Mercredi 5 décembre 2012, la « justice » française a ordonné la remise aux autorités roumaines de Bianca qui a été condamnée en Roumanie à 3 ans et demi de prison ferme pour un vol qu’elle aurait commis lorsqu’elle avait 15 ans. [1]
Peu importe que Bianca ne soit âgée aujourd’hui que de 17 ans, peu importe sa petite fille de un an, peu importe qu’elle-même et toute sa famille soient installés en France.
Peu importe la disproportion de la peine pour un délit qu’elle aurait commis à 15 ans et qu’elle nie.
Peu importe la Convention Internationale des Droits de l’Enfant de l’ONU et notamment son article 3 qui précise que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale dans toute décision de justice. [2]
Ce qui importe par dessus tout c’est que Bianca soit Rom.
Lors de l’audience publique qui s’est tenue à Grenoble le 22 novembre, le représentant de l’Etat français avait en effet réclamé l’extradition immédiate de l’adolescente en expliquant que « ces gens là ont vocation à retourner chez eux, en Roumanie ».
Son réquisitoire était une déclinaison parfaite de la politique raciste de stigmatisation des Roms relancée cet été par les socialistes au pouvoir et Manuel Valls. [3]
La cour d’appel a donc décidé de suivre ce réquisitoire et d’ordonner l’exécution du mandat d’arrêt européen. Pour justifier sa décision, elle précise que même si la qualification des faits ne rentre pas dans la liste des délits visés par le mandat d’arrêt européen, la peine prononcée contre elle par les tribunaux roumains, elle, justifie son exécution.
Amis européens, vous souhaitez que la France vous livre un citoyen que vous voulez enfermer en prison, même français ? Accusez le de faits gravissimes ou condamnez le à des peines totalement disproportionnées sans rapport avec les faits reprochés. Vous pouvez toujours avancer le terrorisme comme prétexte, ça marche très bien, demandez à Aurore Martin.
La France accepte maintenant le vol pour exécuter le mandat d’arrêt européen… Attention, ce dernier motif ne sera accepté que si la personne incriminée est Rom. Condamner à 3 ans et demi de prison ferme un enfant âgé de 15 ans au moment des faits, c’est un peu gros. Mais si l’enfant est Rom, ça passe.
Ca passe d’autant mieux que depuis l’élection de François Hollande, les socialistes et Manuel Valls n’ont qu’un seul objectif en ce qui concerne les Roms : en renvoyer le plus grand nombre possible chez eux.
Après les expulsions de camps, les expulsions par charter, les obligations de quitter le territoire, le placement en foyer des enfants pour mendicité, le mandat d’arrêt européen est un nouvel outil d’une efficacité redoutable, même s’il n’est pas, lui, dirigé spécifiquement contre les Roms.
La France socialiste oublie volontiers que la Roumanie est membre de l’Union Européenne lorsqu’il s’agit d’accueillir les roms roumains sur son territoire : discrimination dans l’accès à l’emploi, au logement, aux soins… Mais lorsqu’il s’agit de renvoyer pieds et poings liés un enfant dans les geôles roumaines, alors là, oui, on nous explique que la Roumanie est membre à part de l’Union Européenne.
L’Union Européenne s’est construite sur la libre circulation des biens et des personnes et surtout de l’argent. Aujourd’hui, elle démontre une fois de plus par le traitement raciste et discriminatoire qu’elle réserve aux Roms que ceux-ci ne seront jamais des citoyens européens à part entière.
Les socialistes, comme Sarkozy en son temps, espèrent tirer un profit politique du traitement inhumain qu’ils infligent aux Roms.
Comme Sarkozy, ils n’ont pas compris que c’est le Front National et lui seul qui récoltera les fruits de cette politique. Les électeurs préfèrent toujours l’original à la copie.
Quand on renonce à son âme pour gagner des élections, on perd les deux.
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