Mobilisation étudiante ou non ?

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Voici un résumé succinct et parfois incomplet de ce qui s’est passé à l’université Lumière Lyon 2 les deux dernières semaines de novembre. Nous avons choisi de vous présenter un peu plus en détail une partie du déroulement de l’occupation.

Du mercredi 19 au lundi 24 novembre

Sponsorisé par l’UNEF et SUD, un Comité de grève a organisé une AG sur les différentes réformes. En parallèle, des individu-e-s avec une optique anticapitaliste n’ont pas pu faire aboutir leur projet de réunion, ayant du faire face à une censure manu militari de l’UNEF.

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Donc la rage au ventre, tou-te-s sont allé à l’Assemblée Générale (AG) de l’UNEF avec au moins 300 autres personnes. Alors la démago déferla. Le président du syndicat (LE syndicat étudiant) a effectué un show digne de la Star’Ac. L’utilisation des applaudissements afin d’orienter et de « motiver » les gens n’en était qu’à son début. Dans la foulée, une seconde AG a du réunir bien 1 000 personnes. Le jeudi 20, après une faible mobilisation pour le « débrayage » des universités situées sur les quais, un rassemblement d’une trentaine de personnes se déroule dans un parc. La décision est alors prise d’occuper un lieu dans la fac afin d’ouvrir un espace de discussion. Le lendemain la salle 113K sera donc ouverte à tou-te-s, et ce jusqu’au mardi 25 novembre. Ce lieu permettra à de nombreuses personnes de se retrouver et de créer des ententes. Ce qui aboutira entre autre à la création d’un appel qui « bizarrement » ne fut pas voté. Ce vendredi, une délégation fut envoyée au Conseil d’administration. Le Conseil d’Administration (CA) sera brièvement occupé et une journée banalisée d’information est négociée pour le mercredi 26.

Mardi 25

13 H 15. Une centaine d’étudiant-e-s, partis de l’amphi Cassin où se tenait une AG, investissent les bâtiments de la présidence de l’Université Lyon 2 sur le campus de Bron. Cette occupation était née de la volonté d’individu-e-s lassé-e-s par l’incapacité des AG (sous la coupe des syndicats) à proposer des actions concrètes. Face au vice-président arrivé sur les lieux, les étudiant-e-s pas content-e-s firent entendre dans le calme et la bonne humeur leurs revendications : reconnaissance effective du droit de grève, c’est-à-dire report des partiels et non comptabilisation des absences en TD depuis le début du mouvement anti-réformes et jusqu’à sa fin. Durant l’après-midi les rumeurs et les critiques contre cette action autonome fusent, tellement nombreuses que nous sommes dans l’incapacité de les rapporter. Le vice-président de l’université est parti vers 16h suivi de tout le personnel de l’administration. Sous la pression, ils nous ouvrent la salle de réunion de l’administration.

Mercredi 26 (journée banalisée)

5 H 00. Lever difficile pour une dizaine d’occupant-e-s chargé-e-s d’effectuer un brin de rangement et de réveiller le reste des camarades à 6 h. Donc, réveil général.
Préparation d’affiches pour expliquer pourquoi, comment, et par qui est faite l’occupation afin de démentir les rumeurs de la veille et de se rendre plus visible auprès des étudiant-e-s. A travers la fac, de petits groupes sont partis informer les étudiant-e-s sur ce qui se tramait. La salle 113K à été bouclée par la fac. Pour la plupart des gen-te-s dans les locaux de l’administration, le moment crucial de la journée allait être l’AG de 14 heures. Durant la matinée les rumeurs vont bon train et le président envoie un mail à tout-e-s les étudiant-e-s, dans lequel il tente de faire passer les occupant-e-s pour de « dangereux marginaux ».
A l’AG de 10 h 30 à Lyon 2 quais il indique que si l’AG de 14h de Bron n’apporte pas son soutien à l’occupation il fera intervenir la police (bluff ou pas, nous envisageons avec inquiétude l’arrivée des képis).
14 H 00. Une bonne part des occupant-e-s partent à l’AG le moral dans les chaussettes étant tous et toutes persuadé-e-s d’être marginalisé-e-s et pourri-e-s par le Comité de grève (et l’UNEF particulièrement).
15 H environ. Soulagement, étonnement et euphorie s’emparent de la présidence occupée. Soulagement parce que l’AG vient de voter son soutien à cette action, donc pas d’évacuation en vue, étonnement parce que l’occupation n’a reçu aucune critique de ses détracteur-trice-s du matin et de la veille, euphorie parce que beaucoup d’étudiant-e-s sont dès lors venu-e-s participer et soutenir cette
« zone d’autonomie temporaire ».

Jeudi 27, vendredi 28

Dans la nuit du mercredi au jeudi des individu-e-s (...?) ont monté des barricades dites « symboliques » (ou sommaires) dans la fac. Celles-ci provoquent dans la matinée, bon nombre de critiques et ce de tous bords. Sinon, dans l’après midi, la manifestation sous la pluie battante n’a pas fait beaucoup d’émules. La nuit du jeudi se passe à la bougie et sans chauffage (idée lumineuse de l’administration Puech !).
Le vendredi matin, une tentative est faite du vice-président Chvetzoff accompagné de quelques vigiles pour expulser les résident-e-s. Dans ce rapport de force et sous la pression d’une possible intervention « extérieure » à 16h, nous hésitons. Finalement, par dépit, dans une optique de reprendre des forces et de préparer la venue du MÉDEF le lundi suivant, nous quittons en majorité le lieu.

Voilà, après une petite expérience didactique de vie en commun, nous espérons continuer à étendre la contestation sous de multiples formes en ne nous limitant pas au simple refus des réformes en cours (ECTS-LMD, rapport Belloc et autres « modernisations »)...

Quelques participant-e-s


A l’heure du bouclage de ce numéro, le mouvement de grève universitaire a pris fin. En effet, après le manque de mobilisation lors de la venue de Ferry et de Sellières, l’AG du mercredi 3 décembre a voté la suspension de la grève jusqu’au mercredi 10, prochaine journée nationale de mobilisation étudiante. A suivre...

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