En ce 14 juillet 2004, la prise de la Bastille est encore une fois célébrée, alors que 64 000 prisoniers-ères pourrissent entre quatre murs dans d’autres bastilles.
Cette année, plusieurs mutineries ont déjà éclaté dans les prisons françaises, à Clairvaux, à Loos-les-Lille, à Moulins, à Osny-sous-Bois, à Saint Maur, à Valence... Des bâtiments entiers ont été saccagés ou incendiés pour que les voix de l’intérieur retentissent à l’extérieur. La réponse pénitentiaire s’est faite brutale, en transferts et en répression pour que le système continue tranquillement à éliminer ceux et celles qui n’ont pas les moyens d’y échapper, qui refusent de se soumettre, qui résistent encore au dehors.
Les prisoniers-ères protestaient avant tout contre l’enfermement, les conditions de détention déplorables et la surpopulation mais aussi spécifiquement contre la prise d’ADN, l’isolement par les cellules fermées dans les centrales, les morts suspectes, la créations des ERIS (Equipe Régionale d’Intervention et de Sécurité - matons cagoulés formés au tabassage), les parloirs limités.
La situation est explosive et l’été sera chaud. En ce moment même les cris des mutin-es résonnent dans plusieurs prisons de france.
Nous ne voulons pas de meilleures prisons, nous n’en voulons plus du tout.
Manifestons et soutenons les revendications des enfermé-es et des mutin-es : pour la suppression des ERIS, pour l’abolition des quartiers d’isolement et des mitards, pour le regroupement affinitaire des prisonniers-ères, pour la libération des prisonniers-ères malades ou en fin de vie, pour que cessent les morts suspectes en prison. Les prisons sont pleines ? Rasons-les. Pour en finir avec la prison, prenons toutes les bastilles.
Compléments d'info à l'article