Déclaration publique sur les évenements qui ont eu lieu a Conchali (banlieue pauvre de Santiago).
Le 29 mars 2008 (1), à la poblacion de Eneas Tonel, commune de Conchali, l’appareil policier a une nouvelle fois fait preuve de toute sa violence, dans le but de justifier les lois répressives imposées par le gouvernement chilien, telle que la “loi de Suspicion” (présomption de culpabilité). 6 jeunes étudiants et travailleurs (dont 2 mineurs) ont ainsi été victimes de la violence et de l’impunité dont font preuve les carabineros (police chilienne) a l’égard de la population.
Autour de 22h, le 29 mars.
Des équipes de la SIP, GOPE (flics en uniforme), carabineros et police d’investigations arrivent a la población Eneas Tonel, commune de Conchali, ouvrent le feu, humiliant et intimidant des enfants, des jeunes, des adultes, dans le but évident de criminaliser une nouvelle fois la protestation sociale en commémoration du jour du jeune combattant. Toute la población, effrayée d’un tel spectacle, s’est mise a courir. 6 jeunes, braqués par les flingues policiers, ont ainsi été appréhendés.
Le gouvernement, désespéré de retrouver un jour la confiance populaire et de pouvoir se maintenir au pouvoir (l’année 2008 est également année d’élections municipales), tente de créer de toutes pieces et par la force un ordre social inexistant.
La méthode est simple : arrestations, peines de prisons, et on colle aux secteurs les plus pauvres du pays l’image de la délinquance. Ainsi les 6 personnes arrétées sont-elles inculpées pour “port d’armes et d’explosifs”, armes et explosifs qu’ils n’ont jamais eu dans les mains. Les habitants de la población, apres quelques instants de stupeur devant cette démonstration de force policiere, a défendu les jeunes.
Détenus pendant plus de 12 heures au commissariat, ils ont été frappés, humiliés, interrogés, mais ont continué de nier en bloc les diverses inculpations, affirmant leur innocence.
Autour de 18h, le 30 mars, ils ont été amenés au tribunal. La juge en charge du dossier a décidé de remettre en liberté les 6 jeunes pour manque de preuves.
Le jeudi 3 avril, le ministere de l’intérieur, représenté par Edmundo Pérez Yoma (2) et le sous-secrétaire a l’intérieur Felipe Harboe Bascuñan, a fait appel à la cour suprême pour révoquer cette mesure de remise en liberté. Il demande l’envoi en prison préventive des 6 jeunes, arguant qu’il s’agit d’un danger publique pour la société. L’intention d’utiliser la loi de sécurité intérieure de l’État est claire.
Nous lancons un appel à toutes les poblaciones, aux organisations sociales, sportives, culturelles et politiques, à dénoncer cette situation et à activer les résaux de soutien et de solidarité. Il faut dénoncer le montage médiatique et politique de l’État chilien, qui criminalise les secteurs populaires dans le but de maintenir le pouvoir gouvernemental. L’État cherche a créer la peur au sein du peuple. Un jour comme le jour du jeune combattant ne peut se résumer a de la délinquance généralisée. L’État, en le faisant, veut briser l’organisation sociale populaire.
Pour toute question ou appui, écrire a :
nomasmontajes@gmail.com
(1) Le 29 mars est, au Chili, le jour de commémoration et de protestation sociale en hommage a tous les jeunes combattants assassinés pendant la dictature et la démocratie.
(2) Edmundo Pérez Yoma est le fils d’Edmundo Perez Zujovich, qui a été ministre de l’Intérieur du gouvernement d’Eduardo Frei Montalva, et qui a perpétré le 9 mars 1969 un des plus grands et terribles massacres populaires. A Puerto Montt (sud du Chili), furent massacrées 90 familles qui ne demandaient qu’un lieu ou vivre dignement.
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