La LCR a-t-elle tenté de négocier avec le PS ?

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Rappel au désordre contre la Ligue.

Depuis des années la Ligue profère partout sa haine du PS, certifie sur l’honneur trotskyste que JAMAIS elle ne traitera avec la racaille socialiste. Elle en profitait même (à juste titre) pour attaquer sur ce point Lutte Ouvrière, qui avait annoncé des alliances avec le PS dans plusieurs villes (et avait au moins le mérite d’assumer sa stratégie). Au présidentielles déjà, la Ligue donnait des leçons de pureté et dénonçait toute forme de négociation avec le PS. Cette ligne dure semblait encore régner au dernier Congrès du parti de la IVe Internationale (putain nous fera toujours autant marrer ça), ou fut décidée la création d’un nouveau grand-super-trop-bien-cool-libertaire-guevarolutionnaire parti de la gauche radicalement de gauche.

Et qu’entends-je sur France Infos ? Un présentateur qui ne mesure pas la portée de sa phrase et les risques d’arrêts cardiaques chez les crédules : « Le PS a refusé l’appel du pied de la LCR ».
Ni une ni une, je me précipitai paisiblement, le sourire aux lèvres, sur le PC (pas lui, l’autre), pour découvrir qu’en effet des discussions étaient en cours, dans plusieurs villes,
« pour une fusion technique, sans engagement à une solidarité de gestion, avec des listes PS ou PCF, afin de respecter le choix démocratique des électeurs au 1er tour » (dixit THE parti).

Elle est pas mortelle celle là ? Y a pas à dire, les trotskards sont vraiment des tordus, y a qu’eux pour sortir des contorsions comme « fusion technique ». Quand au démocratisme populiste, chacun appréciera.

Alors voilà, la nouvelle ligne c’est « battre la droite », y compris avec le PS. Et comptez pas sur eux pour dire honnêtement « bon bah on a changé d’avis et de pari politique ». Non, le parti ne se corrige pas : il n’a jamais tort. Donc Oliv’ a fait sa conf’ de presse comme si de rien, en regrettant que le PS ait snobé son offre.

Ah oui, parce que j’vous ai pas raconté la meilleure : le PS a refusé ! Ils se sont fait remballer comme des merdeux révolutionnaires qu’ils sont, les héritiers de Jaurès préférant négocier avec le MODEM (et clarifient donc aussi leur jeu, de droite).
La honte... Du coup, Oliv’ s’est fâché (tout rouge) et a dit qu’il n’appellerait pas à voter PS !

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Pour ceux qui pinaillent (« Nan, mais ça dépend localement, et pis le deuxième tour c’est pas comme le premier tour… ») :

AFP : "Je note qu’il y a un certain nombre d’endroits où on fait en effet plus de 5%, et visiblement ces électeurs n’ont pas l’air d’intéresser plus que ça le Parti socialiste", a regretté Olivier Besancenot. "Au bout d’un moment, il faut que le Parti socialiste sache à peu près ce qu’il veut."

Comme si nous on savait pas déjà ce qu’il veut !

Bref, ça valait même pas le coup de griller la carte de la pureté et de la cohérence politique. Parce que maintenant les ptits cons comme moi ne vont plus rater une occasion de leur balancer le coup de la « fusion technique » avec le PS dans la gueule.

A la veille de la création d’un nouveau parti pour rien faire pendant 40 ans de plus, la Ligue témoigne donc de sa pleine intégration au cirque démocratique politicard, ce qui corrobore les signes de "dérive" (encore aurait-il fallu que ce parti fut un temps sur notre rive, ou tout au moins dans le réel).

(Ah oui, à noter aussi que la LCR a réussi dans certains bleds à faire des alliances avec les Verts…)

Il est évident que tous les militants de la Ligue ne sont pas d’accord avec cet appel d’offre politicard. Mais il est tout aussi évident qu’il faut quand même être un peu tordu pour rester dans un parti (déjà) qui prend de façon officielle, nationale et centralisée, des décisions aussi lourdes de sens qu’un appel d’offre au PS.
Sauf si on cherche à faire de l’entrisme au sein du parti qui cherche à faire de l’entrisme communal...

Bref, la Ligue dévoile son jeu, les camps sont désormais plus clairs, et l’ensemble constitue une bonne nouvelle politique : après un coup pareil, qui nous reprochera encore de taper sur des camarades ?

Mais toutes ces conneries valaient-elles la peine d’un article ?
Rien n’est moins sûr.

> D i s s i d e n c e .fr


+ d’infos :

- http://www.latribune.fr/info/Olivier-Besancenot-deplore-que--le-PS-ait-fait-beaucoup-de-clins-d-oeil-au-MoDem--778-~-AP-MUNICIPALES-LCR-BESANCENOT-$Db=News/News.nsf-$Channel=Politique

- http://afp.google.com/article/ALeqM5ghyEsBDgthur9ifr1GVnoyHKHRow


Sur les autres « dérives » :

- « Rappel au désordre contre ceux qui désapprouvent des révoltes. »

- « Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale. »

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  • Le 16 février 2009 à 15:14, par jumanji

    dans ma ville il y a eu rencontre entre la gauche plurielle (verts PCF PS) et le nouveau NPA.

  • Le 17 mars 2008 à 02:46

    le communisme était présent AVANT marx .

    j’avais envie de le repréciser pour que la pensée ne soit pas « figée » .

  • Le 16 mars 2008 à 19:47

    Il en est pour qui la politique est le verbe. Verbeux et vertueux est celui qui n’aime pas se voir renvoyer à sa condition de dominant. Roule à vélo mon vieux, pendant ce temps la guerre continue.

    Pourquoi je suis radical ?

    Parce que 200 flics peuvent débouler arme au poing dans une fac sans qu’aucun bien pensant ne s’en offusque.

    Parce que les caméras de vidéosurveillance, les bornes biométriques, les citoyens-relais, la BAC, les vigiles.

    Parce que des gens que je côtoie sont mis en prison simplement parce qu’ils n’ont pas de papier.

    Parce que des gamins se suicident à Meyzieu.

    Parce que sous prétexte de la menace terroriste n’importe qui peut passer 96 heures en garde à vue ou passer deux ans en taule sous simple suspicion ou participation à une manifestation.

    Parce que les peines plancher, les comparutions immédiates, les lois sur la sécurité quotidienne, les lois perben.

    Parce que la liste Audaces ne fait allusion ni à l’exclusion des pauvres du centre ville, ni au harcèlement de la police à l’endroit des personnes stigmatisées, ni aux campagnes contre l’affichage libre...

    Ça te choques que la guerre sociale reste dans notre vocabulaire ? C’est parce que dans cette guerre tu es du côté du manche, parce que rouler à vélo et manger bio suffit à combler ta conscience politique, parce que tu penses qu’on peut encore discuter avec un Etat qui envoie des gosses de 14 ans en taule.

    Le monde a changé, les divisions ne sont plus les mêmes. D’un côté les bons citoyens, de l’autre les criminels.

    Je suis du côté des criminels, toi, tu es du côté des bons citoyens.

    Nous ne vivons décidément pas sur la même planète.

  • Le 16 mars 2008 à 11:19

    Attention, à propos de l’avant-garde, c’est trop facile de faire l’amalgame avec les communistes résistants de la guerre de 40 et de renvoyer mon point de vue à du spontanéisme. Je parlais évidemment de l’avant garde prolétarienne de l’époque du léninisme, c’est à dire de la forme de totalitarisme spécifique de l’URSS qui s’est constituée sur la base d’une avant-garde bureaucratique autoproclamées et dictatoriale et qui a conduit aux massacres, déplacements de populations, exécutions sommaires, tortures, culte de la personnalité et mensonges de masse que l’on connaît bien aujourd’hui.

    Sur la révolution et le changement : pour avoir voyagé dans les pays « satellites » (Hongrie/Yougoslavie) avant la chute du mur, je peux dire que j’ai vu les ouvriers y vivre bien plus mal que dans les pays capitalistes, avec la liberté de voter et de circuler en moins. Donc, si la révolution devait se faire sur les bases du marxisme léninisme (quelles que soient ses révisions dogmatiques ultérieures, du trotskysme au communisme vaguement repenti d’aujourd’hui) et de sa cohorte d’avant gardes totalitaires, alors je préfèrerais lutter contre.

    A lire la prose de Rebellyon, et celle de pas mal d’autres sites « radicaux », je ne vois pas bien les évolutions de la pensée sur la société depuis le XIXe siècle. Il y en a, mais à la marge : on commence à citer Foucault, avec un air de provocation... Bientôt on va découvrir Habermas et pourquoi pas, Weber... Mais fondamentalement, ça reste des représentations bien figées de la société avec les habituels clivages posés en termes de capital économique comme si c’était suffisant pour tout décrire. Bref, on voit bien pourquoi la gauche radicale échoue, ici, à proposer des alternatives crédibles. Tant qu’elle sera sous-tendue par une survalorisation du travail et de la production industrielle, elle restera bien en deçà des analyses qui permettraient de changer réellement le monde et les rapports de force. Perso, j’adhère aux idées de décroissance, si ça peut clarifier le « d’où je parle ».

    Quant à Bourdieu et à la bourgeoisie, certes, mais la sociologie ne se résume pas à Bourdieu, même si c’est le représentant français le plus connu. Que la bourgeoisie reste une classe au XXIe siècle, à la rigueur (à Lyon, on est bien placé pour observer la persistance d’un certain lien « organique » entre un niveau de salaire, des opinions politiques et des formes religieuses), mais le gauchiste radical de forum se contente, en majorité, d’utiliser le terme « bourgeois » non comme une catégorie de la sociologie, mais comme une insulte déguisée en système de classement. Ce que voulait dire mon post, c’est qu’aujourd’hui, dans la prose du GRF, « bobo décroissantiste » est la nouvelle insulte à la mode. Evidemment, dès qu’on pointe le caractère simpliste de ces divisions du monde social en classes homogènes, on nous renvoie Saint Bourdieu, la reproduction, les classes, la nécessité de changer le monde, etc, le tout en vrac. Et surtout, comme tu le fais, on en appelle à la convergence : un jour on insulte les bobos, le lendemain il faut les ménager. Cette ambiguité est la même que celle qui a été historiquement réservée à la bourgeoisie : un jour grand valet du capital, le lendemain (ou la veille) force sur laquelle il faudrait s’appuyer pour mener la révolution.

    Personnellement, je ne supporte plus ces visions de la société organisée en camps homogènes, rigides, préconstruits avant d’avoir été analysés, et sous-tendus par des jugements de valeur. Tout le discours de la gauche radicale sue ces divisions abstraites, non étayées par une lecture du contemporain. Dommage, car ce n’est pas sur ces bases qu’on renversera le libéralisme.

    Pour finir sur une touche supplémentaire d’ironie, en paraphrasant Lampeduza pour revenir à l’idée de révolution, avec la gauche radicale le risque est de tout changer pour que rien ne change jamais...

  • Le 15 mars 2008 à 17:35

    C’est un discours qui fait penser à ce que Marx appelait la « critique critique ». Il n’y a rien en positif dans ce que tu viens de dire, sinon justement une catégorisation « le gauchiste »... Pour le reste : prolétarisation du milieu étudiant, actionnariat salarié (hypothèse déjà envisagée par Marx...), appartenance des instituteurs (bastion syndicaliste révolutionnaire au XXe siècle), rien de nouveau sous le soleil mis à part que tu attribue à d’autres (les gauchistes) des analyses qui ne sont pas les leurs. Mais il y a bien quelque chose de vrai : c’est effectivement une prose d’universitaire, bien sûr sans verser dans l’anti-intellectualisme primaire. Quant aux bourgeois, pour le coup, je te renvois aux sociologues - et même Bourdieu ! - qui montrent bien que cette catégorie n’a pas disparue - bien sûr, elle s’est transformée depuis le dixneuvième, mais qui dit le contraire ? (Pas Marx - excuse - en tout cas qui montrait déjà qu’une perpétuelle transformation du mode de production, donc de la composition de classe, est la condition du maintien du capitalisme).

    Pour le reste, sur ta prose sur l’avant-garde, (le spontanéisme est haine de l’avant-garde), je te concède que la vulgate marxiste-léniniste a certainement quelque chose de folklorique, il n’en reste pas moins qu’il y a, dans la population, une petite partie qui se pose la question du renversement révolutionnaire de cette société, tandis que la plus grosse partie est plutôt effrayée par cette perspective - et préfère d’abord tester toutes les autres. L’ « avant-garde », c’est cette partie de la population, celle qui ne baisse pas les yeux devant ses supérieurs, qui en 39-45 forme le gros des résistants lorsque la majeure partie de la population collabore, ne serait-ce que par sa passivité, qui, aujourd’hui, veut renverser le pouvoir plutôt que de négocier avec lui ou de se cantonner à une critique intellectuelle ou réformiste, qui réfléchit au delà de ses intérêts immédiats pour comprendre comment changer cette société, etc. Et oui, cette partie de la population, des travailleurs, c’est elle qui peut entrainer les autres.

    Pour le bobo décroissantiste, je t’accorde que j’ai été un peu méchant, quoique les thématiques mises en avant dévoile justement le public visé, le point de vue de classe de cette idéologie (utopisme, « socialisme petit-bourgeois »), mais tout de même on peut et on doit se croiser dans les luttes.

  • Le 15 mars 2008 à 10:50

    Il y a quelque chose d’absolument fascinant, d’une manière générale, lorsqu’on lit la rhétorique de la gauche « radicale », surtout celle qui s’exprime sur les forums : c’est son côté absolument figé. Ses catégories n’ont pas changé depuis le XIXe siècle, à peu de choses près : le « bourgeois » (qu’on ne peut que critiquer, même si plus personne ne sait bien à quoi cette catégorie correspond, dans une société ou un plombier débutant gagne mieux sa vie qu’un universitaire après 15 ans de carrière...) s’oppose toujours, en dépit de la mutation importante du capitalisme contemporain, à l’« ouvrier » (paré de toutes les qualités, bien entendu : « les bons prolos tout roses » comme ironisait Sartre). On se garde bien de tenir compte du fait que dans un capitalisme d’actionnariat, l’ouvrier d’EDF, par exemple, a des actions dans son entreprise récemment privatisée et que ça ne l’a pas empêché de faire grève avec le PC pour dénoncer (à juste titre) la privatisation de ce service public. En dépit de toutes ces mutations sociales et économiques, le gauchiste radical de forum continue à nous resservir la soupe froide du méchant « bourgeois » contre le brave et honnête « ouvrier ». Pour que ce soit plus crédible, on fait dans le pathos et l’amalgame à pas cher : on regroupe dans le raisonnement le « bourgeois » et le « notable » (ah, que ce lexique fleure bon la France de grand papa !) dans un même grand sac (le Mal) et on l’oppose au sac des « sans papiers », des « femmes » et des « étrangers » : autant d’êtres faibles qu’il s’agit de protéger. Certes. Mais la réification de catégories hétérogènes n’est rien de plus qu’une caricature et une vision simpliste de la société.

    Comme dans la presse qu’il critique à l’envie, le Gauchiste Radical de Forum (GRF dans la suite du texte) réduit la politique à de basses magouilles stratégiques et tactiques, car il n’a pas plus d’idée sur la société que le journaliste de base faute d’avoir la moindre lecture un peu sérieuse en dehors de la rhétorique partisane de sa chapelle... pardon : de sa cellule. La sociologie ? A part qu’elle est surement considérée comme un « sport de combat » (on a ses références, môssieur !), ça reste sans doute un truc de « bobos » décroissantistes : car voilà la grande innovation. Dans la série des catégories vouées aux gémonies a priori et sans examen préalable, le « bourgeois » a été rejoint par le « bobo décroissantiste ». On ne sait pas qui est ce nouvel avatar du « juif cosmopolite » ou de « l’aristocrate hédoniste », mais on sent bien que c’est l’Autre, le Mauvais, l’Ennemi de l’Intérieur, celui à cause de qui les contradictions du Système résistent à l’élan révolutionnaire qui est le Bien et qui ne saurait être évité, car c’est bien connu l’Histoire a un sens, et le Peuple doit suivre le Sens de l’Histoire... et si le Peuple ne suit pas le Sens de l’Histoire qui est le Chemin de la Vérité Révolutionnaire, on lui affectera une Avant garde éclairée qui prendra la relève et imposera le Bon Sens Près de Chez Vous. Evidemment, ça pourra prendre une forme totalitaire : le Bien se doit de s’imposer, même par la force, sinon, la Démocratie des GRF ne saurait s’installer pour le Bien de Tous.

    En attendant, la pièce se joue avec des acteurs présupposés : le Méchant bobo décroissantiste, l’illuminé de service, est la nouvelle cible du GRF : elle lui fournit à la fois l’Ennemi de Classe (qui lui manque quand même depuis qu’on est un peu gênés aux entournures pour qualifier le « bourgeois » l’instit de son quartier ou même l’étudiant qui bosse à Mc Do pour payer son master et qui dort en colloc dans un taudis... tandis que l’électricien de la Cellule du Parti gagne 3200 €/mois), et le principe explicatif de bien des tactiques politiciennes. Merci la presse et les médias d’avoir construit un aussi pratique catégorie de sens commun que le « bobo » ! Grâce aux médias, même la gauche radicale parle le même langage que les acteurs du CAC 40 et partage la même di-vision de la société...

    Amen... heu...

  • Le 13 mars 2008 à 03:23

    Les accords techniques n’ont rien de nouveau, il s’agit de faire respecter la proportionnalité au conseil municipal.

  • Le 12 mars 2008 à 21:56

    Mouais. Je vois pas le problème vu qu’il n’y a pas engagement sur une solidarité de gestion dans la proposition de la Ligue, ni de vote du budget. Ca part du calcul qu’il y a tout de même une différence entre la gauche et la droite dans la gestion municipale, qui est bien sur variable d’une ville à l’autre, mais tout de même il est de notoriété publique que du point de vue de l’accès au logement, de la vie associative, de la priorité donnée à certains services sociaux, les municipalités ne se valent pas tout le temps. Le cas lyonnais, avec une liste franchement de centre-droit avec Collomb, n’est pas la seule configuration.

    Bien sur, il y a de nombreux bémoles à cela : un maire qui soutient les sans papiers et les mal logés peut de l’autre main démolir des barres sans proposer de relogement décent à proximité, et quoi qu’il se passe la gauche réformiste ne conteste pas, même dans les limites d’une municipalité, l’ordre existant. Et de toute façon, la gestion municipale est une activité par essence réformiste, et il faut remonter aux années 20 pour voir une pratique révolutionnaire dans les municipalités, avec le PC qui présente des femmes, des étrangers, et prend des arrêtés au delà des prérogatives des municipalités, bien sur immédiatement mis en cause par les préfectures. Dans la plupart des cas, et plus la ville est grosse, plus les notables et les bourgeois sont nombreux sur les listes de gauche, au détriment de conseillers municipaux proches de la population, qui ne gérent pas une carrière politique.

    Mais me fait que la Ligue propose et que le PS refuse apparait plutôt comme une leçon de chose à propos de ce qu’est le PS et de sa stratégie d’alliance avec la droite (Modem), leçon de chose destinée notamment aux électeurs et sympathisants de gauche qui, parce qu’ils ont une conception plus empirique de la politique et n’en sont pas à des conclusions révolutionnaires, n’en sont pas à ton haut niveau de compréhension de qui sont nos ennemis et nos amis. La Ligue cherche ici à influencer un peu au dela du landernau gauchiste.

    Bon, tout cela est bien anecdotique et la Ligue peut globalement être critiquée sur d’autres aspects de sa politique, parfois opportuniste, mais bien sûr ils restent, en tout cas pour moi, des camarades, même si ils n’en sont pas à être vraiment révolutionnaire - comme tu le montre à juste titre en critiquant les positions de Besancenot au moment de l’élection de Sarkozy, ou comme leur alliance avec les bobos décroissants à Lyon le montre fort bien. On peut parler de réformisme radical. Juste, il faut avoir dans l’analyse politique, je pense, un peu plus de discernement.

  • Le 12 mars 2008 à 19:10, par Benoît TESTE

    Je ne suis pas à la LCR mais je fais partie du rassemblement AUDACES à Lyon, j’étais tête de liste AUDACES dans le 4°

    Personnellement, j’ai été contacté par Dominique Bolliet (PS). Je ne vois pas au nom de quelle pureté idéologique je ne serais pas allé le rencontrer. S’il avait proposé une fusion technique avec notre liste en virant le modem Vesco, je dis très honnêtement que j’aurais poussé dans AUDACES pour qu’on y aille. De toutes façons, il n’en a rien été, et je m’en doutais un peu, j’en étais même parfaitement persuadé

    Je sais que je ne convaincrai sans doute pas grand monde ici car nous ne partageons pas la même vision des choses en politique, mais je tiens à préciser que le sens de la démarche est d’essayer de représenter, grâce à des élus d’opposition au sein des conseils municipaux, les 8,2% d’électeurs qui ont voté pour nous dans le 4° par exemple.

    On dit simplement, et peut-être se trompe-t-on, que des élus dans les conseils d’arrondissement peuvent être des relais des luttes locales et se saisir de certains dossiers, avec toutes les limites que cela comporte et étant bien entendu qu’il n’y a certainement pas que ce moyen de porter des luttes, cela reste même assez mineur.

    Si c’est cela qu’on appelle aller à la soupe, franchement vous faites erreur, car ce n’est qu’un moyen d’avoir des élus qui s’engagent à n’apporter aucun soutien à la majorité en place. Sachant également que, si nous avions fait plus de 10 %, nous nous serions très probablement maintenus.

    Cela permet aussi de mettre le PS devant ses responsabilités et l’oblige à se positionner par rapport à sa gauche : sur le 4° par exemple Bolliet fait clairement le choix d’ignorer cet électorat

    Cela dit, il est vrai que nous jouons le jeu des élections, et nous pensons qu’il faut donc aller jusqu’au bout de la logique et constater que les fusions techniques auraient été le seul moyen d’avoir des élus, c’est un fait.

    Il est malhonnête de nous accuser d’incohérence sur ce point. Ce qui nous sépare, c’est bien la question de fond de la participation ou pas au jeu politique, mais si on y participe alors on en accepte ses règles

    Benoît TESTE

  • Le 12 mars 2008 à 18:53

    La LCR est bourrée de manipulateurs et LO, certes intègre, est constituée d’une élite qui, le moment venu, ne portera pas le fusil, même si Cronsdadt se rejoue. Les partis de gauche servent trop souvent à celles et ceux qui ne sont pas néEs dans la bonne classe sociale pour dominer mais ça dépend des militantEs. Une militante sincère de la LCR, la seule active dans sa section syndicale, ne m’a pas caché la tentative d’alliance avec le PS. Ainsi certainEs militantEs de LO et de la LCR laissent souvent rêveur face à l’attitude dominatrice de certains libertaires. L’habit ne fait le moine même s’il y a moins de chance pour tomber à radio canut sur des êtres qui nous font perdre notre temps, qui volent notre vie, qu’à radio France. Au contraire, ils donnent de la leur et ils payent pour passer à la radio alors que c’est moi qui paye, par la TVA, entre autre, la violence (flicaille, armée, manipulation mentale) des dominants. Sans rancune : ton post était nécessaire. Seulement, ne nous trompons pas d’ennemi. La sincérité, la vigilance et la diversité ouvrent plus sûrement le chemin de la libération individuelle et collective que le jeu des dominants.

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