Extrait ici du texte sur le Soudan, la fin du texte et la totalité du journal sont téléchargeables en pdf à la fin de l’article.
Depuis décembre, et après plusieurs situations insurrectionnelles entre 2013 et 2016, un mouvement révolutionnaire de grande ampleur s’est construit au Soudan en réaction, notamment, à l’énorme augmentation du prix du pain. Des centaines de milliers de personnes ont pris la rue, dans la ville ouvrière et historiquement très syndiquée d’Atbara par exemple, des manifs monstrueuses ont complètement débordé la police des rassemblements massifs virent le jour un peu partout dans le pays, et notamment à Khartoum, la capitale.
Le chef de l’Etat s’est employé à utiliser tous les coups politiques classiques des gouvernements pour rester en place coûte que coûte face à la révolte. La répression brutale d’abord, la police s’est très vite mise à tirer à balles réelles dans les manifestations et carte blanche a été donnée aux Rapide Special Force (RSF), des milices d’Etat qui ont plusieurs fois été auteures de rafles de présumés activistes sans que parfois les kidnappés ne redonnent de nouvelles. De sa main gauche, Bechir a tenté de rassurer son monde, en remplaçant entièrement le gouvernement d’abord le 22 février, puis en laissant, officiellement au moins, les rênes de son parti à son adjoint le 1er mars. Par ailleurs il reconnaît certaines revendications légitimes et s’engagent à des réformes économiques, sans d’ailleurs annoncer concrètement de quoi il en retourne.
Il est de toute façon trop tard pour essayer de berner les révolutionnaires dont les revendications sociales se sont très vite doublées d’un impératif politique, la chute du régime et du dictateur.
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