Au départ porte des Enfants du Rhône, au bout du parc de la Tête d’Or sur les quais du Rhône, c’est quelques dizaines de personnes qui arrivent par vagues puis partent en groupe vers le palais des congrès de la Cité Internationale où a lieu ledit forum.
Plus de cent personnes, dont des étudiants et des enseignants-chercheurs de Lyon II, trainent déjà aux alentours quand des camarades arrivent avec banderole, chariot/infokiosque et batucada. Après une petite discussion pour décider collectivement (ce sera le cas tout le long de la manifestation), nous décidons de longer la Cité Internationale par l’extérieur du parc. Au passage devant les locaux d’Interpol, la flicaille aux fenêtre observe, ils sont d’ailleurs nombreux, ceux de la DCRI en civil, à parcourir les abords de notre cortège. Nous ramassons sur notre passage les camarades qui n’ont pas été rameutés par le son de la batucada et atteignons les abords du musée d’art contemporain à proximité immédiate du lieu du forum BioVision. L’ambiance est bonne, les pétards et les slogans (« Biovision, biopognon, à bas les patrons ») ponctuent les rythmes de la batucada.
Le choix est fait de passer coté quais pour tenter d’atteindre la salle des débats. Nous voila plus de deux cents sur les quais face à une quinzaine de CRS. Nous décidons de nous diriger vers eux mais les CRS sont rapidement plus nombreux et au contact lacrymos (bombe en gel), grenades assourdissantes et de nombreuses balles de flash-ball réponde à notre avancée. Le chariot de l’infokiosque, qui était dans les premières lignes, doit alors être abandonné sur place. Le choc fut bref mais violent et, outre les lacrymos dont tout le monde souffre, certains d’entre nous se remettent des violents coups de matraque et des balles de flash-ball tirées dans le dos (les BDs dans le sac, ça peut aider...)
Nous reculons donc sur les quais où nous restons un moment, bloquant une puis les deux voies de circulation qui borde la Cité Internationale. Au bout d’une dizaine ce minutes un mélange de CRS et de BACeux tous équipés (flash ball, taser, bouclier et casques) avancent et nous font reculer le long des quais jusqu’au moment où nous retraversons la Cité Internationale vers le parc. Arrivés entre les deux nous ramassons quelques barrières pour construire une illusoire barricade et reculons jusqu’à l’une des entrées latérales du parc au fur et à mesure de l’avancée des flics.
Repliés rapidement dans le parc nous observons les flics qui enlèvent consciencieusement les barrières que nous avions installées. S’en suit 20/30 minutes d’attente, eux en haut des marche à la sortie du parc, nous au milieu de la roseraie. Quelques personnes entament une discussion avec les flic de la DCRI tandis que les autres discutent en groupe, calme ponctué par quelques insultes lancé aux flics.
Les flics finissent par quitter les lieux et nous remontons sur les voies de bus. Nous sommes alors moins nombreux, une centaine, peut-être moins, à être restés et à repartir à l’assaut du forum. Nous remontons vers le Palais des Congrès escortés par deux-trois flics en civil. Arrivés au niveau de la salle de débat nous nous arrêtons, des CRS sont présents sur deux de nos cotés et bien équipés. Au bout d’une quinzaine de minutes ils se décident à avancer vers nous et nous repoussent vers une des entrées du parc toute proche. Arrivés devant l’entrée nous sommes complètement encerclés par les CRS et les BACeux. Nous restons sur place, décidé à quitter les lieux par la route et non pas à rentrer dans le parc comme des moutons. Les flics finissent par resserrer leurs rangs et avancent vers nous, nous compressant littéralement dans la petite entrée du parc. Entre ceux écrasés et les quelques-uns décidés à résister, les flics poussent de plus en plus fort. Un premier coup de matraque part et déclenche insultes et slogans de notre coté.
Les policier se mettent alors à se déchaîner : coups de matraques, de pieds, de boucliers pleuvent sur les manifestants. Ceux ayant réussi à passer les portes tombent dans les escaliers sous la poussée des flics, au risque d’être écrasés dans la mêlée. Les personnes au premier rang sont malmenées, quelque-unes sont prises à partie par un ou plusieurs flics qui s’acharnent, sur tel photographe ou étudiant.
Ils finissent par repousser tout le monde dans les escaliers et tirent aux flash-ball dans le parc où ils s’élancent vers nous en petit groupe, taser ou flash-ball au poing. Les flics arrêtent trois personnes au hasard et n’hésitent pas à frapper les personnes passant à leur portée, matraque à bout de bras.
Alors que nous nous rassemblons dans le parc, les interpellés sont emmenés par la police, l’un d’eux semble blessé. Les flics discutent de deux des arrêtés sans être d’accord entre eux sur lequel il mettront l’accusation de jet de projectile. Deux flics affirment devant témoin être blessés, ce qui ne crève pas les yeux. Dans le parc de vrais blessés sont à déplorer, outre les nombreuses contusions dont nous sommes nombreux à souffrir, une personne à le cuir chevelu ouvert par un coup de matraque et saigne abondamment, une autre frappée elle aussi à la tête, souffre de traumatisme crânien et, allongée par terre, est agitée de tremblements et incapable de se redresser. Il faudra l’intervention des pompiers pour l’emmener à l’hôpital.
Après l’arrivée des pompiers nous repartons en groupe vers l’entrée où, selon plusieurs témoins, d’autres arrestations auraient eu lieu. Après avoir centralisé les informations pour le suivi juridique, les gens quittent les lieux en petits groupes où rejoignent le rassemblement de soutien place Bahadourian.
Une fois de plus l’État à montré son vrai visage, loin des caméras de la presse il se laisse facilement aller au matraquage compulsif...
Une petite vidéo du début du deuxième affrontement, vu de derrière la police
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