Le 18 octobre, après avoir chanté l’Internationale à la fin de la manif, environ 200 personnes ont participé à l’AG d’après-manif, appelée par les étudiants mais ouverte à tous et toutes.
Majoritairement, des jeunes étaient présents, en particulier des étudiants mais aussi travailleurs. Il faut voir qu’à l’instar du mouvement sur le CPE, ces AG ne sont pour l’instant pas suivi massivement par les travailleurs. Peut-être avec l’amplification du mouvement seront-ils plus nombreux.
Les discussions ont porté sur la nécessité du « tous ensemble » contre le gouvernement, qui nous attaque tous ; sur l’importance de ne pas laisser les cheminots isolés, car ils sont en première ligne aujourd’hui.
Et aussi sur le fait qu’il faut s’organiser à la fois démocratiquement, unitairement, tout en proposant une politique alternative à celle des directions syndicales nationales, dont nous ne pouvons tolérer que la plupart acceptent de négocier le passage des réformes - amendées si nécessaire. D’où un débat : comment se coordonner ? Pourquoi pas un comité de liaison, à l’échelle de la ville ?
Beaucoup aussi ont dit qu’il ne fallait pas réduire, comme le faisaient les médias, cette lutte aux régimes spéciaux. Ces derniers doivent être défendus, mais c’est contre toute la politique du gouvernement et contre l’aggravation des conditions de travail partout, que l’ensemble des salariés se mobilisent. Et aussi sur la question des retraites, il ne faut pas oublier de revendiquer un véritable alignement, le nôtre : 37,5 annuités pour tous.
En tout cas, c’est assez fou de voir que personne - ou presque - dans les médias dominants, ne mentionne pour l’instant le mouvement étudiant contre la loi pécresse, par exemple.
Côté travailleurs et syndicats pro, l’UD CNT a comme d’habitude témoigné de sa solidarité et de sa volonté de pousser en avant les luttes. Solidaires a fait de même.
Un responsable de la CGT EDF/GDF a annoncé que son syndicat veut favoriser la convergence de tous les secteurs, et appelle à des réunions hebdomadaires à la bourse du travail (plus d’infos bientôt).
Un travailleur de la DDASS a annoncé que chez eux, l’intersyndicale avait appelé à une AG et que tous les salariés se sont regroupés dans un collectif unique. Objectif : préparer la riposte d’ensemble au gouvernement. C’est leur seul espoir pour sauvegarder les missions de la DDASS, lourdement menacées. Il a appelé tout le monde à faire pareil, l’unité c’est important.
Plusieurs interrogation. Quid de notre mouvement ? Mouvement avec plein de revendications sectorielles ? Mouvement de solidarité avec les cheminots ? Mouvement étudiant contre la privatisatisation de l’université ? Mouvement pour renverser le gouvernement Sarkozy, histoire de l’empêcher de continuer les attaques ? Mouvement avec un contenu anticapitaliste ?
Un peu tout ça en même temps, peut être ! Ce qui est sûr, c’est qu’il faut convaincre autour de nous, s’organiser, et arriver vraiment à coordonner tous les opprimés pour que la riposte qui se prépare soit victorieuse. Tout ça ne doit pas servir à obtenir de « vraies négociations » avec un pouvoir honni, qui ne propose aux syndicats que de placer les virgules dans des textes déjà écrits !
L’AG a malheureusement été perturbé par des anti-grévistes qui voulaient avoir cours dans leur amphi occupé. La tendance dirigeante de l’UNEF, encore une fois tellement minoritaire en AG qu’elle n’ose pas parler (et bientôt minoritaire dans son propre syndicat, ça se trouve) semblait s’en réjouir. On a quand même pu finir, mais c’est toujours désagréable de se faire déranger par ces arriérés.
Un conducteur de bus, présent dans la salle, a suggéré qu’il fallait un service de défense pour les prochaines fois, car les provocations vont se multiplier contre notre lutte.
L’AG a décidé d’appeler à la manif de samedi contre les lois sur l’immigration et les expulsions}}, et à toutes les autres dates de mobilisation des travailleurs. Au niveau de la fac, elle appelle notamment à l’AG de mercredi à 13h, amphi C sur le campus de Bron.}}
La direction de l’UNEF, qui ne demande toujours pas le retrait de la loi de privatisation de l’université, appele à cette AG de mercredi. Alors que depuis le début de l’année elle n’appelle à rien, se contente de faire signer une pétition pour demander au gouvernement « d’améliorer nos conditions de vie », la direction de l’UNEF tente de récupérer le mouvement. La bonne blague !
A l’inverse, pour améliorer nos conditions de vie ... il faudra bien une grève générale qui sémera la peur chez la bourgeoisie et enverra Sarko et ses copains à la niche ! Pas question donc, de se laisser représenter par Bruno Julliard, le chef de l’UNEF, qui pendant le CPE avait déjà déclaré qu’il voulait une sortie de crise « sans vainqueur ni vaincu ». Manque de bol, nous, on veut gagner.
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