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Appel pour un forum social des quartiers populaires

2 février 2007, 23:13

DISCRIMINATION RACIALE
CAMOUFLEE PAR LES MEDIAS
CHEZ AEROPORTS DE PARIS
Historique, un Noir concerné et trois de ses collègues blancs solidaires sont aussi licenciés.
Depuis le mois de mai 2005, quatre salariés d’un bureau d’études d’Aéroports de Paris étaient la proie de représailles hiérarchiques diverses, pour avoir dénoncé une discrimination raciste au moment de recruter un Cadre à la Direction de l’Ingénierie et de l’Architecture. Malgré leur résistance et non sans avoir sollicité les syndicats et l’inspection du travail, Mlle Pouillon Pascale et Messieurs, Canizarès Didier, Schaffuser Thierry, ont été brutalement licenciés en juin dernier suivant le prétexte qu’ils auraient abusé du droit de retrait. La véritable raison serait la dénonciation de la discrimination préméditée contre leur collègue métis, Thierry Badjeck, lui aussi licencié.

Les faits

L’histoire commence en 2005, où l’entreprise Aéroports de Paris annonce le pourvoi d’un poste de cadre en renforcement de l’effectif de son agence signalétique promise à se développer. Thierry BADJECK d’origine camerounaise par sa mère et française par son père, possède quatre ans d’ancienneté, et occupe déjà le poste. Il s’agit juste d’une simple requalification de ses missions auxquelles on rajoute le statut de cadre.
Or, par l’intermédiaire de la responsable d’agence, du responsable RH, puis du Chef de division, dès avant le 13 mai 2005, date d’ouverture du poste à candidature, la direction fait savoir explicitement aux collaborateurs de l’agence que « le poste n’est pas pour Thierry BADJECK ». Ceux-ci attendirent de voir. Pourtant, le chef de division, contrairement aux procédures impératives décrites dans le Manuel de Gestion du Personnel d’ Aéroports de Paris qui prescrivent de solliciter en priorité les compétences internes, fait le choix de recourir immédiatement à un agent intérimaire. Ainsi, le poste est affiché en interne le 13 mai 2005 alors que le 28 avril 2005 déjà, cette intérimaire passait un entretien d’embauche.
Sans se démettre de quelque chose, Thierry BADJECK postule tout de même et est reçu le 12 juillet 2005 où le responsable lui explique que ce n’est pas un poste pour lui tout en se préoccupant étrangement de ses origines ! « Lequel de vos deux parents est blanc ? » demandera le Chef de Division.

L’un de ses trois collègues solidaires, Monsieur SCHAFFUSER Thierry , demande des explications au responsable de l’agence afin de comprendre pourquoi Monsieur BADJECK ne peut a priori prétendre au poste alors qu’il a le profil et les compétences et qu’il remplit déjà les missions décrites par le poste. Il lui répond : « Non, ce n’est pas pour les Blacks ! ». Il y avait des précédents.
Auparavant, Mademoiselle Pouillon Pascale s’était laissée dire que Monsieur BADJECK n’avait pas le « bon profil » pour représenter ADP à l’extérieur.
Par la suite, Le Chef de Division fera des allusions inappropriées sur la carte de séjour de l’intéressé, autant de faits qui attestent d’une préoccupation suspecte à propos des origines de Thierry BADJECK.
Le bouquet sera atteint lors de l’envoi des lettres de licenciement. Un responsable de la direction s’acquittera sur ses deniers des timbres de collection pour le seul plaisir discret d’envoyer aux quatre salariés digne d’une cabalistique : les trois blancs recevront Spirou dont il faut rappeler qu’il est « groom », et Thierry BADJECK , seul noir, recevra un timbre relatif à l’esclavage…

Les quatre avaient donc vu juste dès le mois d’avril. Ils se mobilisent, alertent la direction, les syndicats avant d’être harcelés par tous les moyens. Dès lors la victime de cette infâme discrimination, Monsieur BADJECK Thierry , et ses collègues solidaires, Mademoiselle POUILLON Pascale , Messieurs SCHAFFUSER Thierry , et CANIZARES Didier qui ont respectivement 15,18 et 19 ans d’ancienneté subissent d’importantes pressions psychologiques, tentatives de les rétrograder, des empêchements professionnels, humiliations, mépris, déchargement des tâches valorisantes, la partie la plus intéressante de leur travail est alors confiée à des intérimaires. Ces pressions ont progressivement raison des quatre qui sont tour à tour mis en arrêt maladie.
Entre temps, la direction propose à Monsieur BADJECK de quitter la société avec un chèque et que ses collègues blancs soient eux reclassés dans une autre direction. Refus net des quatre.
Le 10 janvier 2005, suite à une altercation impliquant le responsable RH et Thierry BADJECK , ce dernier est évacué par le SAMU et sera mis en arrêt maladie jusqu’après la date de son licenciement le 19 juin 2006. Le lendemain, 11 janvier, c’est au tour de M. CANIZARES d’être expulsé sans ménagement d’une réunion les concernant, deux incidents majeurs qui auraient pu déraper sur des violences sur autrui ou sur soi et qui ont convaincu les quatre d’exercer, le 12 janvier 2006, leur droit de retrait d’un contexte de travail devenu dangereux et pathogène.

Malgré diverses sollicitations, l’employeur ne souscrira à aucune de ses obligations relatives au droit de retrait, l’inspection du travail informée du fait laissera faire. C’est pourtant de ce droit qu’il a lui-même bafoué qu’il tirera son pouvoir de sanction.
La décision de licenciement est prise pour « exercice abusif du droit de retrait ». Les quatre collègues ont lancé l’affaire aux Prud’hommes de Paris. Son examen est attendu le 12 avril prochain. L’affaire Thierry BADJECK- Aéroports de Paris était appelée en audience le 11 octobre 2006 pour voir ordonner leur réintégration en référé.
Après diverses manoeuvres dilatoires de l’employeur, les conseillers prud’homaux n’ont pu se mettre d’accord sur la décision à prendre et l’ont mise en partage de voix, faisant appel à un magistrat professionnel.

L’ordonnance de référé l’ayant débouté de sa requête en réintégration, Thierry BADJECK a interjetté appel ce Mercredi 24 Janvier.
Affaire à suivre….
Il est important de relever que la presse nationale a décidé d’étouffer l’affaire puisqu’elle est hautement préjudiciable pour le groupe ADP d’une part, mais aussi à bien des égards pour l’Etat et le crédit qu’il faut accorder aux postures publiques, car c’est une grande société française qui ne tient pas à essuyer une histoire de discrimination raciale, l’affaire est sérieuse et la cause est entendue, les médias se taisent.
Toutefois, une lucarne s’est engouffrée dans la brèche de cette omerta médiatique puisqu’un reportage est passé entre les mailles du filet de TF1 en ce Vendredi 19 JANVIER 2007.
Cliquez ici pour visionner la vidéo
http://tf1.lci.fr/infos/media/jt/0 [...] rise-.html
Cette histoire est révélatrice de la situation actuelle de notre société. Il est vraiment inquiétant qu’une grande entreprise française puisse bafouer impunément les valeurs républicaines ainsi qu’une loi adossée sur la constitution de la 5e République.
Les collègues de Thierry BADJECK ont juste dénoncé une discrimination au sein de leur lieu de travail et ils ont été sacrifiés en même temps que la victime. Ils n’ont fait que leur devoir de citoyen parce qu’ils croient aux valeurs républicaines d’Egalité et de Fraternité. Mais la direction de cette entreprise a visiblement une autre définition de l’humanité et de la règle de droit.
Voici Aéroports de Paris, société qui prétend que « Le Monde entier est notre invité » incapable de promouvoir un de ses salariés à cause de sa couleur de peau, c’est une honte !
Il est enfin temps d’ouvrir les yeux aux problèmes de racisme de notre pays, sur la discrimination sans quoi nos enfants, nos petits enfants hériteront d’un monde infâme, inhumain et moribond. Il faut inlassablement dénoncer ces comportements.

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