Ici comme en Corée du Nord, la police tue !
Wissam El Yamni est mort, ce lundi 9 janvier suite aux blessures occasionnées par des officiers de police la nuit du 31 décembre 2011 à Clermont-Ferrand. Le mardi 10 un autre homme, Abdel, mourrait lors d’un contrôle dans le hall d’un immeuble d’Aulnay-sous-bois. Une fois encore la police tue ! Ces "évènements" ne sauraient être considérés comme le résultat d’une erreur, d’une "bavure", imputable à des individus isolés parmi les forces de police. L’erreur, c’est la police ! Parce que chaque jour, en vue d’assurer la paix sociale, elle applique une guerre systématique contre le Pauvre/Marginal/Minoritaire. La bavure c’est que la police, partout sur le territoire, applique un ordre néo-colonial et maintient des personnes, parce que stigmatisées comme étrangères, sous le règne de la suspicion. Ces phénomènes résultent de la fonction même de la Police : le maintien des rapports de dominations existants, et la mort de ces deux personnes n’en est que l’aboutissement sordide.
Si la police est le bras armé du racisme, c’est d’abord par ce que l’État français est une institution raciste. La mise en place de politiques de chasse aux bénéficiaires d’aide sociale et aux immigré-e-s, de stigmatisations ethniques, religieuses ou« des banlieues », rappelle que tous les coups sont permis. Il s’agit pour le pouvoir de s’assurer que la division sociale ne se fasse pas entre celui qui possède et celui qui ne peut compter que sur lui (ou presque). Tout est fait pour éviter l’entraide, pour activer la peur de l’autre et de la différence. Si l’État devait n’avoir qu’un seul but, ce serait encore et toujours celui d’assurer la reproduction des inégalités à travers le temps, et les générations. Les forces de l’ordre sont donc là pour assurer la stigmatisation et la répression au quotidien des victimes des inégalités économiques et sociales, pour attiser la peur, l’inscrire dans nos corps et nos esprits.. et ainsi éviter que la question des inégalités ne devienne centrale sur la scène publique !
Nous n’attendons pas que l’État "rende justice" pour les assassinés ! Il n’y a rien à attendre de lui. S’il ne condamne pas, et ne condamnera pas les assassinats c’est parce qu’il en est le commanditaire. Condamner ses flics serait désapprouver leur mission, et par là même risquer de perdre leur fidélité. Ses flics sont trop nécessaires au maintien de leurs privilèges pour qu’il prenne le risque de les condamner !
Ces crimes ne doivent pas rester dans l’ombre, bien que leurs médias les taisent pour empêcher tout acte de solidarité et toute révolte ! Mais il ne s’agit pas de s’indigner ou de seulement dénoncer les violences policières. Il s’agit aussi et surtout d’en prendre acte pour mieux combattre l’État et le système capitaliste qu’il sert.
Qu’elle soit physique ou symbolique la violence est quotidienne ! Et si nous voulons y mettre un terme nous ne devons pas seulement nous défendre face à ses expressions les plus visibles et évidentes (flics, fachos..), mais attaquer ses causes profondes. Et la cause profonde de cette situation est le système économique capitaliste, qui pour être maintenu a besoin de diviser les opprimé-e-s, en désignant des ennemis qui seront tour à tour, "le communiste", "le musulman", "l’africain", "le Rrom", en fonction des lubies du pouvoir en place. Pour ce faire, les pouvoirs s’attachent ainsi à développer le mythe de l’insécurité, dans un pays où la "criminalité" recule depuis 50 ans, en développant un discours de peur de l’autre. Tout ce qui est différent étant présenté comme un danger potentiel, à tenir loin du corps social..
Dans nos vies tous les jours c’est le capitalisme qui assassine ! Tuons le !
Manifestation mardi 17 janvier à 19h
place du pont (Lyon 7e)
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