Spectacle politique Partage des savoirs

Contre le petit confort nihiliste bourgeois-blanc-hétéro - Voter avec un bulletin ET un pavé

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Nous discutons du dogme de la morale anarchiste qui voudrait que les anarchistes se doivent de refuser de voter en tout temps et en tout lieu. Ce texte est une réponse au texte Après le naufrage qui rend responsable toustes les votant.es des violences d’état, en particulier les camarades anarchistes.

Présentation

Un collectif nommé « des insurrectionnalistes » a récemment publié sur Rebellyon Après le naufrage, qui fait suite à un précédent texte intitulé Le citoyennisme qui vient (tu trouveras le lien ici si tu as envie de t’en faire un avis : https://rebellyon.info/Apres-le-naufrage-a-propos-de-l-anarcho-26308). Ce texte fustige toutes les personnes ayant voté en 2024. Les camarades se revendiquant de l’anarchisme sont particulièrement visé.es. Il les accuse d’être responsables des violences d’état et pratique un confusionnisme historique nauséabond. Cela nous parait hautement douteux et nous souhaitons y répondre.

Posons-le d’emblée, nous n’aimons ni l’état, ni les systèmes de domination en place et nous ne condamnons pas les dégradations. Nous savons également que les conquis sociaux sont le fruit de la lutte. Enfin, il nous semble évident que le vote seul dans le système actuel n’est qu’un instrument des dominant.es pour faire vivre une fausse idée de la démocratie.

Dans le texte Après le naufrage, le collectif se réclame d’une pureté anarchiste telle qu’ils affichent fièrement leur refus de participer à toute élection. Nous allons discuter de cette « règle » de la morale anarchiste qui voudrait que les anarchistes se doivent de refuser obstinément de voter en tout temps et en tout lieu. Suivre une règle ou un comportement sans chercher à l’inscrire dans un contexte ni le questionner, cela a un mot : ça s’appelle un dogme. Ce dogme nous est problématique car il produit une pensée qui n’est pas en phase avec le réel. Produire et partager une telle pensée nous semble dangereux car elle nous prive d’un moyen d’action facile et accessible au plus grand nombre. Plus largement en tant qu’anarchistes il nous paraît important de combattre tous les dogmes.

Nous remarquons aussi que le collectif invoque énormément de citations d’auteurs pour appuyer son propos et lui donner une force supplémentaire (pas d’autrices dans leur corpus. Parmi les auteur.ices anarchistes les plus connu.es ayant écrit sur le sujet on trouve pourtant Louise Michel ou Emma Goldman. Oubli révélateur ? Oui, on le croit fort). En rhétorique on appelle cela des arguments d’autorité. Ça a beau faire Klasse et Kultivé, ça ne rend pas pour autant un discours pertinent dans un contexte donné. Et même, ça fait vite KK quand ça devient trop voyant.

Camarade lecteur.rice, désolés d’avance on a tartiné. Il nous semblait important de revenir en détail sur les nombreux aspects développés par le texte.

Contexte

Nous rappelons que le texte parle des élections législatives de 2024. Ces élections devaient permettre de départager trois blocs : un bloc de gauche, sous la bannière du nouveau front populaire (NFP), le bloc des macronards radicalisé.es et le bloc d’extrême droite. L’existence du NFP a créé à gauche un engouement certain poussant beaucoup de camarades à se mobiliser pour l’occasion. Sans discuter du fond des programmes, ce n’est pas tout à fait l’objet du texte critiqué, nous avons pu constater la mythique « union des gauches » se faire. Union qui semblait d’autant plus nécessaire que le FN se rapproche toujours du pouvoir, d’élections en élections. Cette union n’est pas, et n’a jamais été, l’aboutissement d’une vie de lutte militante acharnée qui se terminerait dans l’apotéose d’un bulletin sensuellement glissé dans une urne suivi d’un orgasme à 20h. Non. Il y avait urgence, et il y a encore urgence, à lutter contre l’extrême droite et ses allié.es du bloc bourgeois partout, tout le temps.

Argumentaire

Le collectif « des insurrectionnalistes » se moque de la différence d’intensité que pourrait connaître la guerre aux pauvres et aux personnes minorisées, la répression policière, les atteintes aux libertés publiques et fondamentales si des nazi.es (des vrai.es, avec des vrai.es croix gammées et des vrai.es idées génocidaires) ou des fascistes contrôlaient totalement l’appareil d’état. Bien entendu la guerre aux pauvres et aux personnes minorisées, la répression policière, les atteintes aux libertés publiques et fondamentales existent. Cela existe, tue, brise des vies, mutile les corps et les esprits, vole des espoirs et détruit des utopies. Mais il faut se rouler dans un confort bourgeois-blanc-hétéro crasse pour imaginer que cela ne pourrait pas être pire. Il serait pertinent d’ouvrir les yeux ou simplement un livre d’histoire avant de se draper d’orgueil. L’argument est doublé d’un autre poncif : acquérir des droits serait dépolitisant. Là encore, l’argument est socialement situé.

Nous invitons nos appelo-insurrectionnalistes à aller rencontrer des migrant.es (dans la vraie vie) qui traversent des frontières, la répression, l’enfermement, parfois jusqu’à en mourir.

Nous les invitons à aller rencontrer des personnes LGBTQIA + qui trop souvent se font harceler ou agresser du simple fait de leur existence, parfois jusqu’à en mourir.

Nous les invitons à aller rencontrer des pauvres (des vrai.es) qui vivent à la rue ou dans des conditions indignes, parfois jusqu’à en mourir.

Nous les invitons à aller rencontrer des personnes sexisées qui trop souvent se font harceler ou agresser du simple fait de leur existence, parfois jusqu’à en mourir.

Nous les invitons à aller rencontrer des prolétaires (des vrai.es) qui travaillent dans des conditions inacceptables, parfois jusqu’à en mourir.

Nous les invitons à rencontrer des personnes racisées, en particulier celles vivants dans des quartiers pauvres, qui se font humilier par les pouvoirs publics, harceler et agresser continuellement par la police, parfois jusqu’à en mourir.

En somme, nous les invitons à sortir de leur confort bourgeois-blanc-hétéro et à aller rencontrer celleux qui souffrent déjà des politiques étatiques répressives. Nous les invitons à aller rencontrer celleux qui souffriraient d’autant plus si l’état était totalement aux mains de nazi.es et autres fascistes. Pour celleux qui vivent au jour le jour, avoir des droits, obtenir des conquis, c’est avant tout vivre et arrêter de survivre ! Dans ces conditions, oser critiquer un de leurs (nos) modes d’action est proprement abject.

Dans une perspective militante utilitariste, il nous paraît également plus facile de lutter pour faire advenir nos idées si nous devons lutter contre une gauche réformiste que contre des nazi.es et des fascistes (oui, on connaît la loi travail, oui, on connaît Sivens, oui, on connaît NDDL mais on connaît aussi les révoltés pour Nahel, on connaît aussi Ste So, on connait aussi la révolte en Kanaky). Mettre tous les gouvernements et tous les types d’état sur le même plan c’est du confusionnisme, voir du révisionnisme. Comment oser affirmer que le Front Populaire de 36 qui a obtenu beaucoup d’avancées sociales pour la classe ouvrière serait de la même essence que le gouvernement de Vichy qui a fait arrêter, déporter, assassiner juifs.ves, LGBTQIA+, handicapé.es, anarchistes, communistes, résistant.es ? En tant qu’anarchistes nous sommes contre tous les gouvernements mais il est plus facile de lutter contre certains que contre d’autres. En tant qu’anarchistes nous nous positionnons également contre toute manipulation de l’histoire et du réel.

Se détacher à ce point du réel et des conséquences des actes sur autrui c’est du nihilisme. Et le nihisme c’est cool que dans les flims.

Et quel mépris, de classe assurément, que d’affirmer qu’après avoir obtenu une amélioration de nos conditions de vie, notre désir d’émancipation s’émousserait. Nous ne risquons pas nos vies et nos libertés pour un SMIC à 2 000€, nous le faisons car nous croyons en l’utopie anarchiste.

D’après nos appelo-insurrectionnalistes, voter serait légitimer l’état. Cet argument ne tient pas. Payer ses impôts, utiliser les services publics, se faire vacciner, bénéficier des minimas sociaux, c’est aussi participer d’une manière ou d’une autre au système étatique. Alors quoi ? On arrête de tenter de répartir les richesses via l’impôt ? On arrête d’emprunter les routes et on ne se rend plus dans un hôpital ? On laisse se propager des maladies sans se soucier des conséquences ? On arrête d’être pauvres tout simplement ? L’argument est aussi pertinent que celui qui voudrait qu’il est impossible d’être écologiste si l’on possède un smartphone. A ce compte-là, si on veut être à ce point jusqu’au-boutiste, autant se suicider.

A cet endroit, deux points doivent être évoqués : la désacralisation du vote et la diversité des tactiques.

Le mythe républicain nous invite à considérer le vote comme un acte sacré, summum de l’engagement citoyen. Adopter cette conception et sacraliser le vote c’est déjà faire le jeu étatique. Dans notre vision politique, le vote n’a rien de sacré. Nous ne décidons que de la personne qui prendra des décisions à notre place sans que nous ayons notre mot à dire sur ses choix. Sacraliser le vote, c’est justement accepter que ce soit le seul « acte citoyen » qui serait à notre portée. C’est accepter que voter tous les cinq ou six ans suffit à rendre démocratique n’importe quel système politique. Or, faire du vote le responsable de tous les maux causés par l’état, comme le fait le collectif des insurrectionnalistes, c’est précisément accepter ce cadrage du mythe républicain.

Ainsi, pour les appelo-insurrectionnalistes, les votant.es auraient, par leur vote, validé tous les gouvernements à venir, alors même que la plus part ont voté pour un programme de gauche (pas radical, mais c’est encore une fois pas le sujet) et certain.es pour un régime politique totalement différent (la VIe république). Un peu de sérieux svp…

Quel niveau de déconnexion au réel faut-il avoir pour écrire :« Et c’est bien de toi, camarade, que l’on parle ici : toi qui a voté, tu es responsable des répressions futures, des charges de CRS, des LBD et des matraques, tu soutiens les GAV et les CRA, tu soutiens les flics et tu les soutiendras encore quand ils tireront à vue. Tout cela est ton œuvre, tu as participé. Et si jamais l’Etat tue encore l’un.e de nous, tu devras assumer ta part de responsabilité. En votant, « camarade », tu as choisi ton camp. »

Rendre responsable les victimes de la répression/violence qu’elles subissent, ça rappelle des argumentaires bien dégeulasses. Allez, on rajoute « mascu » pour qualifier notre collectif d’appelo-insurrectionnalistes !

Abordons la diversité des tactiques. Reprenons les livres d’histoire qui ont été délaissés par nos appelo-mascu-insurrectionnalistes. Toutes les luttes, tous les conquis sociaux ont été obtenus grâce à une convergence des tactiques (violentes/non violentes, illégales/légales, etc.). Voter est un des moyens de potentiellement améliorer nos conditions de vie (on s’entend, on utilise « potentiellement » on sait bien que les politicien.nes et leurs partis ne sont pas vraiment des camarades. Bon il y en a des biens, on dit pas. On a nous-même un bon ami à la FI… M’enfin bon, c’est pas tout à fait des gens recommandables quand même, iels sont pas comme nous !).

Voter, ça prend 10 minutes (1h si tu inclus la lecture des professions de foi et le reste du blabla). 10 minutes tous les cinq ou six ans… En somme, rien n’empêche de vaquer à nos occupations toute l’année : ouvrir des lieux, occuper les espaces de production, faire de la propagande, créer des utopies (dans le réel, pas jouer aux appelos), tisser des liens de solidarité et d’émancipation, participer à détruire les émanations du capitalisme où qu’elles se trouvent.

Se priver d’un levier d’action, par principe, c’est du dogmatisme qui veut s’affranchir des conditions réelles d’existance. Se priver du vote, par principe, c’est autant futé que de se priver des actions de sabotage, par principe.

Dans la lutte, pour être pertinent.es et efficace, il faut appliquer l’adage « c’est l’occasion qui fait le larron ». Il faut savoir se saisir des stratégies et moyens de luttes qui permettent, dans l’instant, d’avancer vers le but fixé.

Il faut rappeler qu’abandonner l’acte de vote c’est le laisser aux mains de celleux qui y croient, principalement les gens de droite. On aura beau tordre le problème dans tous les sens : dans le système actuel la légitimité du vote n’est pas questionnée. Il suffira toujours qu’une personne vote pour qu’une élection fasse foi, peu importe la taille du corps électoral. Pour nous il n’est pas très pertinent ni très intelligent de laisser à la minorité de droite le soin de s’exprimer par le vote sans répliquer par le même outil. D’autant plus que l’usage de cet outil est accessible facilement à un grand nombre.

Si vous ne voulez obstinément pas voter, sachez que des camarades qui n’ont pas la nationalité française ou/donc pas le droit de vote peuvent avoir envie/besoin de le faire. Un pas de côté vous permettra de leur proposer de voter pour elleux (sauf si vous considérez que c’est ok que tout le monde n’aient pas les mêmes doits ;) ).

Dans une perspective révolutionnaire, une question morale se pose en dernière analyse. Est-ce que des gens plongé.es dans une misère profonde se soulèveront plus facilement que des personnes qui ne le sont pas ? Nous sommes tenté de répondre oui. Se pose alors une question, à quel degré de misère et combien de mort.es arrivera la révolution ? Encore une fois, la misère c’est pas un truc sympathique à vivre, ça tue. Sommes-nous prêt.es à sacrifier sciemment des vies en espérant que cela déclenche une révolution victorieuse ?

Les bourgeois.es et leur confort répondront assurément par l’affirmative, nos appelo-mascu-insurrectionnalistes nous le prouvent. Les autres auront peut-être un peu moins de scrupules à tenter d’améliorer leurs conditions de vie dans le présent et celles de celleux qui subissent les systèmes de domination et d’oppression. « La misère pour la comprendre, faut la voir ou la vivre ».

« C’est reculer que d’être stationnaire, on le devient de trop philosopher ». Il est tout à fait possible de voter avec un bulletin ET un pavé, c’est de la branlette dogmatique que de prétendre le contraire.

KZD (Comité De Propagande Qui Roule Sur Les Dogmes Tous Pétés)

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  • Le 23 avril à 13:37, par licas

    En réponse au commentaire de GRF(Groupe Révolutionnaire Fantôme)
    Vous dites :
    "nous ne pouvons pas rendre responsable les camarades qui sont allé-es voter pour le NFP responsables de la « légitimation » de l’État et sa répréssion."

    Faux !
    L’électeur est un adulte responsable.

    "Les seuls responsables sont l’État et la bourgeoisie."
    Faux !

    Voter dans ce contexte électorale est un acte intrinsèquement bourgeois et notamment voter Nfp c’est voter pour les Cra, pour les polices aux frontières, les armées les patrons etc .

    "’nous n’aimons ni l’état, ni les systèmes de domination en place " ...mais vous voté pour eux .

  • Le 13 mars à 01:52, par Le GRF(Groupe Révolutionnaire Fantôme)

    Ce texte est une réponse au texte récemment publié « Contre le petit confort nihiliste bourgeois-blanc-hétéro - Voter avec un bulletin ET un pavé ». Ce texte qui a lui-même été écrit en réponse aux deux articles rédigés par « Des insurrectionnalistes ». Il est question ici, de proposer des pistes de réflexions et des réponses par rapport à certains passages de votre texte. Il n’est pas non plus question se s’en prendre aux personnes qui votent.

    Le mot « collectif » désignera dans ce texte « Des insurrectionnalistes ».

    Pour commencer non, nous ne pouvons pas rendre responsable les camarades qui sont allé-es voter pour le NFP responsables de la « légitimation » de l’État et sa répréssion. Les seuls responsables sont l’État et la bourgeoisie.

    Sur la « Présentation »

    Commençons par cette citation dans le texte : « Enfin, il nous semble évident que le vote seul dans le système actuel n’est qu’un instrument des dominant.es pour faire vivre une fausse idée de la démocratie. »
    La réponse est dans cette citation : le « vote seul » (ou pas seul) est une illusion, une fois tous les 5 ans on donne le droit aux gens de choisir leurs dirigeants qui proviennent tous-tes de la même classe sociale pour maintenir les opressions. L’histoire nous l’a montré, la social-démocratie ne marche pas, enfin si, elle marche pour maintenir le système capitaliste en place.

    « Parmi les auteur.ices anarchistes les plus connu.es ayant écrit sur le sujet on trouve pourtant Louise Michel ou Emma Goldman. Oubli révélateur ? Oui, on le croit fort). »
    C’est sûrement un oubli(qui peut-être révélateur). Mais avec ces autrices le constat est le même : elles étaient contre les élections bourgeoises.

    Sur l’utilisation du terme « appelo-insurrectionnalistes ».
    Comme à chaque fois le terme « appelo » devient un arugment ad-hominem. Une fois qu’un groupe est qualifié d’« appelo », on catégorise directement ces miltant-es, comme dans dangereux-ses, manipulateurs-ices., etc... Alors même que quasiment personne n’est capable de définir l’appelisme. Ici, on tente de rendre illégitime les textes du collectif car iels seraient des « appelos »(que ce soit vrai ou faux, ce n’est pas le débat ici). On se sert de cette expression pour tenter de « museler » toutes les critiques qui ne vont pas dans notre sens (cf : L’UCL et son« Minidossier appélistes »).

    Sur l’« Union »

    « Union qui semblait d’autant plus nécessaire que le FN se rapproche toujours du pouvoir, d’élections en élections. » Oui une union est nécessaire, mais pas celle de la social-démocratie. Pas celle qui maintient l’État en place, ses discriminations, qui va trahir au moindre poste à pourvoir ou dès que cela touchera les intérêts des « bourgeois-blanc-hétéro » qui auront été élus(oui ce sont eux qui sont élus majoritairement, même à gauche, et c’est aussi l’expression qu’iels utiliseront plus tard dans le texte :). Le front à mener, c’est celui de la rue, celui de nos luttes. Retour ligne automatique
    Il parait important de se poser la question : Pourquoi une partie des révolutionnaires ont eu comme premier réflexe d’aller voter ?

    Sur « L’agumentaire »

    Iels reviennent ensuite dans un paragraphe sur la différence qu’il pourrait y avoir entre des gouvernements sociaux-démocrates, libéraux et fascistes. C’est vrai, il y a(aura ?) une différence d’intensité e dans les attaques sociales. Mais les problème reste le même, les oppressions persistent avec un gouvernement « social-démocrate »(l’histoire le prouve).

    Dans la suite du texte iels dressent une liste de « conseils » pour le collectif, en vrai c’est plutôt du mépris bête et méchant. J’ai une question pour vous : qui sont les personnes qui ne votent pas ? On le sait, ce sont les personnes qui sont pauvres, racisé-es et qui ne se sentent pas concerné-es par la Politique bourgeoise. Car iels sont laissé-es de côté, de fait.

    « Mettre tous les gouvernements et tous les types d’état sur le même plan c’est du confusionnisme, voir du révisionnisme. »Retour ligne automatique
    Du révisionnisme ? Les mots ont un sens. Oui tous les « États »(au sens État bourgeois ) ont le même but, maintenir toutes les oppressions et maintenir le système capitaliste en bonne santé. Alors oui certaines politiques menées sont plus violentes que d’autres. Mais appeler « révisionnisme » le fait d’expliquer que les États font ce pourquoi ils existent est une mauvaise analyse des textes du collectif.

    « voter serait légitimer l’état »
    Non, on ne peut pas rendre les camarades qui ont voté-es responsables des agissements de l’État. La suite du texte développe là-dessus, et c’est vrai. Mais il faut comprendre que cela puisse interroger sur la « colonne vertébrale » politique de certaines personnes, qui se revendiquent anarchistes mais qui vont voter systématiquement à chaque élection...

    « Il faut rappeler qu’abandonner l’acte de vote c’est le laisser aux mains de celleux qui y croient, principalement les gens de droite. »
    Avec cette citation on dirait qu’iels rendent responsable les gens qui ne vont pas voter, car iels pensent( à juste titre) que le vote ne sert à rien. C’est assez paradoxal :). Rendre responsable de la montée de l’extrême droite les anars(on est peu nombreux-euses) qui ne vont pas voter, c’est bête. Le vrai problème, c’est de ne pas avoir pas su développer nos idées et qu’on arrive pas à proposer un projet politique aux gens.

    « Dans une perspective révolutionnaire, une question morale se pose en dernière analyse. Est-ce que des gens plongé.es dans une misère profonde se soulèveront plus facilement que des personnes qui ne le sont pas ?[...] Les bourgeois.es et leur confort répondront assurément par l’affirmative, nos appelo-mascu-insurrectionnalistes nous le prouvent. »
    On prête au collectif des propos qu’iels n’ont pas tenu-es, et qu’iels ne tiendraient sûrement pas(en tout cas on l’espère). On ne peut pas dénoncer des phrases et des positions qui n’ont pas été écrites.
    On est contre toutes les formes de spéculation :). Notre refus de voter n’est pas accélérationnisme, on pense juste que le vote n’est pas la solution.

    À bas les élections.
    À bas l’État, les flics et les fachos.

    Le GRF(Groupe Révolutionnaire Fantôme)

  • Le 11 février à 19:13, par anarbuk

    Je suis plus convaincu par le premier texte que par celui-ci.
    En effet, lutter contre les dogmes nous autoriserait à enfreindre les valeurs et les règles qui sont les pillier de la resistance ?
    A quand une ratonade pas des anars dans ce cas ?
    Voter, c’est abdiquer.
    Quand on accepte de jouer à un jeu, on accepte le vainqueur, ou on ’ne joue pas. Sinon, on est complice et légitime le systéme.
    Votet, c’est pour maintenir la bourgeoisie au pouvoir.
    Et c’est ce qui s’est passé. Ça fait mal, mais faut être con pour imaginer autre chose.
    Si le vote changeait les choses y’a bien longremps qu’il serait interdit.
    Après du Reclus, du Goldman.

  • Le 5 février à 17:43, par

    L’analyse que propose ce texte est vraiment pas super pertinente et tombe dans pas mal d’éceuil à mon sens.

    On peut rapidement passé sur le fait que le texte à la base de la critique propose pas non plus une critique de l’éléctoralisme super pertinente. J’ai pas l’impression que de s’attaquer de manière super violente aux camarades qui se soient retrouvé à voter face avencer quoi que ce soit.

    Pour revenir à ce texte :

    Pour moi le fond de ce débat c’est avant tout la question de notre stratégie antifasciste.
    Es qu’on pense que face à la montée de l’extreme droite il faut metre de coté une partie de nos positions revolutionnaires (au moins pour un temps) pour faire bloc avec « la gauche » à la sauce « front populaire » (nouveau ou pas). Ou au contraire es qu’on pense que la social démocratie est incapable de lutter contre la fascisation car elle n’apporte pas de vrais réponse à la crise du capitalisme et qu’en conséquent il est plus urgent que jamais de construire des perspectives de luttes révolutionnaires. Cette équation elle est loint d’etre facile à résoudre, surtout au vue de l’état des mouvements révolutionnaires. Mais il me semble que c’est de ca dont on devrait discuter au lieu de faire de la morale sur des choix individuels.

    Pour répondre à un autre point du texte qui est de dire qu’il y aurait un « en meme temps », qu’on pourrait à la fois voter pour le NFP/soutenir LFI de facon critique, et continuer à developper des luttes radicales. Souvent dans cet argumentaire on nous parle de divérsité des tactiques, mais justement la diversité des tactiques sert le plus souvant des luttes reformistes à atteindre ses objectifs. Souvant des organisations reformistes s’appuie sur une frange radical pour atteindre leurs objectifs, tout en liquidant par la meme toutes les perspectives révolutionnaires ébaucher dans ses meme luttes.

    Et je veux pas dire par la que la seul victoir qui vaudrait le coup serait « la révolution » et qu’il ne faudrait pas se réjouir du retrait d’une loi raciste, d’augmentations de salaires, de diminution de temps de travail ou de l’abandon d’un projet destructeur du vivant. Mais que bien souvant il y a une tension au sein de la lutte entre une frenge modéré qui se fait l’interlocuteur des capitalistes/de l’état et qui cherche à metre fin au mouvement contre quelques petites concession. Alors que dans cette meme lutte à commencer à émerger des perspectives de changement plus radical, parfois meme revolutionnaire. On peut par exemple reparler des grèves et occcupations de 1936 qui ont été sabotté par les syndicats et le Front Populaire (dont on nous ressasse sytématiquement le mythe, comme si c’était l’objectif ultime à atteindre) alors meme que les occupations commencaient à prendre une dimension révolutionnaire.

    Contrairement à ce que semble dire le texte, il ne me semble pas que tenir fermement des poistions révolutionnaires veuillent forcement dire etre accélérationiste. Je ne pense pas que la révolution est plus de chance d’arriver quand les gens sont dans une misère profonde ou sous un régime fasciste. Je ne pense pas que toute les luttes qui ont pour but la « simple » amélioration de nos conditions de vie ne vaillent pas la peine d’etre mené. Mais au contraire que dans chaque lutte que nous menons nous devons essayer de porter la possibilité d’une transformation global de nos conditions d’éxistances, que se soit par ses objectifs affichés ou par les moyens de mener cette lutte.

    De la meme manière je pense que la meilleur facon de lutter contre le fascisme est de dévolpper des luttes révolutionnaires qui fassent émerger un autre horizon possible que le capitalisme et que seul une révolution est à meme de répondre à la fascisation et au désastre écologique en cours.

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