J’ai 24 ans et je travaille comme graphiste webdesigner dans une boite en Isère. Tous les jours, je traîne ma petite clio de smicard entre Frontonas et Villeurbanne, telles sont mes obligations. Pendant, le trajet, j’écoute de la musique, la clope au bec, pour passer le temps, tels sont mes droits.

Je n’ai jamais eu de problèmes sur la route hormis la rencontre de quelques chauffards qui manquèrent de peu de me rentrer dans le train. Mais ce qui m’arriva ce vendredi 19 Mai, jamais ma petite cervelle d’hominidé civilisé, n’eut pu penser qu’une telle histoire m’arriva...

La voici, pour votre plus grand plaisir :

C’était vendredi, le 18 du mois de Mai, alors que je me délectais d’être en week-end et de profiter d’une après-midi de congé bien méritée. Il faisait beau, mes lunettes de soleil sur le nez, je chantais gaiement en prenant soin de bien respecter les limitations (il faut dire que l’autoroute de Grenoble est un repère à schmidts, lesquels contrôlent la vitesse, l’ébriété et les mecs). J’allais encore passer deux heures stériles dans ma voiture, à digérer un parcours que je connais par coeur, mais c’etait sans compter le jouet que j’allais trouver la seconde d’après. Un pistolet en plastique, qu’un gars avait malencontreusement oublié le week-end d’avant lors d’une soirée déguisée en C (lui, était sapé en cowboy, ce soir là).

Ni une, ni deux, je me prend pour Jone Wayne, puis pour Snoop Doggy Dog, puis pour Belmondo et j’en passe (quand on fait partie des petites gens, on se prend souvent pour ce qu’on n’est pas). Arrivé au domicile famillial, je laisse mes lunettes de soleil et mon gun en plastique dans la voiture et je gravi les escaliers 4 par 4, trop pressé de poser mes fesses pour ne plus rien faire de l’après midi.

Et alors que je gazouille tel le salarié qui finit le boulot, en bouffant des cacahuètes d’une main et en me grattant les couilles de l’autre, en plein milieu de ce moment de tranquillité suprême, ils déboulent. Huit keufs en civil, armés comme aux émeutes avec des flash ball et autres péteux, s’introduisent s’en prévenir, chez mes parents, en poussant la femme de ménage contre le mur. Effrayé, je lâche mes couilles et mes cacahuètes et arrive l’air un peu bête : Qu’y a t il ?

Un gros bourru qui semblait être le chef me prend par le bras, m’intimide et me bouscule. Sans me donner d’explications, il me fouille et ne trouvant rien sur moi, il me dit :
- Vous savez très bien pourquoi nous sommes là ! Ne faites pas l’innocent !

Là, tous les scénarios pleuvent dans ma tête : mon frère a commis un meurtre, ils viennent embarquer la femme de ménage employée au black, ils cherchent des stupéfiants ou peut être que mes parents sont, en fait, des mafiosos....

- Mais non, rien de tout ça ! On vous a vu au volant avec une arme à feu ! me dit un jeune keuf zellé en pointant son flash ball sur mes pieds.
- Et maintenant vous allez nous le montrer.

Passant pour un vilain malfra aux yeux de mon frère et de mes voisins, je descend, escortés de ces 8 gros poulets pour vérifier l’arme du délit. J’ai beau leur expliquer qu’il s’agit d’un jouet, ils me font la morale d’un bloc, chacun le doigt sur la détente au cas ou je planquerai un colt dans ma chaussette ...

Déçus de ne trouver qu’un pistolet en plastique, un peu cassé et même pas capable de faire des pétards, ils fouillent ma voiture à la recherche de stupéfiants sans rien trouver. Alors, après une heure de guerre psychologique où ils ont vraiment cru que je dissimulais un véritable Beretta ou autre M16, ils se barrent en me faisant remarquer que mon contrôle technique est expiré.

Telle est la parano qui sévit en France, telle est la punition pour les gens qui se déguisent dans leur voiture.