Camarades de la CGT,
Votre congrès se tient dans un contexte exceptionnel, celui d’un moment charnière pour les droits des travailleurs en France. Ils subissent des attaques sans précédent de la part d’un gouvernement PS dont on attendait justement qu’il en finisse avec la politique de Sarkozy. Cela s’accompagne d’une dérive autoritaire avec le prolongement de l’état d’urgence qui est utilisé contre les mouvements sociaux. Cette trahison inédite appelle à une forte réaction.
La CGT joue, dans un tel contexte, un rôle incontournable : c’est la plus grande centrale syndicale en France, et ce parce qu’elle est celle qui a le mieux incarné les aspirations des travailleurs en France pour une société sans exploitation, ce fut notamment le cas en 1936 et en mai 68. Vous avez donc le pouvoir de donner toute sa force à un mouvement social.
Le mouvement social contre la loi El Khomri nous donne une occasion historique : Nuit Debout en est l’émanation directe, pour permettre la convergence des luttes et nous réapproprier la politique qui nous a été confisquée par une poignée de professionnels. C’est un espoir sans précédents pour abattre le néolibéralisme. Il faut obtenir le retrait de cette attaque odieuse contre les salariés et les chômeurs. Il serait impensable de ne pas jeter toutes nos forces dans la bataille de façon unie en un tel moment.
Or une seule méthode nous permettra d’y parvenir : la grève générale reconductible, qui laissera au gouvernement le choix entre plier ou sombrer dans une France paralysée, là où il n’y a qu’à attendre que les mouvements ponctuels s’épuisent. Il faut aller jusqu’au bout, ne pas refaire l’erreur de 2010 avec la réforme des retraites. A condition d’en être consciente, la CGT peut participer à quelque chose d’historique qui sonnera le glas des trahisons politiciennes contre le travailleurs.
La CGT est un grand syndicat, qui a un grand rôle à jouer en cette occasion historique : camarades, nous espérons que vous serez avec nous dans cette lutte et que nous triompherons ensemble.
Nuit debout Lyon
Le 20/04/2016
Ci-dessous l’appel du congrès de la CGT :
Appel du 51e congrès
Les 1 000 délégués réunis en congrès à Marseille du 18 au 22 avril 2016 ont analysé la situation économique et sociale, le contexte des mobilisations désormais ancrées dans le pays depuis plus d’un mois et demi.
La CGT lance un appel fort et déterminé à l’ensemble des salariés du privé et du public, des jeunes, des privés d’emploi, des retraités et de ses syndicats, à poursuivre et amplifier partout le rapport de force jusqu’au retrait du projet de la loi dite « Travail » dynamitant notre modèle social.
Il s’agit d’organiser dans toutes les entreprises et les établissements des réunions d’information, des rencontres afin de s’opposer encore plus fort à tous les mauvais coups et à imposer de nouvelles conquêtes sociales. Un espoir immense s’ouvre pour le monde du travail grâce à la lutte unitaire menée par une CGT moderne, porteuse de propositions en phase avec l’ensemble des travailleurs-euses), à l’image du rejet massif du projet de loi El Khomri exprimé par 70% de l’opinion publique. Un mouvement qui fait face à un gouvernement désavoué, en rupture profonde avec la population et singulièrement toute la jeunesse. Un exécutif à l’écoute d’un patronat rétrograde et menaçant, privilégiant la finance à la réponse aux besoins sociaux et ambitionnant de détruire toutes les garanties collectives en fixant comme seul horizon la précarité généralisée, l’incertitude du lendemain.
Le désespoir est dans le renoncement, l’espoir est dans la lutte.
Dans ce cadre, la CGT appelle toutes les organisations à amplifier la riposte, dès le 28 avril, par la grève interprofessionnelle et les manifestations pour obtenir dans un premier temps le retrait du projet de loi de casse du code du travail.
D’ici le 28 avril, la poursuite de la construction de l’action implique la tenue d’assemblées générales dans les entreprises et les services publics pour que les salariés décident, sur la base de leurs revendications et dans l’unité, de la grève et de sa reconduction pour gagner retrait et ouverture de véritables négociations de progrès social.
Pour un code du travail du 21e siècle, Pour la mise en œuvre d’une réelle sécurité sociale professionnelle, Pour la réduction du temps de travail à 32 heures.
Le 28 avril, comme le 1er mai, journée internationale de lutte des travailleurs-euses sont autant d’étapes vers la victoire.
Marseille, le 20 avril 2016
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