Forum réfugiés et métropole de Lyon hors la loi ? Le scandale de l’évaluation de minorité des MIE (Mineurs Isolés Étrangers)
Ce que dit la loi :
La loi stipule que les jeunes mineurs isolés étrangers soient accueillis et mis à l’abri dans la limite de 5 jours pour un accueil provisoire d’urgence et que soit évaluée leur situation afin de s’assurer de leur minorité. Cette évaluation doit être conduite par une équipe pluridisciplinaire « dans l’intérêt exclusif de l’enfant [... ] avec bienveillance »
Dans la réalité
Chaque jour des jeunes mineurs arrivent à Lyon. Ils sont épuisés, affamés, en état de choc. Après une ou plusieurs nuits à la rue, livrés à eux mêmes, après un périple de plusieurs mois, synonyme de traumatismes, ils rejoignent Forum Réfugiés CMAE (Centre de Mise à l’Abri et d’Évaluation). C’est la police qui les y conduit ou des citoyens soucieux de leur apporter une aide, ou bien ils se rendent à Forum Réfugiés par leurs propres moyens dans l’espoir d’y être enfin protégés.
L’évaluation de ces jeunes a lieu le plus souvent dans l’heure qui suit dans les locaux de Forum Réfugiés. Au nom de l’urgence, les questions s’enchaînent malgré leur état d’hébétement et de confusion.
Dans ces conditions, leur incapacité à reconstituer pendant le temps de l’entretien le long voyage qu’ils ont effectué, leurs difficultés à fournir des dates précises et à s’exprimer de manière cohérente sont retenues à charge. Mais quand ils peuvent donner des informations précises, ils sont soupçonnés d’avoir un discours artificiellement fabriqué. Il est demandé au jeune de raconter en 1h environ et de façon détaillée son histoire familiale, les évènements qui ont décidé de son départ et les conditions de son périple qui a duré souvent plus d’une année dans des conditions épouvantables voire inhumaines. L’authenticité des documents produits par les mineurs est le plus souvent contestée. Après évaluation à Forum Réfugiés, la plupart des jeunes attendent à la rue, plusieurs semaines, la réponse de l’Aide Sociale à l’Enfance de la Métropole. En cas de non reconnaissance de leur minorité, ils attendent encore plusieurs mois la décision d’un Juge pour Enfants, seul habilité à trancher. Dans cette attente, les jeunes deviennent des « ni ni » ni mineurs, ni majeurs.
Nous dénonçons la politique de la métropole responsable de cet état de fait. Nous exigeons la mise à l’abri des MIE (Mineurs Isolés Étrangers) durant toute la durée de la procédure.
La métropole doit refuser de participer au fichage éthiquement inacceptable que la loi Collomb tente de mettre en place.
Association « COLLECTIF AMIE [1] »
collectifamie@gmail.com
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info