A la veille du 50e anniversaire des « Indépendances » accordées
opportunément par le colonisateur pour exercer son empire sous des formes
plus discrètes, plus occultes mais cependant plus lucratives, plus abjectes, le
peuple gabonais secoue aujourd’hui le joug de la tyrannie et de corruption de la
Françafrique, de son bras séculier, Total, héritier de la diplomatie parallèle de
feu la compagnie nationale Elf, et de ses vassaux, les barons voleurs Bolloré,
Bouygues et consorts. Le Gabon est riche de pétrole et son peuple est dans
une misère noire par le fait de 40 ans de règne de Bongo, grand « ami » de la
France, financeur occulte des campagnes électorales de tous nos présidents, et
de sa famille.
Sur tout le continent africain, l’Etat français,
par corruption, intimidation, « assistance militaire
», voir assassinat direct, a mis en place et
soutenu des dictateurs à peine camouflés derrière
des parodies démocratiques, afin de préserver ses
intérêts économiques, l’accès aux ressources
pétrolières, minières, agricoles, le monopole des
marchés locaux, routes, ports, armes. Dans le
cadre d’accords de défense secrets, la
Françafrique maintient et utilise sa puissance
militaire pour soutenir des régimes complices de
l’exploitation éhontée du continent et du transfert
massif des richesses aux compagnies capitalistes.
Par le soutien à des « élites » corrompues,
expatriant le fruit de leur rapines dans les coffres
des banques occidentales, la Françafrique
maintient les peuple africains dans la misère, la
maladie, la famine, la guerre civile, l’exil,
entretenant des conflits « ethniques » au gré de
ses intérêts géostratégiques, fomentant des coups d’Etat et des génocides.
Nous soutenons dès aujourd’hui la lutte d’émancipation du peuple gabonais et
l’encourageons à trouver une forme d’organisation sociale émancipatrice des
tutelles coloniales, politico maffieuses, capitalistes, religieuses ou militaires.
Nous dénonçons la politique cynique et hypocrite de nos dirigeants,
continuatrice de l’impérialisme colonial, la diplomatie parallèle et les réseaux
secrets, les intimidations militaires, les pressions économiques, les
admonestations religieuses criminelles. Nous dénonçons l’alchimie qui
transforme le sang et la sueur des africains en bénéfices faramineux planqués
dans les paradis fiscaux. Nous dénonçons l’impérialisme économique qui
pousse des milliers d’africains à traverser, au péril de leurs vies et aux prix de
mille souffrances et arnaques, à pied le continent, puis sur de frêles barcasses
la mer, pour échouer dans nos centres de rétention, nos « jungles »
calaisiennes, nos exploitations clandestines, « au noir ».
Pour une Afrique libre et sans frontière !
Article de l’EES septembre 09
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info