Bonjour,
Je transmets sur rebellyon l’appel qui suit, tel quel car il est important qu’il soit relayé et suivi, bien qu’il me fasse poser un certain nombre de questions en tant qu’anarcha-féministe : une réponse politique contre l’impunité des violeurs, mais pour quelles sanctions (prison mais on est contre en tant que libertaires - enfin sauf exceptions et pourquoi ???) ? Et surtout peut-être, quels liens, ou quelle absence de liens, avec d’autres luttes et questionnements autour de la Justice :
l’impunité concerne différents dominants dans la société : les auteurs de viols, mais aussi les dépositaires de l’autorité publique auteurs d’abus de pouvoirs (police, hautes sommités universitaires, etc). Avec des conséquences parfois graves, pour des vies jugées sans importance (décès suite à violences physiques subies, suicides suite à des pratiques de harcèlement moral par exemple, etc).
Voire un renversement des accusations (plainte pour outrage et rebellion contre la personne qui est en réalité sa victime, plainte pour harcèlement moral et malveillance par une institution -université, boite, etc- qui en est en réalité l’auteur,...).
recouvrir des graffitis fascistes vaut à minima un rappel à la loi, écrire « casse toi pov’con » pendant le mouvement des retraites, peut vous coûter votre emploi de fonctionnaire et vous valoir de lourdes amendes, participer à ce même mouvement en étant jeune et, pis encore, basané.e et/ou looké.e « survêt’ à capuche », peut vous valoir des violences policières aggravées, suivies d’un défèrement au tribunal qui vous condamnera à des peines de prison fermes pour vos actes inadmissibles à vous (= avoir participé à un mouvement social en ayant une tronche cataloguée « jeune racaille »).
D’un côté, donc, l’impunité de vrais auteurs de crimes, de l’autre, la criminalisation d’acteurs.trices de luttes sociales et/ou politiques, voire la transformation de victimes d’abus de pouvoir en auteurs de violences sur de pôvres et gentilles autorités bien intentionnées et nullement abusives.
Autant d’axes de réflexion qui manquent encore, à mon avis par absence de rencontre réelle entre ce qui est porté (ici) par les mouvements féministes, et (là) par les mouvements révolutionnaires autour de la lutte des classes. Chacun a ses impensés, et leur rencontre pourrait permettre, peut-être, l’émergence d’une réflexion théorique et pratique, qui permette de nous armer tou.te.s pour enfin combattre de façon efficace le sécuritaire, mais aussi l’impunité insupportable des puissants de tous poils, et la criminalisation tout aussi insupportable de leurs victimes et de participant.e.s à des luttes sociales.
Zora la rousse, racaille 2 France et folle alliée
"Après le verdict de Créteil et tant d’autres, nous exigeons une réponse politique !
Alors que le tribunal de Grande Instance de Créteil a rendu jeudi son verdict dans l’affaire des viols collectifs sur mineures de Fontenay-sous-Bois, le Collectif Féministes en Mouvements dont sont membres le Collectif Féministe contre le Viol, Mix-cité et Osez le féminisme, a lancé une lettre ouverte à François Hollande pour exiger une réponse politique à ce verdict catastrophique. Celui-ci est emblématique du traitement réservé en France aux violences faites aux femmes. Cette lettre, qui présente les revendications des associations féministes, a déjà été signée par plus de 9 000 personnes. N’hésitez pas à la signer et à la partager !
>> Signez la lettre ici <<
Appel à rassemblement
Nous appelons également toutes celles et ceux qui partagent nos revendications à se rassembler pour exprimer notre indignation et nos exigences
lundi 15 octobre à 18h30 dans plusieurs villes
Paris : rassemblement à 18h30 place Vendôme, devant le Ministère de la justice
Strasbourg : 18h30, place Kleber
Lyon : 18h30, 67 rue Servient, Lyon 3e
Clermont-Ferrand : 18h15 place de Jaude
Toulouse : 18h30, 2 allée Jules Guesde
Lille : 18h30, devant la préfecture
Merci à toutes et tous de partager largement ces informations. Restons mobilisé-e-s pour que LA HONTE CHANGE DE CAMP."
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PS : pour nous libertaires, la Justice et le droit peuvent peut être se définir ainsi :
la justice est « le respect, spontanément éprouvé et réciproquement garanti, de la dignité humaine, en quelque personne et dans quelque circonstance qu’elle se trouve compromise, et à quelque risque que nous expose sa défense. »
« Le droit est pour chacun la faculté d’exiger des autres, le respect de la dignité humaine dans sa personne ; le devoir, l’obligation pour chacun de respecter cette dignité en autrui » (Pierre-Joseph Proudhon, in « De la Justice dans la Révolution et dans l’Eglise »).
Ils sont en tout cas centraux dans l’origine de notre projet social, et les aspirations qui ont fondé celui-ci (la « justice sociale »). Il nous reste peut-être à réfléchir de façon plus précise sur comment rendre réels et concrets ces principes et concepts, aujourd’hui et demain...et à venir devant le TGI lundi pour commencer.
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