Une expulsion, une autre occupation !
Le lundi 14 mars, 82 personnes réfugiées sont expulsées de l’École de Santé Sociale sur la demande de la direction. Une vingtaine d’entre eux-elles avaient discuté d’une possibilité d’accueil au squat de Vaise, 17 rue de Bourgogne. Trois jours plus tard, le jeudi 17, la police vient les expulser illégalement : la maison n’était pas expulsable jusqu’au 8 avril, et en plus, seules les personnes réfugiées ont été mises dehors et pas les autres occupants du lieu. Le lendemain matin, les flics défoncent la porte pour murer le bâtiment occupé par les réfugié-es mais l’entreprise est refoulée et les habitant-es du lieu avec des soutiens parviennent à barricader la porte. Finalement le squat entier est abandonné dans le week-end et les réfugié-es se sont rabattu-es dans un autre squat à Villeurbanne.
nav & kartochka
Les rmistes traqué-es
Début mars, une convocation a été envoyée à tous et toutes les rmistes du Rhône qui ne satisfont pas à deux critères de la nouvelle réglementation RMI : ne pas avoir de contrat d’insertion et/ou ne pas avoir de référent. Cette convocation était assortie d’une menace de suspension de l’allocation en cas de non réponse... et 30 % des rmistes n’ont pas répondu à cette convocation. Du coup, le Conseil général a envoyé une deuxième convoc et Mercier (notre cher président de Région) a poussé les Comissions Locales d’Insertion de radier les rmistes n’ayant pas répondu aux convocations.
Suite à cela, la CLI de Vaulx-en-Velin a été occupée le mardi 15 mars par une quarantaine de personnes. Au bout de trois heures de discussion, la CLI de Vaulx a décidé de ne prononcer aucune suspension et d’écrire à Mercier pour lui faire savoir la désapprobation de sa politique. Une autre occupation a été lancée pour le 17 mars, cette fois à la CLI de Villeurbanne.
Le FAR et l’association OSER toujours en lutte...
L’association OSER (qui existe depuis 1976 - voir popouri n° 15) gère à Bourg-en-Bresse un centre d’hébergement et de réinsertion sociale et un hôtel social rebaptisé "le temps des cerises". Cependant, depuis quelques mois, la DDASS et la Préfecture bloquent volontairement les projets de l’association. Le silence des institutions tant sur le renouvellement de la convention passée avec l’état en 2002 pour accueillir en urgence des familles et leurs enfants (arrivée à échéance le 31 mars) que sur le financement du numéro d’urgence 115 pour les sans-abri laisse présager une réduction ou un gel des subventions. Et tout ceci n’est pas étranger au fait que l’association a aussi une action politique (hébergement des demandeurs-euses d’asile...) Les institutions entendent donc plus que jamais travailler avec des associations qui courbent l’échine devant leurs politiques antisociales. Les salarié-es de l’association ont donc engagé une grève la semaine du 21 au 26 mars.
Class War
Depuis le premier janvier, onze ouvriers ont trouvé la mort lors d’accidents du travail en Rhône-Alpes. C’est quatre fois plus que pour le premier trimestre 2004 et un délégué syndical CGT expliquait dans le Progrès du 24/03 que cette augmentation était directement imputable à la course à la productivité : les entreprises rognent sur les salaires et les heures supplémentaires mais jouent également sur les conditions de sécurité : hausse des cadences, non renouvellement des équipements de sécurité, réduction des temps de formations... Dans le même temps, les mouvements de grèves se sont également multipliés, indépendamment des journées d’action nationales appelées par les grandes centrales : grèves de SLI à Vaise, chez Renault Trucks, à Bayer Crop Science (Villefranche) Adventis Synthélabo (plus de 800 grévistes sur 1200 employéEs) aux dépôts SNCF de Vaise et Vénissieux... Il n’y a pas un jour qui passe sans que des conflits éclatent dans les entreprises de l’agglomération ; ces luttes ne sont malheureusement guère relayées par voix de presse et les personnes qui les mènent peuvent facilement ses sentir isolées : reste à trouver les formes de solidarité qui permettent à ces mouvements de se renforcer les uns les autres.
Mobilisations lycéennes
Depuis début février, les lycéen-nes se sont largement mobilisé-es contre la réforme du baccalauréat et la nouvelle loi d’orientation pour l’école du ministre de l’éducation, François Fillon, qui prévoit une adaptabilité accrue de l’école au marché du travail. Leurs manifestations ont été marquées par leur côté spontané... et la répression : énorme présence policière, au moins 8 lycéens arrêtés lors de la manif du 8 mars et 3 autres interpellés à la fin de la manif du 15 mars, gardés à vue une nuit et vont passer en correctionnelle pour « outrage et rébellion », et dans la manif du 10 mars, un cordon serré de flics encadrait leur cortège (elle est belle la démocratie). Actuellement, le mouvement compte sur moins de personnes, mais qui s’organisent de façon plus autonome, hors des syndicats lycéens au main de l’UNEF (syndicat étudiant) avec des occupations et manifestations spontanées, malgré le déni des autorités scolaires ou autres. La lutte continue !
Occupation d’une pelouse dans la cité de la Sarra, à Fourvière
Pour éviter la construction d’un parking à la place d’une pelouse, les locataires de la résidence HLM, située rue Pauline Jaricot, à Fourvière, occupent depuis le 14 mars le terrain et demandent de les soutenir car ils risquent l’expulsion par la police. Une pétition de soutien circule également dont le texte est disponible sur le site internet rebellyon.info. Passez voir le « village des tentes » - occupation - de la pelouse située au fond de la cité à côté du N°40 rue Pauline Jaricot, Lyon 5e. Accès : Ficelle de Fourvière ou bus n° 45 ou par courriel : vers_vie_la_sarra(at)yahoo.fr
Expulsion post-hivernale : ça continue
Lu dans le progrès du jeudi 31 mars 2005 : Le bidonville de Chassieu occupé depuis l’été dernier par 130 Roms a été évacué, après de nombreux passages de gendarmes, pour cause de fin de trêve hivernale. Notre cher quotidien local conclut : « Restera donc à la communauté urbaine à reprendre possession du site et à le faire nettoyer avant d’envisager de l’exploiter. Quittant Chassieu, les nomades ont investi une vieille ferme à Saint-Priest » Effectivement, vu comme çà, pourquoi se priver d’expulser des gens, « nomades », d’un terrain dont visiblement aucun usage n’est envisagé !
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