Soutenons Samir qui est accusé de violences alors que c’est lui qui en a subi de la part de policiers

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Des policiers du 1er arrondissement de Lyon ont fait subir à Samir des violences, des humiliations, ont fait de fausses déclarations et ont porté plainte contre lui. Il passe en procès le lundi 13 février à 14h à la 13ème chambre du Palais de justice, 67 rue Servient. Venons le soutenir.

Le 1er juin 2005 vers 4 heures du matin, Samir promène son chien pour lui faire faire ses besoins dans le quartier de la Martinière, tout à fait calme à cette heure de la nuit. Une voiture de police qu’il avait aperçue s’approche de lui. N’ayant rien à se reprocher, Samir ne bouge pas. Un des policiers ouvre la vitre côté passager et lui demande de tenir son chien en laisse. Il lui dit qu’il habite tout près et qu’il n’a pas pris la laisse. Il n’y avait absolument personne dans la rue et son chien n’est pas agressif du tout. Là, le véhicule s’arrête complètement et les policiers lui font un contrôle d’identité. Il n’avait pas ses papiers sur lui. Ils lui ont demandé de décliner son identité et il leur a donné son nom et son prénom. Ils ont appelé sur leur talkie-walkie. Samir a attendu tranquillement pendant un bon moment assis sur les marches en face de la poste de la place de la Paix. Puis, ils lui ont dit de venir avec eux. Ce qu’il a fait, en leur demandant calmement d’appeler avec son portable son colocataire pour qu’il vienne récupérer son chien, ou alors d’aller mettre le chien chez lui car il habite à côté, rue de la Vieille. Ils ont carrément refusé par des menaces en disant que le chien allait être piqué.

Ausssitôt, ils ont mis les menottes à Samir aux poignets, dans le dos, et aussi des menottes aux pieds ! Les policiers ont donc été obligés de le porter dans leur véhicule. En le soulevant, ils lui ont fait une déchirure à son pantalon. Ils l’ont déposé dans la voiture le visage contre le plancher du véhicule, en lui maintenant la tête en bas, vraisemblablement pour éviter qu’il sache où la police l’emmène. Les policiers lui ont mis beaucoup de claques dans le véhicule, en lui disant : « tu vas ramasser ! » Comme ils le tabassaient, la seule réponse à la douleur de Samir était de leur cracher dessus.

Il l’ont emmené dans un lieu qu’il ne peut reconnaître car il n’a vu que le carrelage qui était ancien : noir, blanc et marron. Ils l’ont déposé par terre, face contre le carrelage, toujours menotté aux mains dans le dos et aux pieds. Là, ces policiers, dont certains sentaient le pastis, n’ont pas arrêté de l’insulter et de l’humilier : « Sale arabe ! » « Qu’est-ce qu’on fait avec des arabes comme toi ? » « Sale pédé ! » Ils lui ont mis la matraque dans l’anus, à travers le pantalon. Ils ont exercé des violences physiques. Ils lui ont mis énormément de claques dans la figure. Ils ont tenté de l’étrangler avec des mains gantées. Ils lui ont même marché dessus, l’écrasant à plusieurs reprises avec leurs rangers. Des traces étaient visibles partout sur son corps.

Ensuite, ils l’ont emmené en voiture, toujours menotté aux pieds et aux mains, et il a atterri au commissariat du 1er arrondissement. On le pousse dans une cellule, et c’est là qu’il voit son chien dans la cellule voisine. On lui fait une fouille totale intime. Ils lui enlèvent les lacets de ses chaussures et l’ont laissé par terre dans la cellule, face contre terre.

Environ une demi-heure après, ils lui enlèvent les menottes et lui disent qu’un mèdecin est arrivé ainsi qu’un avocat. Le médecin a constaté une hémorragie et des coups visibles sur tout son corps. Il a rencontré l’avocat qui a rédigé un mémoire.

Puis ils l’ont remis dans la cellule. Il avait tellement mal qu’il n’a pas réussi à dormir. Vers 10 heures du matin, un inspecteur est venu le chercher et on le monte à l’étage pour l’interroger. C’est à ce moment-là qu’on lui dit qu’a été trouvé sur lui un produit stupéfiant. Il a pensé qu’il a peut-être oublié un petit morceau de cannabis dans sa poche car il fume de temps à autre, mais il trouve cela très surprenant car il a été dèjà fouillé et que les policiers n’avaient rien trouvé. L’inspecteur lui montre un morceau de plastique blanc. Il lui dit que ce n’est pas à lui. L’inspecteur lui dit que c’est « un parachute », c’est-à-dire une petite dose d’héroine. Samir a affirmé que cela ne lui appartenait pas, qu’il n’avait jamais consommé d’héroine, et qu’il ne connaissait même pas le terme de « parachute ». L’inspecteur lui a répondu que s’il n’était pas d’accord avec ce qu’on lui reprochait, c’est-à-dire de posséder de l’héroine sur lui, il n’avait qu’à aller voir l’IGPN, la police des polices, à St Jean. On l’a remis dans la cellule et il n’a été libéré qu’à 17h45, avec une convocation au tribunal, sur laquelle il est indiqué abusivement qu’il a exercé des violences sur un policier et pour détention d’héroine sans autorisation.

Il s’est reposé tant bien que mal chez lui, puis il a rappelé le commissariat pour son chien. On lui a dit qu’il était au chenil sans vouloir lui donner l’adresse. Il s’est donc mis à la recherche de son chien en allant jusqu’à Vienne dans un chenil où il n’était pas. Il l’a finalement récupéré dans un autre chenil. On lui a dit qu’il n’avait rien à payer sauf le tatouage du chien (environ 50 €). Ce qui ne l’a pas empêché de recevoir plus tard une facture de 67 € du Trésor Public pour son chien.

Il est allé aussi place St Jean à l’IGPN où on a refusé de le recevoir.
Les commissariats du 6ème arrondissement aussi bien que du premier ont refusé de prendre sa plainte. Le 3 juin 2005, il est allé consulté un médecin, qu’il ne connaissait pas pour qu’il soit plus neutre. Ce médecin était effaré de le voir dans un tel état et lui a fait un cerficat médical attestant de toutes ses blessures encore visibles : et notamment hématome à la paupière supérieure gauche, dermabrasions latéro-cervicales gauches, loge tibiale antérieure droite. Il a fait faire aussi une analyse constatant l’absence de traces d’héroine dans ses urines.

Des policiers veulent le faire tomber avec des procédés mensongers ignobles. Il est important de venir le soutenir ce lundi au Palais de justice.

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