Les Bonnets de bain s’en iront lundi prochain au Conseil municipal, à 15 heures, remettre au maire de Lyon la Palme de la piscine la plus chère de France. Ils invitent tous les Lyonnais et toutes les Lyonnaises qui sont fiers de cette nouvelle force de rayonnement de notre ville à les rejoindre. Et, puisque la Municipalité n’informe pas ses propres élus (elle n’a pas hésité à leur fournir des informations biaisées pour les amener à voter la hausse des tarifs), les membres du collectif se chargeront de cette mission :
☞ D’une, il ressort d’un bref comparatif national parmi les villes de plus de 200 000 habitants qu’à 8 euros l’entrée, Lyon dispose désormais de la piscine municipale la plus chère de France : la piscine du Rhône. Même les piscines en gestion privée de la Ville de Paris sont loin derrière. Il est vrai qu’un tel tarif doit rester très modéré aux yeux du maire de Lyon qui, bien qu’il trouve la piscine du Rhône « assez extraordinaire » (Le Progrès, 16/07/14), préfère à titre personnel se baigner au Spa Lyon Plage, une piscine privée à... 1800 euros l’abonnement annuel.
☞ De deux, il ressort de l’étude détaillée de la fréquentation de l’ensemble des piscines lyonnaises pendant l’été dernier que les jeunes en particulier commencent à les déserter. Seulement 48 abonnements jeunes vendus dans toutes les piscines, à la place du succès intense de l’ancienne carte « Plein soleil ». Et pour cause : la dernière modification tarifaire votée en mai 2014 a tellement augmenté les tarifs jeunes qu’ils peuvent difficilement continuer de passer pour une véritable réduction. Il en va de même pour tous les tarifs sociaux, et pas seulement à la piscine du Rhône (lire l’enquête du Guillotin ici).
☞ De trois, alors que le tribunal administratif de Lyon, saisi d’une requête des Bonnets de bains demandant l’annulation de cette fameuse délibération, avait laissé à la Ville jusqu’à la fin de l’année 2014 pour se défendre, elle reste jusqu’à présent silencieuse. Le collectif, lui, s’apprête à déposer un mémoire complémentaire avec un nouvel argument. Car les informations tronquées communiquées aux élus pour qu’ils votent la délibération constituent une irrégularité de procédure qui risque fort de conduire tout droit à l’annulation de celle-ci. Pour finir, certains des membres du collectif, qui ne pouvant plus se baigner, se découvrent une passion pour le monde judiciaire, envisagent de déposer un « référé » pour obtenir une décision du tribunal en « urgence » avant l’ouverture de la piscine du Rhône.
Mais qui sait ? Peut-être que sans attendre une condamnation par le juge, notre municipalité va prendre la mesure des dégâts causés par la nouvelle grille tarifaire et choisir, à nouveau, de délibérer ? D’ailleurs, elle devra le faire quand la piscine ouvrira en mode hivernal, à moins de faire payer aux usagers 8 euros l’accès à un simple bassin olympique. C’est pourquoi les Bonnets de bains réitèrent leur appel : ☞ à l’alignement pur et simple des tarifs de la piscine du Rhône sur ceux de toutes les autres piscines municipales ☞ au retour à un vrai tarif « jeunes » attractif dans toutes les piscines ☞ au retour à la carte de 10 entrées tarif réduit dans toutes les piscines ☞ au déblocage des moyens qui s’imposent en équipements et personnels pour un véritable service public des piscines, pour qu’il redevienne possible d’apprendre à nager et de nager en famille, à Lyon, au XXIe siècle. Et nul besoin d’entonner le couplet des restrictions budgétaires et de la « crise » : les Bonnets de bains veulent nager dans le bonheur, ce n’est pas négociable !
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