Solidarité active avec les raffineries en lutte.
Outrage n°9 - automne 2010
Premier round
« Nous, c’est simple, on a que des pierres »
Chronologie
Feyzin : tout s’arrête, tout commence
Lejaby c’est pas fini
Brèves temps de crise
La Guill’ avec Guillherme
Fiche pratique n°9 : Mets de l’huile
Nous contacter : outrage@riseup.net
La Guill’ avec Guillherme
La lutte autour de Guillherme, sans-papiers angolais de 45 ans, c’est l’histoire de deux acharnements.
D’un côté l’acharnement de la préfecture à l’expulser : arrestation chez lui à la mi-janvier
(les flics qui entrent en défonçant la porte, le braquent en l’insultant, le menottent devant ses enfants),
tentatives d’expulsion qui s’enchaînent (la dernière en jet militaire), passage par la case « prison ».
Et face à ce déploiement de moyens, il y a l’acharnement de Guillherme
à résister, à ne pas se laisser reconduire de force. L’acharnement également de la rue :
de ses amis, des parents d’élèves qui le connaissent, des instits de l’école où sont scolarisés ses gamins.
Brèves temps de crise
■ Tous les coups sont permis
Face à la crise et contre la vie chère, les petits coups en douce continuent. Fin juin le Casino de Villefontaine est braqué à coups de chariot élévateur. Deux semaines plus tard 5 000 euros d’outils s’envolent d’une société d’abris de piscine. La fête gauloise de Courtenay se fera sans salades puisque les 50kg prévus ont disparu après que le boulodrome ait été visité le 25 juillet. Étrangement l’alcool et le matériel sont restés. Le 26 septembre dix camions (...)
Lejaby c’est pas fini
Le 16 septembre 2010, les
salariées en grève de trois sites
différents de Lejaby (usines de
fabrication de lingerie féminine),
se rejoignent au siège social
de Rillieux-la-Pape. En jeu, la
fermeture annoncée en avril
des sites de Bellegarde, Bourg-en-
Bresse, Le Teil et la suppression
de 197 postes sur 653.
Feyzin : tout s’arrête, tout commence
Le 12 octobre, les salariés de la raffinerie de Feyzin stoppent la production. Un geste fort, et pas simplement un arrêt de l’activité : bloquer une raffinerie est une opération compliquée, assez dangereuse, qui réclame du monde (pareil quand il s’agit de relancer la machine). Sur le site, plus des trois quarts des ouvriers suivent le mouvement, et c’est la même chose dans toutes les raffineries de l’hexagone.
ASSEZ VITE, L’EFFET se fait sentir à la pompe. On commence à voir des queues (...)
Chronologie
■ 12 octobre Grenoble : tout comme cela s’était passé le 2 du même mois, la manif syndicale est parsemée d’affichages sauvages et de tags contre le travail : « Organisons-nous pour ne plus cotiser ». Dijon : un cortège devance la manif « planplan » et fait fermer les magasins de la rue de la Liberté en baissant les grilles et scotchant les entrées. Des banques sont recouvertes de purin d’ortie.
■ 13 au 18 octobre Saint-Étienne : les agents du centre technique municipal du quartier de (...)
« Nous, c’est simple, on a que des pierres »
Du mercredi 13 au 23 octobre, un peu partout en France, les lycéens se joignent au mouvement. À Lyon, mais aussi à Dijon, Chambéry, Nanterre, Sarcelles, Chartres, Argenteuil et dans toute une foule de petites villes, des lycéennes bloquent leurs établissements, partent en manif sauvage. À Rennes, un centre commercial puis la rocade sont bloqués. À Nantes, le 20 octobre, c’est la gare et l’aéroport. À Mulhouse, un centre commercial est obligé de fermer suite à une manif.
LYON, DÈS LE 13, (...)
Premier round
OCTOBRE 2010. FACE à un énième projet de réforme des retraites, les syndicats organisent un « mouvement social ». On renoue avec ses formes un peu usées au fil des « victoires » (mouvement de 1995, mouvement contre le CPE) ou des « défaites » (mouvement de 2003, mouvement contre la LRU, pour les régimes spéciaux). L’intersyndicale nationale, les manifestations du mardi, les réformistes, les radicaux, les négociations, les appels à la grève générale ou les appels au calme. Et puis, comme (...)