Chronique sur Cour n°2 - Sophie versus l’université Lyon 2, 24 octobre 2011

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Sophie, étudiante à Lyon 2, est passée en procès sur plainte de l’université lundi 24 octobre dernier (lire appel de la FSE ici), suite à son action de protestation contre son éviction de l’entrée en thèse à Lyon 2, via l’envoi de courriels, menée sans interruption depuis juillet 2010 (date où sa candidature aux allocations doctorales a été empêchée).

Par le billet ci-dessous, rédigé dans la forme de ses courriels de protestation envoyés à une mailing-list de plus en plus étendue au fil du temps qui passe, Sophie nous raconte l’audience du 24 octobre et l’importance du soutien concret lorsqu’on est mis.e à la barre.

Ceci sera un récit fait à la première personne, même si le « je » disparaîtra très vite, masqué par la forme d’écriture choisie par mes soins pour narrer cet épisode.

Pourquoi ce récit ?

Primo, parce que dans l’organisation anar où j’ai été formée, nous avions pour coutume de toujours faire un bilan des actions, quelles qu’elles soient, en en discutant en groupe, pour voir ce que nous en tirions, ce qui avait marché, pas marché, et en tirer les enseignements utiles pour les actions suivantes. Et ça, ça me manque aujourd’hui. Je trouvais que c’était bien, comme pratique. Je suis redevable de cet apprentissage à cette organisation, que je remercie pour cela.

Deuxio, parce que nous n’avons pas à avoir honte des procès qui nous sont intentés suite à nos actions de protestation contre un ordre injuste et/ou contre des abus de pouvoir.
Puis parce que moi, lorsque je lis – de plus en plus rarement, à mesure qu’ils deviennent pourtant de plus en plus fréquents – des appels à soutien lors de procès, ensuite, je sais juste ce que j’ai vu, et le verdict : personne ne dit rien, jamais, du vécu du procès.
Et comment ça fait, alors, au fait, un procès contre des actes militants, lorsqu’on le subit ?
Parlons-en ici, juste pour mon cas car je ne peux parler pour les autres, via ce récit, qui prendra la forme d’un épisode du « créa’tif », ce groupe mail discret voire secret que l’université Lyon 2 voue aux gémonies, et qui est mon moyen de conduire, sur la durée, ma protestation.

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La voix off – Bonjour, cher lecteur rebellyonesque, chère lectrice rebellyonesque.
Je me présente : je viens du créa’tif, cette occulte liste mail créée par Sophie pour protester contre son éviction de l’accès en thèse à Lyon 2. Même les RG ne soupçonnaient pas son existence jusqu’à l’instant présent.

Dans le créa’tif, je sers à narrer l’histoire : c’est mon job, logique, puisque je suis la voix off !

Mais je suis une voix off un peu subversive : loin de surplomber, d’un air pédant, l’ensemble des débats, je pousse mon caractère iconoclaste jusqu’à dialoguer avec mes propres personnages !
Voire, à accepter leurs critiques sur mon scénario … enfin sur ce dernier point, je crois que je n’ai pas trop le choix : il semblerait, en effet, que mon mandat de narratrice soit impératif et révocable à tout instant.

Sophie - Disons que quand elle se prend la grosse tête, la voix off, on lui baisse le son sur la table de mixage, et ça la calme tout de suite…

La voix off, ne relevant pas la remarque - Ici aujourd’hui, je vais remplir mon rôle, et plus particulièrement interviewer Sophie, car un récit sous la forme du dialogue, c’est moins monotone qu’un récit juste avec « je » ou « nous » partout.

Pour avoir une vue bien globale de l’effet d’un procès, je propose qu’on commence en amont. Sophie, par quels états es-tu passée ?

Sophie – Eh bien à vrai dire, depuis le 24 juin, date où j’ai signé ma convocation pour le procès au tribunal, j’allais pas bien du tout. J’étais déjà interdite d’accès aux campus par les arrêtés scélérats du président depuis plusieurs mois, et là, la convocation, ça a été comme si j’avais reçu un gros coup, extrêmement douloureux, en plus. Cela a mis tout l’été à passer, petit à petit. Mais en fait, jusqu’au milieu de la semaine précédant le 24 octobre, j’allais mal aussi, même si c’était moins pire.

La voix off – Ca vous fait un tel effet, un p’tit procès ?

Sophie – Ce n’est pas le procès en lui-même. Ce qui a changé au milieu de la semaine précédent l’audience, c’est les manifestations de solidarité autour de moi.
Il faut bien voir, en fait, le caractère complètement vicieux de l’interdiction d’aller dans les campus de Lyon 2 qui me bannit depuis quasiment un an maintenant : cela revient à mettre en porte à faux les militant.e.s de la fac, sommé.e.s implicitement d’être des complices de la présidence, à chaque fois qu’ils.elles organisent un débat, une réunion … dans ces locaux. Pour moi depuis bientôt un an, lire « débat à la fac », « réunion du comité de mob », ce sont des moments de plus en plus pénibles, parce que j’ai le sentiment finalement, que même le monde militant poursuit son chemin en acceptant de m’en écarter, comme si j’étais juste un être insignifiant, et plus une camarade à défendre parmi les autres. Alors voilà, les derniers temps, j’ai carrément commencé à criser, lorsque j’ai vu, de nouveau, ces réunions où je ne pouvais pas aller, à la rentrée de septembre et après.
Puis les regards des militant.e.s de Lyon 2 eux.elles-mêmes … ne parlons même pas des profs. Mais simplement de tel.le militant.e qui finit par oser me demander : « c’est vrai que tu as fait des menaces de mort envers des profs ? ». Question qu’on ne se poserait même pas s’il s’agissait de flics plaignants. Pourtant, je rappelle que le délit d’outrage, par exemple, concerne aussi bien les profs que les flics, dans la loi ! Même moi, en tant que fonctionnaire lambda, je peux l’utiliser, d’ailleurs, face à un.e usager.e, parce qu’en fait, c’est une loi valable pour tou.te.s les fonctionnaires d’Etat ! Avec les mêmes dérives potentielles possibles, donc.

Ce point législatif étant précisé, je reviens à mon sentiment d’être devenue insignifiante, un rien : il n’est probablement pas vécu que par moi aujourd’hui, notamment parmi les militant.e.s auxquel.le.s il arrive des ennuis. Je me demande, en fait, s’il ne va pas en parallèle avec un sentiment d’impuissance, d’incapacité à réagir de manière efficace, éprouvé par beaucoup d’entre nous en ce moment ?

A l’appui de ça, je vais relater ce qui a changé en milieu de semaine.

La voix off – Oui, mais avant, tu as reçu le dossier ?

Sophie – Nous avons reçu le dossier à charge une semaine avant le 24 octobre, alors que nous en avions demandé communication dès début juillet.

La voix off – Ca laisse vachement le temps de préparer sa défense ?!?

Sophie – C’est pareil pour tous les dossiers. La Justice française est un édifice en ruine on dirait : le sous effectif, c’est au point qu’au service « copies pénales », qui photocopie les dossiers pour tout le ressort du tribunal correctionnel de Lyon, il y a seulement deux personnes avec leurs 4 mains au total !

Donc moi je découvre le contenu du dossier au dernier moment. Une des premières découvertes marquantes du dossier, c’est la mention de mes convictions politiques et de mon engagement syndical. Mais je remercie presque cet.te prof de m’avoir poukave de la sorte, parce que ça a permis que des organisations et des militant.e.s réagissent par une solidarité plus claire.

Ensuite, j’ai repris d’un coup un moral d’enfer (hors le stress d’aller à une audience où on allait me juger), à partir du lendemain de la circulation de l’appel à venir à cette audience.

La voix off – Ah ?

Sophie – Oui. Parce qu’en fait, jusque là, je croisais quasiment uniquement des militant.e.s gêné.e.s, un peu fuyant.e.s, lorsqu’il s’agissait de moi et de la fac. Et puis là, pouf, du jour au lendemain, tou.te.s ceux.celles que je croisaient me demandaient « quand c’est l’audience », ou bien m’expliquaient « ça a circulé sur toutes les listes, l’info, c’est bien », puis « je vais venir ».
J’ai eu plein de « je vais venir ». Là d’un coup. D’un coup, ce n’était plus le silence de plomb et les regards fuyants à chaque tentative d’aborder la question, mais l’expression d’une grande solidarité.
Il suffisait d’un mot qui tourne via les listes pour la déclencher ! Et franchement, passer de l’indifférence apparente d’une majorité, voire des mises en causes de mon action ("tu devrais cesser ces mails, te faire oublier, partir faire ta thèse ailleurs", etc) qui me minait depuis des mois et des mois et des mois, à ces « je vais venir » … ben a fait que j’ai repris un bon moral depuis là.
Puis il y a eu aussi les gestes, comme le 21 octobre au soir, sur la place bellecour, dans le froid naissant : « mais c’est de la soupe ? ». On me répond : « mais c’est toi qui passe au tribunal lundi, c’est ça ? », puis, en me précisant « je vais venir », l’on me tend une tasse de soupe (excellente en plus), et lorsque je veux payer, on me rétorque : « non non, on te l’offre », parce que c’est mon procès lundi. Comme quoi la solidarité c’est une arme, mais c’est important de la faire sentir par des mots et des petits actes du quotidien pour qu’elle soit palpable … et en même temps, ce n’est pas évident, je pense, de la dire. On est un peu rudes et introverti.e.s, peut-être, nous les militant.e.s, sur toutes ces questions.

La voix off – Alors, ce premier procès, comment ça se passe, ensuite, finalement ?

Sophie – « Ce premier procès ». L’expression en dit long : ça sonne presque comme si subir un procès était devenu une sorte de rite de passage (au contenu un peu secret) qui faisait de toi un.e militant.e aguerri.e, on dirait. Peut-être que c’est pas ça et que je me trompe. Mais en tout cas, ça laisse entendre combien c’est devenu banal, autour de Lyon 2, de subir des procès quand on est militant.e …

La voix off – Oui, mais toi, la différence, c’est qu’en plus d’être anarchiste, syndicaliste, et, tu ne le savais pas toi-même, antispéciste, tu es folle ! Tu ne l’as pas beaucoup dit, ça, jusque là, ici !

Sophie – Oui il paraît. Ce sont les 4 profs qui ont déposé pour servir la plainte de l’université, qui le disent. S’ils le disent, c’est que ce doit être vrai … comme un mensonge devient vrai à force d’être répété longtemps, et de préférence par plusieurs personnes haut situé dans la société.

Ceci étant, même si j’étais « folle », et alors ? C’est interdit, de faire un doctorat, quand on prend son antipsychotique tous les jours pour ne pas avoir d’hallucinations ou ne pas délirer ? Ou qu’on est sous antidépresseurs ? De quel droit ces gens considèrent-ils « les fous » avec un tel mépris ? Pourquoi on aurait le droit de traiter quelqu’un comme ils m’ont traitée, du fait qu’il est « fou » ? C’est lamentable !

La voix off – OK. Ceci étant précisé, je nous transporte dans le temps, jusqu’au week end précédent l’audience.
Week end que Sophie passe au milieu de mails imprimés, qu’elle a à classer pour sa défense.
Stressant, hein, c’est déjà demain, le 24 ?

Sophie – Oh ça va. Le moment qui est toujours trop loin, mais une fois qu’il est presque là, qu’est-ce que ce serait mieux s’il était loin…

La voix off – En vérité, mieux vaudrait qu’il n’existe pas, quoi.

Comme le procès est un lundi, Sophie doit prendre un jour de congé pour s’y rendre l’après midi, et voir son avocat le matin, vu les délais.

Sophie – C’est pas le premier jour de congés que je dois perdre dans cette histoire…

La voix off – Lundi en début d’après midi, il fait beau, un soleil d’automne, rasant, éclaire le parvis du tribunal. 13h45 pétantes, Sophie s’installe sur l’un des bancs, devant.

Sophie – P’tain, c’est stressant, y’a personne ! Tu crois qu’ils vont venir ?

La voix off – Cinq minutes ont passé.

Sophie – P’tain, ils sont où, tous ? Ils m’ont dit qu’ils venaient. Hé, vous êtes nombreux.euses à m’avoir promis de venir ! Y’a personne…

La voix off – Te stresse pas, c’est le quart d’heure lyonnais.

Sophie – P’tain, dire que les procès des autres, j’y vais pas avant 16h parce que l’après midi, ben je bosse … ça leur fait pareil, au début, quand il n’y a encore personne ? La même incertitude, le même flip ?

La voix off – Il faut leur poser la question.

Mais, tiens, regarde qui voilà. Et ils arrivent en même temps, presque.

Sophie – Tout le monde de la FSE, ou presque, en groupe. Même celui qui grommelait contre mon mode d’action bizarre car il n’est même pas médiatique. Et puis alors là, parole donnée, parole tenue : les vieilles copines de la section syndicale CGT d’où je bosse. Puis un étudiant de Lyon 2, une copine ancienne, et ma sœur.
Ouf.

La voix off – Le temps passe, il est 14h30.

Sophie – Personne d’autre n’arrive. Pourtant, plein m’avaient dit qu’ils.elles viendraient. P’tain mais ils.elles sont où, tou.te.s ?

La voix off – Ton avocat t’as dit que vous passiez vers 15h –15h30, donc tu attends encore dehors.

Sophie – Puis je me dis que si ça se trouve, ils.elles sont dedans, les autres, tout simplement. Alors je vais faire un tour dedans pour voir.

La voix off – Sophie entre donc dans le palais, passe pour cela devant le poste de guet de la panthère des neiges, dont le rôle est ici de veiller à ce que les gens qui entrent le fassent de manière pacifique, sans armes.

Sophie – Eh ? C’est un personnage de fiction, mélange pas tout, ils.elles vont rien comprendre !

La voix off – Ce n’est pas un personnage de fiction, ici. C’est un rébus.

La panthère des neiges, que je vous traduis en langage car les animaux n’ont pas de langage : « je veille sur la neige. Tu ne transporte rien qui serait susceptible de la souiller ici ? »

Sophie – Non. Regarde.

La panthère des neiges : « Bienvenue alors. On commence à se connaître, à force… »

Sophie – Merci.

La voix off – Sophie entre dans la salle, qui est …

Sophie – Presque pleine !!! Pfff !!! Y’a plein de gens que je connais, là, et le juge un peu rouge, à la tribune, devant tout ce monde imprévu !

La voix off – Ils croyaient juger une hystérique isolée, peut-être ?

Sophie – Ben grâce à ceux et celles qui sont venu.e.s, le scénario a été infléchi. Je les en remercie.

La voix off – Tu vas donc chercher les autres dehors, et tout le monde rentre dans la salle.

Sophie – Sauf moi, qui vais me prendre à boire, parce qu’après, je ne pourrai plus.

La voix off – Mais voilà qu’un de tes camarades sort de la salle pour t’appeler.

Le camaro – Le juge te demande.

Sophie – Je pose fissa mon gobelet par terre derrière la porte. J’entre, et en plus il faut aller jusqu’à ce machin qui a l’air très effrayant et qu’on appelle « la barre ». Le truc où les gens sont tout petits et penauds, même quand ils sont en costard cravate, devant le grand juge sur sa tribune.

La voix off – Oui. Mais quand on a fait des fausses factures, y’a de quoi, se faire tout petit devant le juge sur sa tribune, non ?

Sophie – Possible. Mais dans ce tribunal-là, c’étaient d’autres affaires que ça, qui passaient. Des « petites » affaires.

Donc je viens vers la fameuse barre, sous les regards de soutien, nombreux et qui me donnent mon assurance, du public présent. Et là, me retrouve à une place pas si mal que ça. tu ne vois pas le public, mais tu sens sa présence derrière, comme un appui pour toi. Peut-être le sens-tu à travers le regard du juge, qui lui, est scruté par tous les yeux de la salle, qui le regardent de face.
Puis en même temps, en fait, c’est pas mal étudié comme truc, la barre : ça ressemble à un pupitre, tu as la place pour t’appuyer dessus, y mettre des feuilles … ça te protège toi comme la tribune protège et définit le juge et ses fonctions. Même la distance entre la tribune et la barre, je ne sais pas comment ils l’ont calculée, mais c’est ni trop loin, ni trop près. Bref. En fait, avec le public derrière, ça met presque à l’aise.

La voix off – Hormis le fait que, quand même, c’est pour discuter de choses pénales…

Sophie – Ben là, même pas. En fait, le juge me fait une demande : il souhaiterait, avant de juger sur le fond, avoir une expertise psy sur moi. Comme il doit avoir mon accord, il me le demande. Ah mais excusez-moi Monsieur, il faut que j’en parle à mon avocat, qui n’est pas encore revenu de la Cour d’appel.

La voix off – Votre avocat ? C’est qui ? Répond le président du tribunal.

Sophie – Lorsque je lui donne le nom de mon avocat, je vois le juge marquer un temps d’arrêt étonné.

La voix off – Lecteur rebellyonnesque, lectrice rebellyonnesque, on dirait qu’il croyait vraiment avoir affaire à une hystérique foldingue isolée.

Sophie – Oui. Face à l’avocat de l’université, qui n’est pas le premier jeune avocat venu… ils s’imaginaient qu’on allait mettre une petite pointure ?

La voix off – Heureusement que Sophie a enfreint l’interdiction d’accéder aux campus, pour assister au débat autour des révolutions arabes. Sinon, Solidaires n’aurait pas été au courant de sa situation, et elle n’aurait pas connu, par leur intermédiaire, cet avocat.

Sophie – J’avais bien l’avocat de la CGT pôle emploi, qui était pas mal aussi, mais je ne crois pas que son nom aurait fait le même effet au juge…

La voix off – Ce faisant, Sophie sort de la pièce, à la demande du juge, pour contacter son avocat.

Sophie – Qui est précisément en train d’arriver. Donc après discussion, on convient qu’on accepte la demande, mais en y mettant des conditions de périmètre afin de garantir l’indépendance du psy vis à vis de la partie plaignante.

La voix off – L’avocat de la partie plaignante, quand vous expliquez cela au juge, en profite pour remarquer que lui, il a confiance dans les psys du périmètre que vous avez fait exclure.

Sophie – Voui. Sachant que dans le CA de Lyon 2, parmi les personnalités extérieures, il y a le président du Vinatier… bien sûr qu’on fait confiance. M’enfin sans tomber dans la parano, y’a des limites à la confiance là.

La voix off – Sophie laisse l’avocat de la partie adverse effectuer ses insinuations de la sorte, sans y répondre. Puis le juge lui fait :

Le juge, cité de mémoire – Vous irez ou vous n’irez pas, enfin vous faites comme vous voulez, hein.

Sophie, répondant au juge, l’air agacée qu’il la prenne pour autre chose qu’une femme de parole – Nous avons donné notre accord, Monsieur le président.

L’avocat de l’université, en remettant une couche sur le thème de l’apitoiement – Nommer un expert psy hors de Lyon (comme le demande la défense), cela va être une contrainte, pour Mademoiselle Perrin (sous entendu : elle va devoir faire un voyage en train ou voiture).

Sophie, répondant cette fois, calmement mais fermement, en appuyant sa remarque d’un regard vers l’avocat de l’université – Ce n’est pas la première contrainte que j’aie à supporter dans cette affaire.

La voix off – L’avocat se tait. Comme on le fait en général quand Sophie répond ainsi.

Sophie – J’ai aussi l’habitude des réunions soft en commission paritaire : je connais les codes de communication avec ces messieurs, bien soft, et cela, l’avocat de l’université va l’apprendre.

La voix off – Avant de repartir de la barre, Sophie entend très nettement le procureur commenter : « c’est une affaire individuelle, ce n’est pas l’affaire du siècle ». Pour se rassurer ? Parce qu’il le croit ? Parce qu’au contraire, il commence à en douter, grâce au public présent et au nom de l’avocat de la défense ?
Mystère.

Sophie – Ou alors, c’est que depuis 2009 et le procès d’Alexandre Maupin et de Tayeb, ils ont perdu l’habitude des salles pleines de militant.e.s ?

La voix off – Dans cette hypothèse, celui qui passe en procès pour avoir écrit « no tiran », ou encore pour avoir participé à une auto-réduction, seraient également des « affaires individuelles » ?

Sophie – C’est possible.
Enfin, le marmonnement du proc’, et même les échanges entre moi et le juge, apparemment il n’y a que les premiers rangs qui les ont bien entendus.

La voix off – C’est une manie qu’ils ont, étrange, de ne pas parler fort.

Sophie – Ouais. On dirait qu’ils marmonnent, presque exprès pour ne pas être bien entendus. Ca je l’ai constaté en venant observer les procès dans des salles d’audience quasiment sans public, des jours ordinaires.
Ca fait comme s’ils voulaient rester entre eux, à débattre, sans être réellement en audience publique. Mais c’est possible que je me trompe, aussi, sur leurs raisons.

La voix off – En tout cas, la présence d’un public nombreux les rend différents.

Sophie – Oui. C’est clair ! Là en plus, ils ont l’air d’avoir été surpris de cette présence de soutien importante.

La voix off – Eh bien la prochaine fois, ils seront moins surpris !

Sophie – Oui, mais la prochaine fois, ce serait mieux s’il n’y avait pas de place pour tout le monde dans la salle d’audience. Ce serait possible facilement, ça, si tous les gens qui m’ont dit « je vais venir », n’oubliaient pas de le faire … parce que franchement, ça faisait vraiment au moins trois fois plus de monde que celles et ceux qui sont effectivement venu.e.s !

Allez, en plus, vu que l’audience est en janvier, avec une bonne soupe chaude et délicieuse pour tenir (ou un vin chaud...), y’aurait plein de monde pour venir au rassemblement devant le tribunal, en plus de remplir la salle d’audience encore plus. Je dis ça, mais moi, je ne sais pas faire les soupes délicieuses comme cela … enfin si on veut m’apprendre la recette, je participerai volontiers à la mise en place d’une tambouille.

La voix off – Non mais je rêve ? Elle voudrait rendre les audiences au tribunal presque réconfortantes de chaleur humaine pour les militant.e.s qui y passent ?

Sophie – Bah ouais. Franchement, c’est mieux s’il y a (par exemple) une bonne soupe chaude pour nous rassembler, que si on reste dans le froid à attendre le verdict, non ?
Puis moi j’aime bien l’idée de transformer un mauvais moment, en un moment où on peut être ensemble, être une force. Un moment qui nous donne l’impulsion pour revenir soutenir les suivant.e.s.

La voix off – Avant même cela, peut-être qu’il s’agirait de faire connaissance les un.e.s les autres, d’ailleurs.

Sophie – Oui. C’est marrant, là, il y avait trois groupes : un groupe de « mes proches » plus les gens de Solidaires, un groupe de jeunes étudiant.e.s syndicalistes FSE, et puis à côté, un groupe de vieilles syndicalistes de ma boîte. Plusieurs mondes différents, qui ne se connaissent pas … et moi je les connais tous, tout en étant un peu au bord de chacun.
Et ça me plairait qu’ils se rencontrent, autour d’une soupe ou d’autre chose, un après midi de janvier devant le tribunal, parce qu’ils ont chacun des histoires de luttes différentes, qui pourraient intéresser les autres en fait.

La voix off – Et en conclusion, tu dirais que tu te sens comment, depuis l’audience de lundi 24 octobre ?

Sophie – J’ai arrêté de me sentir isolée, grâce à tout ce qui a changé autour de moi en si peu de temps, relativement au procès. J’ai arrêté d’avoir des insomnies, alors que je m’en suis tapée tout l’été depuis que j’ai reçu la convoc’. Et arrêté d’avoir ces accès de désespoir qui me poussaient à adhérer, à force de temps et d’usure, à l’image qui était renvoyée de moi par l’université … sans y adhérer totalement. Y adhérer à distance, en fait, mais avec douleur. Et la douleur provoquait les insomnies, et tout ce qui allait avec. Je fuyais même les militant.e.s, tellement c’était violent d’être isolée dans cette citadelle de silence, voire de désapprobation affichée ("tu devrais arrêter ces mails, c’est mauvais pour ta santé, ou ton blase au pénal, ou etc").

Après, ça, c’est pour le procès. Pour la lutte vis à vis de Lyon 2 pour mon accès en thèse … j’ai l’impression que pour un certain nombre, c’est mort. Mais moi, je signale que je n’ai aucune intention de lâcher cette affaire-là, parce que je suis désolée, mais c’est inacceptable d’évincer qui que ce soit de l’accès en thèse de cette manière ! Et encore, moi, j’ai un travail. Si j’avais été primo-étudiante, c’est tout mon avenir, qui aurait été fichu à la flotte !

Le président, sursautant – Voulez-vous dire que vous ne vous arrêterez pas ?

Sophie – Eh bien, malgré vos demandes au tribunal pénal de 1 euro de dommages et intérêts pour la fac, plus 1500 euros de frais, qui pourraient s’ajouter aux 1000 euros de frais réclamés par vous pour rembourser le temps de travail de votre service juridique pour répondre (et quelle réponse, mazette !) à mon recours au tribunal administratif contre vos arrêtés, et malgré les 1500 + 1500 euros demandés par mon ex-codirectrice de mémoire à titre de dommages et intérêt + frais également, non Monsieur, je n’ai pas l’intention de m’arrêter.

Je ne suis pas une délinquante par mon action, mais une militante. Et cela, Monsieur, il va falloir que vous l’appreniez. Quel que soit le temps que cela prenne.
A cause de votre gestion à mon sens minable de cette situation, j’ai perdu déjà 2 ans pour mon entrée en thèse à Lyon 2, plus les jours de congés pour audiences et éventuelle garde à vue (merci au flic pour son impartialité et sa modération ici – sur copwatch, je suggère de lui mettre une bonne note à celui-là, car il la mérite). Plus tout le temps à rédiger des mémoires juridiques (même si c’est instructif et que, la prochaine fois que vous fermez la fac administrativement pendant un blocage, je saurais saisir la moindre faille juridique de vos procédures, juste retour des choses…). Etc.

Le président – Ah. Voyez qu’elle est PROCEDURIERE.

Sophie – C’est un crime ? Ben oui, je suis procédurière. Mon boulot, c’est de faire des procédures (informatiques). Et croyez moi, l’ordinateur, si vous mettez une virgule de travers, il pardonne pas. Alors oui, j’ai de l’entrainement pour vous répondre, Monsieur.
Il me manque juste les renforts pour gagner la lutte pour le respect qui s’est ainsi engagée.

La voix off – Mais nous arrivons à la longueur standard d’un billet du créa’tif, aussi il est temps de conclure ce récit, qui donne des bribes du réel.
Aussi, la lumière sur la scène devient de plus en plus ténue, estompant les présences des protagonistes du présent épisode.
Seule la panthère des neiges, qui fait toujours le guet à l’entrée, y voit dans ce noir.

Et sur elle, et sur nous, nous allons pouvoir faire, comme à chaque épisode du créa’tif :

*** RIDEAU***

A très bientôt.

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  • Le 22 octobre 2012 à 00:19, par Sophie

    En tentative de réponse aux propos, bien étranges, d’Anna.

    Peu après mon audience du 24 octobre, j’ai vu passer sur rebellyon une info révoltante sur un jeune victime, à proximité d’un squat, de violences policières puis d’une plainte des flics et donc en procès. J’ai transmis cette info et l’appel à venir le soutenir via ma liste mail (celle-là même qui, selon la fac, doit disparaître car ma liberté d’expression, c’est du « harcèlement », mon information, c’est de la « diarrhée électronique », les extraits de mes mémoires de recherche, c’est « des mails d’une extrême violence », etc). Puis j’ai transféré le courriel à certaines listes militantes locales, pour qu’il ait des chances que, comme moi, un maximum de monde vienne le soutenir par sa présence à son audience.
    Puis dans l’espace rédactionnel interne de rebellyon, j’ai vu une série de commentaires étranges, qui m’ont conduit à me demander si cette affaire n’était pas un hoax... j’ai soigneusement relu les commentaires, puis l’article.
    J’ai alors compris que la probabilité qu’il s’agisse d’un hoax était très élevée.
    Mais il existait également une probabilité (faible, mais existante) que le récit soit vrai...
    Dès lors, j’étais entre deux risques : celui d’avoir communiqué un hoax, et que des militant.e.s viennent à une audience inexistante, et à l’avenir, ne croient plus les appels à venir en soutien à de telles audiences, et ne viennent donc pas.
    Et celui de dire « attention, on dirait qu’en fait, c’est un hoax », et que le jeune existe...et se retrouve seul à l’audience face à tout ça.
    Je me suis mordue les doigts d’avoir communiqué « trop vite » à mes réseaux mail autour de cette affaire...sans vérifier ma source, en fait.
    J’ai pensé : « j’ai fait pour ma liste d’abonné.e.s du mauvais journalisme aujourd’hui, en communiquant ainsi sans vérifier ma source. Ca me servira de leçon... ».

    Alors j’ai essayé de faire au moins mal. J’ai rédigé un courriel dans lequel j’expliquais pourquoi je pensais que c’était assez probablement un hoax, et ce qu’il serait peut-être bien de faire pour éviter ce risque à l’avenir (le billet était rédigé depuis « publication rapide », par une adresse mail « guiltybynature@gmail.com »... et dans les commentaires internes à l’espace rédactionnel, ça étonnait cette info, car les squatteurs.euses eux.elles-mêmes n’étaient pas au courant - autant de choses cumulées, qui m’ont fait (me) dire qu’il faut vérifier l’info, lorsqu’il y a un tel cumul de facteurs de doute...).
    J’ai aussi écrit que ça me gênait beaucoup d’écrire ce que j’étais en train d’écrire, si jamais ce n’était pas un hoax... et ai donc invité les militant.e.s à faire « comme ils.elles le sentaient », en signalant que si ce jeune existait, ça serait mieux qu’il y ait quand même des gens, mais qu’il n’avait même pas laissé la salle d’audience où aller, dans l’article...donc que c’était compliqué, en plus.
    J’ai du coup transmis ce nouveau courriel à l’ensemble des réseaux ayant reçu précédemment l’info par mon canal... je n’ai rien mis sur rebellyon (hormis sur l’espace rédactionnel interne), d’une part car je ne suis que rédactrice d’articles, et pas entre guillemet « responsable » des choix de publication ou non publication d’articles via ce média, mais aussi pour le cas où ce ne soit pas un hoax, ne pas « casser » l’info que rebellyon avait choisi de publier - simplement j’ai défait l’info que moi j’avais transmis par le média dont moi j’étais responsable : les billets du groupe « crea’tif ». Depuis, je suis devenue beaucoup plus prudente et moins rapide, à transmettre via mon média, les articles des autres...

    Je n’ai jamais dit ou écrit ou même pensé que le gars, s’il existait, pouvait être un RG, mais que l’auteur (totalement anonyme) de l’article, guiltybynature@gmail.com, pouvait bien être un RG OU quelqu’un gravitant autour de Lyon 2. Ceci parce que pour connaître aussi bien rebellyon (fonctionnement matériel + « stéréotypes » à fournir pour que le hoax plaise au point qu’on en oublie de vérifier l’info... moi y compris), il faut soit être des RG, soit être un.e militant.e proche de rebellyon. Or, hormis nous, qui sont les plus gros lecteurs de rebellyon ? Ben les RG, et les profs qui veulent savoir ce qu’on va leur faire encore...
    Mais je n’ai pas dit que qui que ce soit était un RG, en mode accusatoire, comme une certitude, en pointant le doigt pour mettre à l’index cette personne.

    Voilà pour être au clair sur le contenu de mon message, et ses raisons.
    Sur les similitudes ou pas avec ma situation...c’est de l’opinion personnelle. Anna exprime la sienne, et moi j’ai exprimé la mienne dans le courriel.

    Enfin, Anna, dont l’adresse mail pour ce commentaire était « entrelenclumeetlemarteau@gmail.com », écrit « Je suis désolée de voir que malgrè toute ta situation tu t’amuses à décrédibiliser les gens gratuitement, et ceci est une remarque générale car je constate que dans ce milieu là, au lieu de se soutenir on passe notre temps à chercher à dénoncer les autres pour se faire une place. »

    Montrant par là qu’elle connait pas trop mal l’ambiance du moment dans le monde militant lyonnais à ce moment-là ... Mais d’où je suis, c’est son « complément d’information », qui décrédibilise une personne gratuitement, et constitue une parfaite illustration du problème général dénoncé (à juste titre) par elle concernant cette ambiance pourrie du monde militant d’alors.
    En lisant cela, je me suis sentie comme un clou martelé entre « lenclumeetlemarteau », ça m’a fait mal, ça m’a fait du mal.
    Voir aujourd’hui encore ce message « d’elle » (une anonyme nommée « Anna entrelenclumeetlemarteau@gmail.com »), savoir que des gens le lisent encore, à chaque fois qu’ils arrivent sur cet article (et il y en a, car il est référencé correctement ici : http://sophia.perrin.free.fr/situationsophie.htm), me fait toujours aussi mal.
    Alors j’espère que cette fois-ci, mon message de démenti et de réponse passera. Car une autre source de douleur à cette époque, c’est qu’il n’était pas passé, cependant que celui d’Anna avait été publié comme une lettre à la poste, alors même que la seule « information » qu’il apportait, c’étaitdes ragots me pourrissant, et là encore, à l’exactitude non vérifiée par ceux qui ont accepté leur mise en ligne à l’époque.

    Et lorsque Anna entrelenclumeeetlemarteau@gmail.com écrit : « tu n’hesites pas à donner des informations privées comme son adresse mail, tu n’as jamais fait d’excuses publiques (privés je n’en sais rien) mais il me semble que c’est la moindre des choses à faire quand on fait une erreur qui porte préjudice à quelqu’un. »

    Je réponds, pour finir, que dans mon courriel envoyé aux listes il n’y avait pas son adresse mail complète (contrairement à là maintenant), puisque je n’avais pas marqué « @gmail.com », mais uniquement « guiltybynature ». Et donc que je crois que, en effet, la moindre des choses quand on fait une erreur qui porte préjudice à quelqu’un, voire plusieurs comme celles que je viens de citer, la moindre des choses, c’est en effet de s’excuser et, surtout, de réparer cette erreur.

    J’ajoute avoir reçu, dans ma boite mail, fin 2011 (même période donc) plusieurs mails expédiés d’une adresse mail intitulée cette fois « antisophieperrin@gmail.com ».
    Ces mails étaient trois, et dans l’ordre, c’était :
    - une photo du dictateur de Corée du nord
    - une photo d’une potence
    - un logo de produit chimique nocif : le logo précis était une tête de mort, avec marqué en dessous « élément toxique »...

    Les similitudes d’adresses (anonymat, imitation de ma pluralité d’adresses en @gmail.com qui elles n’avaient, de ma part, comme motivation que d’arriver à contourner la censure de mes adresses mail par la fac - toutes étaient identifiables car moi je mettais mon nom et prénom dedans), me font me poser des questions sur la ou les sources de tout ça... mais j’ai peur de tomber dans une crise de parano fixée sur les alentours de certains sous groupes de membres de Lyon 2. Donc je m’arrête là, et j’espère que cette fois, mon présent mot de démenti sera publié ici.

    Merci par avance.

    Sophie

  • Le 7 novembre 2011 à 17:09, par Anna

    Ton histoire est interessante, et j’espère que d’un point du vue juridique tu auras gain de cause. Seulement, je tiens à revenir sur un mail que j’ai reçu via les mailings list. J’attendais impatiemment que tu mettes un point public sur Rebellyon mais tu t’es bien gardée de le faire. Tu as lancé la rumeur que l’article sur la personne qui passait au TGI le 31 Octobre pour rebellion était une intox. Dans ton mail, il y a quelque chose qui m’a choqué c’est que tu te mettais beaucoup en avant alors que son affaire ne te concernait en aucun point et qu’il n’y avait pas vraiment les similitudes que tu soulignais. Curieuse, je suis passée au TGI pour voir si un collectif était présent et si il y a avait ou non intox. Et il y avait bien un procès pour ce gars. Je me suis renseignée dans mon entourage et beaucoup de gens ont reçu ton mail, où tu le fais passer pour un RG ou je ne sais quoi, où tu n’hesites pas à donner des informations privées comme son adresse mail, tu n’as jamais fait d’excuses publiques (privés je n’en sais rien) mais il me semble que c’est la moindre des choses à faire quand on fait une erreur qui porte préjudice à quelqu’un. Alors je suis ravie qu’il y est eu beaucoup de monde en soutien à ton prcès, ça prouve qu’il y a une bonne dynamique. Mais il y aurait pu avoir plus de monde à son procès à lui, et ce n’est pas parce qu’il n’a pas écrit des articles tous les jours pour raconter son histoire qu’elle ne vaut pas la peine. Je suis désolée de voir que malgrè toute ta situation tu t’amuses à décrédibiliser les gens gratuitement, et ceci est une remarque générale car je constate que dans ce milieu là, au lieu de se soutenir on passe notre temps à chercher à dénoncer les autres pour se faire une place.
    Je suis peut-être un peu crue, désolée d’écrire ça publiquement mais c’est aussi pour informer ceux qui ne le sont pas que ton mail était une erreur.

  • Le 1er novembre 2011 à 10:14, par ara

    sophie je t’ai fait part de ma solidarité vendredi soir et je t’ai offert la soupe , mais je t’ai dit, et j’en été désolée ,qu’absente de lyon ce lundi là je ne serais pas au tribunal ...j’ai vraiment insisté ...à bientôt ara

  • Le 31 octobre 2011 à 12:06, par luc nemeth

    on souhaite bien sûr toute réussite à Sophie, dont l’intérêt du récit est aussi de nous rappeler, avec l’aide de la voix off : que la magistrature en toge et en toc, chie dans son froc, à la seule perspective d’avoir du public en face d’elle ! Telle est même la raison pour laquelle en date du 13 octobre 2010, dans une situation où j’étais en position de plaignant, j’ai déposé une « question prioritaire de constitutionnalité » -puisque cela fait partie des droits qui en théorie nous sont reconnus par le régime de Sa Talonnette Suprême. En effet je venais de recevoir, du Procureur Général de la Cour d’appel de Paris (c’est dire, si j’étais fier...), un AVIS A TIERS APPELANT concernant une audience devant se dérouler le 21 octobre et qui comportait, en tête, l’indication :

    Seuls les avocats sont admis

    dans la salle d’audience, sauf décision

    contraire de la chambre de l’instruction

    (article 199 du code de procédure pénale).

    S’agissant d’une audience au résultat connu d’avance j’ai donc fait preuve d’un courage-qui-ne-me-coûtait pas cher et décidé de chier dans la colle, au motif énoncé, que on ne m’enlèvera pas de l’idée que cette disposition est contraire au principe de la Constitution française, qui sauf exception dûment justifiée garantit le caractère public des audiences, et j’ai conclu :

    POUR CE MOTIF

    J’ai l’honneur d’opposer exception de constitutionnalité à cet AVIS A TIERS APPELANT qui prétendrait m’interdire, ainsi qu’à tout citoyen qui souhaiterait en savoir plus sur les agissements de la nommée ZIMMERMANN Sylvia (Doyen des Juges d’instruction), d’assister à l’audience lors de laquelle sera appelée mon affaire.

    En effet il s’agissait d’un appel simple, pour lequel le recours à un avocat n’est pas nécessaire : à travers l’interdiction qui m’était faite on faisait donc obstruction aux droits de la défense ! Mais, s’agissant d’une affaire où des intérêts réputés supérieurs étaient en jeu (au point que la juge ZIMMERMANN ici nommée avait pondu une... ordonnance de refus d’instruire, pour contrer une plainte avec constitution de partie civile), la Cour a tout simplement escamoté ma requête, et n’en a pas même accusé réception. Aussi, et puisque cela fait partie des droits nouveaux qui en théorie nous sont reconnus par le régime de Sa Talonnette Suprême, j’ai alors directement saisi le Conseil Supérieur de la Magistrature, lequel a bien entendu... escamoté ma requête, et n’en a pas même accusé réception !
    Tels sont les gens, qui dans la République de Sa Talonnette Suprême, se dandinent aux frais du con-tribuable, et exercent le beau métier de magistrat.

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