droite.

Et cela à cause, notamment, de l’analyse en terme de bonne et mauvaise classe politique. Ca pue le facho.... et oui encore.

Répétons le : il est dans la nature même de la « concentration de pouvoir » de vouloir se perpétuer. Tous les coups sont permis, même les plus bas. Et il n’existe aucune classe politique éclairée, quel que soit les dits extrêmes. La solution ne peut se situer que dans la répartition de pouvoir. Dans sa limitation, son contrôle et sa diversité.

La campagne 2012 commence ? Commençons une campagne d’abstention !

PS : Devinette : Crise économique + racisme ambiant + affaires politico financières = la tête à facho.

Raph

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  • Le 22 juillet 2010 à 11:29

    C’est une fâcheuse habitude des politiques que de confondre leur intérêt avec ceux censés être représentés par leur mandats.
    Il est vrai que tout le monde joue l’étonné comme s’il s’agissait du premier scandale venant effleurer la classe politique immaculée ...
    C’est tout simplement pitoyable et on voit très bien que tout le monde se sert les coudes , droite gauche , centre , presse à grand tirage (détenue par ceux qui remplissent les enveloppes)...
    Par contre en ce qui concerne le tremplin que de telles affaires peuvent constituer pour l’extrême droite on se retrouve encore une fois de plus dans la sempiternelle stratégie qui consiste à se faire réelire grâce au FN (mitterand , chirac et maintenant Sarko).
    Ca doit être un truc qu’on apprends à l’ENA.

    Je pense que la politique telle qu’elle est représentée par nos institutions n’est qu’un instrument de reproduction et de conservation du pouvoir par « l’élite ».
    A nous de quitter le navire pour ne pas couler avec lui

  • Le 18 juillet 2010 à 11:57, par raph

    Oui Xavier, je suis d’accord avec toi. Certains médias ont eu raison de dévoiler l’affaire. Simplement, ce que je souligne c’est le manque d’analyse de ses mêmes médias, et notamment le canard enchaîné qu’on ne peut pourtant pas accuser de complaisance avec le pouvoir.

    Alors oui, même si tous ceux qui font de l’affaire Woerth une affaire « exceptionnelle »ne sont pas d’extrême droite, ils font son jeu. Au vu notamment de l’ambiance nauséeuse de ses dix dernières années. Et au vu du manque d’analyse et de perspective politique. « Tous pourris » et alors ?

    Et je persiste et signe aussi en disant qu’une campagne d’abstention peut être efficace. Elle vient en complément de luttes et d’alternatives, bien évidemment. Mais elle peut porter ce qu’il manque justement dans cette affaire Woerth. Une réflexion sur la délégation et la concentration du pouvoir. C’est, je le pense, une manière de sortir de de l’alternative du « bon » et du « mauvais » politique.

    Raph

  • Le 17 juillet 2010 à 14:36, par Xavier

    En lisant le titre de l’article de Raph « une affaire qui pue le facho », j’ai pensé qu’enfin on allait parler des liaisons entre Bettencourt Loréal et les fachos de la Cagoule .... Montrer les liens persistants entre ceux d’hier et d’aujourd’hui via la finance, le pouvoir... Ben non c’est la même rhétorique que Rocard qui redoute qu’en tirant sur les politiciens on fasse ce fameux jeu de l’extrême droite...
    Le vote ou le non vote n’ont rien à voir là-dedans. Laissons les dans le « confessionnal/isoloir ».
    Bien sûr les magouilles ne sont pas une révélation mais ne faisons pas semblant d’être dans une autre société. Dans celle-ci l’argent existe encore et l’Etat fait des chèques de 30 millions à des milliardaires !!!
    Moi ça m’emmerde. Et même si Marine le Pen dit la même chose (j’en sais rien en fait et je m’en fous...) je continuerai de le penser.
    Chirac aimait la bière, moi aussi... Suis-je chiraquien ?

    Xavier

  • Le 7 juillet 2010 à 15:17

    plutôt d’accord avec l’analyse de Raph et sur le point de l’abstention il s’agit plus d’une position de principe vis à vis de la délégation de pouvoir que d’une réelle efficacité politique.
    La peur du fascisme qui pousse à voter utile, on nous a fait le coup en 2002, pour quelle résultat ?
    Pendant qu’on parle des petits arrangements qui se font et se défont dans les sphères du pouvoir il y a toutes les mesures anti sociales qui journellement annoncent des reculs sur la santé, l’éducation, la protection des chômeur-es, les centre IVG, etc ... et qui vont sans doute passer comme une lettre à la poste privatisée ...
    De toute façon nous ne nous en sortirons que si nous sommes en capacité de coordonner l’ensemble des forces éclatées actuellement mais porteuses d’un projet sociétal autogestionnaire et libertaire (dans cet esprit là, même si les termes sont historiquement marqués).
    Ne nous sous-estimons pas.

  • Le 6 juillet 2010 à 20:27

    Complètement d’accord aussi, j’en parlais avec des potes pas plus tard qu’hier, qu’il ya un grand risque pour 2012 de se manger Marinne, personne n’y croit, genre le FN à aucune chance.......

  • Le 6 juillet 2010 à 14:29

    Bien d’accord avec cette analyse, mais la solution de l’abstention me semble un peu légère. D’autant qu’on peut aussi se dire que les fachos sont déjà un peu au pouvoir.
    Je ne vote plus depuis quelques années, mais au vu de notre difficulté à s’opposer concrètement aux attaques contre les classes populaires (lois sur la sécurité, lois sur le service minimum, lois de répression contre les chômeurs...), que nous reste-t-il comme moyens d’action ? On sait également que ceux qui ne pratiqueront pas l’abstention voteront plutôt à droite voire à l’extrême droite, donc je ne suis pas franchement convaincu que l’abstention nous permette de sortir du fascisme. Ou alors l’idée est d’avoir des fachos au pouvoir pour les affronter à ce moment-là, mais là c’est carrément de l’ordre du fantasme viriliste. Des caillasses et des cocktails contre des tanks...?
    Je ne suis pas fier de dire ça, mais je me résoudrai peut-être à voter socialiste sachant toute la crapulerie de cette classe politique soi-disant de gauche, mais pour l’instant je ne me sens pas l’âme d’un guérillero martyr.

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