Le 17 et 18 juin dernier, la police a mené une grande campagne de contrôles d’identité et d’arrestations de personnes sans papiers à Lyon et partout en France. Plus de 600 personnes ont été arrêtées. À Lyon, ces opérations ont conduit à l’arrestation de plus de 30 personnes à Jean Macé (à quelque pas du musée de la Résistance et de la déportation, la symbolique est forte), la Guillotière, Croix Rousse, place des Terreaux, Perrache…
Ces rafles ont un objectif assumé : rendre la vie impossible aux personnes à qui l’État refuse de régulariser la situation. Si cette opération a été lancée et largement médiatisée par Bruno Retailleau qui cherche toujours plus à séduire l’électorat du RN, elle s’inscrit dans la longue histoire des politiques racistes, xénophobes et coloniales menées par l’État. Depuis l’arrivée de Retailleau au ministère de l’intérieur, ces opérations se sont intensifiées. Fin mai, de nombreuses ra es avaient eu lieu dans les transports en commun. Aux frontières françaises, les refoulements dans la neige ou dans la mer sont une réalité meurtrière quotidienne.
Les personnes arrêtées sont placées en Centre de Rétention Administrative (CRA) et sont en danger d’être déportées. Même quand elles ne sont pas expulsées, elles peuvent rester enfermées jusqu’à 7 mois (c’était encore 3 mois jusqu’au 8 juillet !!) dans des conditions indignes : violences policières, insultes racistes, nourriture insuffisante et ignoble, promiscuité… Seulement parce qu’elles ne possèdent pas les « bons » papiers. Elles perdent alors leur travail, leurs relations sociales, leur famille, bref c’est toute leur vie qui est détruite.
Ce à quoi nous avons assisté ces derniers jours franchit de nouvelles limites dans les pratiques policières. De nombreux témoignages relatent que des policiers se sont introduits dans des immeubles et ont demandé aux habitant·es et aux passant·es de dénoncer les personnes sans papiers qu’elles connaissaient.
Depuis le vendredi 11 juillet, ces opérations de contrôle massif ont repris, notamment dans les gares Part-Dieu et Perrache, aux abords du campement de fortune sous le pont de Jean Macé, et dans tout le quartier de la Guillotière, avec certes moins de fanfaronnade de la part du ministre de l’intérieur. Si les contrôles aux faciès, les opérations de police d’envergure et les enlèvements existent malheureusement depuis de nombreuses années, l’approche des élections municipales puis présidentielles permettent un pas en avant dans la violence. Le but est de rendre ces rafles banales et donc acceptables.
Nous appelons à une prochaine Assemblée Générale publique le lundi 21 juillet à 19h sur la place Guichard, il sera question de l’organisation et de la poursuite du mouvement de solidarité.
Face à ces opérations racistes et xénophobes, nous ne pouvons pas fermer les yeux !
Contre les rafles, les CRA et leur monde, on s’organise !
L’Assemblée générale anti-rafles
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