« C’est la doyenne des zones commerciales de ce type en France. Créée à la campagne, c’est la plus grande de France et une des plus importantes en Europe. Desservie par de grands axes routiers (autoroutes A51, A7, D543, CD6), cette zone est à proximité des grand centres urbains de Marseille, Aix-en-Provence (...). Les commerces (à l’exception des grandes surfaces) sont ouverts le dimanche et attirent une clientèle nombreuse » [1].
Ça sent bon la douceur de vivre ! Et le bonheur du travail.
Le tribunal administratif de Marseille a annulé les autorisations d’ouverture dominicale accordées par un arrêté du préfet des
Bouches-du-Rhône,à 26 enseignes (Virgin, But, Leroy-Merlin, Darty, Castorama, Decathlon, H & M...). Mais les commerces restent ouverts. En
effet les maires (PS et UMP) des Pennes-Mirabeau et de Cabriès, communes sur lesquelles est située la zone commerciale, ont accordé une dérogation par arrêté municipal pour l’ouverture le dimanche.
Quand les pouvoirs publics aident les patrons à contourner la loi !
Le Code du travail prévoit « qu’une autorisation exceptionnelle d’ouverture pour un maximum de 5 dimanches par an peut être accordé par arrêté municipal, après avis des organisations d’employeurs et de travailleurs intéressés. » En dehors de certaines activités et des zones touristiques,
le travail dominical des salariéEs du commerce est toujours interdit par la loi le dimanche.
Plan de campagne a une activité hors catégorie : 400 établissements (250 ouverts le dimanche, 150 sont soumis à dérogation préfectorale le
dimanche), pour 220.000 m2 de surfaces de vente et près de 6.000 emplois qui gèrent les 14 millions de passages aux caisses pour 762 millions d’euros de chiffre d’affaires (chiffres 2000). 1300 salariéEs sont employéEs le dimanche, dont 356 uniquement le dimanche [2]. Plan de
campagne annonce que le dimanche représenterait 31% de la fréquentation annuelle et 28% du chiffre annuel. Cela met en évidence les dérives de cette société de consommation dans laquelle nous vivons. Devons-nous vraiment utiliser nos jours de repos à acheter dans des temples de la consommation ?!
L’avis rendu fin février du Conseil Économique et Social (CES) ne va pas arranger les choses ! Si il réaffirme la place du repos dominical, il
recommande des adaptations visant à libéraliser les ouvertures des magasins le dimanche. Le CES a proposé d’accorder aux commerces de tous secteurs une « dérogation exceptionnelle de 5 dimanches de plein droit » et de généraliser l’autorisation d’ouverture dans les zones touristiques« à l’ensemble des commerces ». L’ouverture le dimanche ne crée ni richesses, ni emplois supplémentaires, cela ne profite qu’aux grandes enseignes, au patronat et aux actionnaires. Le tribunal de Marseille a jugé que les magasins n’avaient pas « démontré leur impossibilité de reporter le chiffre d’affaires du dimanche sur un autre jour de la semaine », une des conditions qui autorise à déroger au code du travail.
Bien évidemment le patronat menace déjà : la fermeture le dimanche entraînerait la suppression d’un millier d’emplois et une perte de
revenus de 300 euros par mois pour certains salariéEs. Ben voyons ! RelayéEs par les médias TV on a pu entendre des salariéEs se positionner contre la fermeture les dimanche sous peine de voir leur salaire baissé. Mais les heures supplémentaires comme les primes des dimanches travaillés sont des caches misères. Il faut se battre pour des salaires décents et contre la normalisation des contrats précaires, contre une banalisation du « travailler plus pour gagner plus ».
La CNT revendique le droit au repos pour tous et toutes le dimanche la fin des contrats aidés et précaires le partage des richesses et des salaires équitables et justes une consommation saine et sans exploitation d’un travailleurE par unE autre
Luttons contre le capitalisme, le patronat ! pour une société autogérée !
A lire un autre article sur les conditions de travail dans le commerce : Bosser dans le commerce : un travail formidable !
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