« Dans la soirée du 10 décembre 2010, vers 22h30, j’étais avec un ami qui vendait des batonnets de lumière pour les fêtes des illuminations dans le centre de Lyon. Nous étions dans la rue Edouard Herriot, et là des policiers nationaux ont dit à mon ami de ranger tout ça. Il a dit d’accord et c’est ce qu’il a fait. Nous nous dirigions vers la place des Jacobins pour reprendre le métro.
La matraque lourde
C’est à ce moment-là que des policiers municipaux sont allés en courant vers lui. J’ai fait demi-tour et j’ai expliqué que nous étions en train de rentrer. Les policiers municipaux se sont mis alors à parler mal, et sans dire bonsoir ils nous ont demandé nos pièces d’identité. Plus tard, au moment où je m’éloignai, un des policiers municipaux s’est mis à me tirer par le col-back. Je me suis retourné. C’est à ce moment-là qu’un autre policier municipal s’est mis à matraquer mon petit frère, qui se trouvait également avec nous. Il le matraquait sans arrêt et enchaînait les coups sur la cuisse et sur le bras. Il s’est mis tout de suite à pratiquer ce matraquage sans aucune raison. Je me suis alors présenté vers lui et c’est à ce moment précis qu’il m’a mis un tel violent coup de matraque que je suis tombé et que je ne me suis pas relevé.
C’était au tout début de la rue Émile Zola qui donne sur la place des Jacobins. On voit sur la chaussée tout le sang qui coule de ma tête... Pour me frapper de la sorte, on aurait dit qu’il voulait me tuer !
Ils auraient pu me tuer !
En tout cas, on voit bien qu’ils n’auraient jamais dû faire ça, car les policiers municipaux se sont empêtrés dans leurs dépositions, qui sont pleines de contradictions. Il y a même une version policière, dans les médias traditionnels, qui accrédite le fait que ce serait moi qui aurait frappé au départ : ce qui est complètement faux ! Évidemment, ils font tout pour se couvrir. C’est grave.
Je n’ai pas été auditionné. Simplement deux agents de la police nationale sont venus me voir à l’hôpital de Grange-Blanche, mais j’étais dans un sale état, et je leur ai expliqué brièvement, à demi-conscient, ce qui m’était arrivé.
Je suis resté dans le coma, inanimé environ pendant 20 minutes, avant que les pompiers arrivent. J’ai repris connaissance seulement dans le véhicule des pompiers.
Ils étaient quatre policiers municipaux. Ils auraient pu me tuer ! Heureusement que peut-être mon bonnet a amorti le choc de la matraque. Ce qui est grave, c’est qu’ils ne se sont pas souciés de moi. Ils ne m’ont même pas mis en position latérale de sécurité, dans l’attente des pompiers. Au contraire, le policier qui m’a frappé est allé se cacher en montant son écharpe sur son visage. Un autre policier n’a trouvé rien de mieux que mettre les menottes à mon frère, qui croyait que j’étais mort. Puis d’enlever les menottes aussitôt après. Ces policiers municipaux faisaient des gestes insensés.
Mon frère a beaucoup ramassé par les coups des policiers. Il a des hématomes de partout sur la cuisse et le bras...
À la sortie de l’hôpital, nous sommes allés avec mon père, qui était venu me chercher, porter plainte aussitôt à l’hôtel de police Marius Berliet. La plainte a été reçue car cela concernait des policiers municipaux. J’ai eu une première feuille de maladie avec 15 jours d’ITT, qui seront vraisemblablement prolongés, car je ne suis pas en mesure de travailler. Je n’arrive plus du tout à dormir, à peine deux heures par nuit. Ils m’ont complètement traumatisé ...alors que je n’ai rien fait de mal. De plus, avec tous les points de suture que j’ai eu, j’aurai par la suite une cicatrice et je risque de ne plus pouvoir faire mon travail car je suis steward...
Une garde à vue plus tard et sans aucune raison
J’ai reçu un coup de téléphone du commissariat pour me présenter pour soi-disant une simple audition qui ne va pas durer longtemps. Or le jour du rendez-vous, et mon frère était aussi convoqué, le 13 janvier au commissariat de la rue Condé, on m’a dit que j’étais mis en garde à vue ainsi que mon frère, suite à la plainte de la police municipale. Pourquoi la police raconte-t-elle de tels mensonges ? Pourquoi mettre en garde à vue, alors que je me suis présenté à la police à leur demande ? Pourquoi le policier qui a frappé n’a pas fait lui de garde à vue ? Pourquoi mettre en garde à vue alors que tous les organismes officiels, conseil constitutionnel, cour européenne des droits de l’homme, disent qu’il y a trop de gardes à vue en France ?
Où est la justice en France quand il s’agit de policiers ?
Je suis resté de 13h55 jusqu’à 18h dans les locaux du commissariat. Le policier municipal dit maintenant que je l’ai insulté de « connard » alors que je ne prononce pas de tels mots. Et voilà comment il explique son violent coup de matraque qui m’a mis par terre, la tête en sang : il aurait voulu faire un balayage et étant déséquilibré, sa matraque a malencontreusement touché ma tête !!! De plus je lui aurait donné des coups de pieds et des coups de poings, alors que suis tombé dans les pommes aussitôt.
C’est vraiment très plausible !
Je suis convoqué pour le jugement de la plainte du policier municipal le lundi 7 mars 2011 à 14h au Tribunal rue Servient, et je serai défendu par l’avocat Me Métaxas. Alors que pour ma plainte vis à vis de celui qui m’a mis dans un tel état grave, il n’y a pas encore de convocation... Cela sera peut-être dans 2 ou 3 ans. Voilà comment se passe la justice française. La justice est-elle au service de la police en France ? »
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