La justice veille au grain...

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Le 25 et le 26 mai, se sont tenus les deux procès des prévenu-es de la street party du 30 avril. Les 4 qui comparaissaient le 25 étaient en prison préventive suite à leur comparution immédiate. En revanche, le 26 mai, les deux autres comparaissaient libres mais sous contrôle judiciaire. Entre les murs du tribunal de grande instance, on a encore pu assister à une parodie de justice... Encore cette fois-ci ce sont des pauvres, des « marginaux » (comme l’a si bien dit le président du tribunal) qui ont été condamné-es, d’autant plus qu’ils et elle étaient dans le cortège d’une manif.
Leur procès était verrouillé dès le départ. Leurs avocat-es étaient des commis d’office qui ont plus voulu jouer sur le tableau pathétique du genre « ces pauvres jeunes se sont rendu compte qu’ils et elle ont fait une bêtise mais ils et elle veulent rentrer sur le droit chemin » ; ce qui ne leur a pas du tout rendu service. De plus, alors qu’en général ce genre d’affaire se juge en maison de justice et qu’un seul procès se déroule pour tous et toutes les accusé-es, cette fois il aura fallu quatre audiences pour commencer à statuer sur leur sort. C’est assez confortable pour cloisonner les histoires des inculpé-es, pour ne faire surtout aucune passerelle entre telle ou telle arrestation. Bref, pour rompre les élans de solidarité. Pour finir, tout au long des audiences, ce sont des allusions claires à la situation d’emploi des prévenu-es qui ont été réitérées. Une ode à la réinsertion par le travail s’est fait entendre au grand bonheur du gouvernement et du Medef... Et c’est ainsi que toutes les peines prononcées étaient accompagnées d’une obligation de trouver du travail !

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Voilà, à l’issue des deux jours ,3 personnes voient leur procès reporté au 6 juillet et les trois autres se voient condamnés à de la prison ferme assortie d’amendes et sursis à souhait.
Pas de justice, Pas de paix !

Retour sur chaque procès
Virginie - Interpellée place des Terreaux, les chefs d’accusation retenus contre elle étaient sûrement les plus graves : « résistance avec violence sur quatre agents de la force de l’ordre », « appel à la rébellion » et « tentative de vol de l’arme d’un agent de la force de l’ordre ». Son avocate a pu présenter au tribunal deux photos ainsi qu’une bande vidéo montrant l’arrestation de Virginie. En conséquence, le tribunal a demandé un supplément d’information et une enquête de l’IGPN, ce qui reporte le procès de Virginie au 6 juillet. Le tribunal a accordé sa remise en liberté sous contrôle judiciaire.
Alexandre - Il faisait partie des cinq personnes interpellées autour de la place Saint-Paul. Contre lui étaient retenues les charges de « jets de bouteilles et d’une chaise sur quatre agents de la force publique ». L’avocate pose sa défense sur le fait qu’ils étaient « une quarantaine » à lancer des canettes sur la place Saint-Paul (en reprenant les chiffres énormément éxagérés donnés par les policiers) et qu’il est donc impossible que les quatre policiers aient pu identifier Alexandre comme l’auteur spécifique des lancers de canettes qui les ont touchés. Alexandre sera donc au final condamné à 6 mois de prison dont 4 avec sursis, ainsi qu’à verser une amende totale de 1 250 € (200 € de dommages et intérêts par policier « victime », plus 450 €)
Philippe et John - Arrêtés à proximité de la place Saint-Paul, les chefs d’accusation retenus contre eux étaient d’ailleurs les mêmes : « jets de bouteilles sur deux agents de la force publique ». Suite à la réquisition du procureur qui demande 4 mois à l’encontre de Philippe, et 10 mois contre John, leur avocat met en avant l’incohérence des accusations avec les dépositions des policiers, qui affirment eux-mêmes ne pas pouvoir affirmer formellement que Philippe et John ont bien pris part aux jets de canettes. Au sortir des délibérations, Philippe récolte 4 mois de prison dont 2 avec sursis, et John écope de 4 mois ferme, en raison de ses antécédants judiciaires selon le tribunal.
Luis et Christian - Ils ont échappé à la détention préventive. Cependant, ils ont été placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de sortir de leur quartier respectif (Villeurbanne pour l’un, Lyon Ve pour l’autre) et obligation de pointer à un commissariat de police deux fois par semaine. Les faits retenus contre eux sont encore une fois « jets de bouteilles sur des agents de la force publique », mais les deux nient ces accusations. Leurs avocat-es respectifs-ves ont d’ailleurs demandé l’examen des bandes de vidéo-surveillance de la place Saint-Paul pour que preuve soit faite de l’innocence des prévenus, ainsi que les bandes audio des échanges radio de la police. Le tribunal a décidé de demander un supplément d’information, et de reporter ces deux audiences au 6 juillet prochain. Le tribunal s’est accordé pour lever le contrôle judiciaire qui pesait sur eux.

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