Le 21 Novembre au matin, les digos de Turin [1] se sont présentés au domicile de dizaines de militant.es du mouvement No Tav pour notifier les documents relatifs à la saisie préliminaire des presidios de San Didero et du Mulini [2], ainsi que certains terrains environnants. Les zones d’accès aux deux lieux ont été fermées avec des filets de construction orange. Comme si cela ne suffisait pas, les terres environnantes sont en train d’être déboisées. Dans la matinée, les véhicules de travail ont abattu les bois devant la zone des moulins, atteignant le hangar, dévastant les ruines. C’est un véritable travail de dévastation du territoire qui laisse penser à une volonté d’agrandir le chantier de Chiomonte. La saisie est-elle désormais une justification pour dévaster la montagne ? Il semblerait que le tribunal de Turin et la préfecture de police aient été engagés par Telt (société transfrontalière française et italienne, qui est en charge des chantiers) pour faciliter les travaux d’agrandissement du chantier, cette fois en passant par la voie judiciaire.
Selon le parquet de Turin, les presidios seraient considérés comme des bases opérationnelles pour la mise en œuvre de crimes et de comportements criminels contre les chantiers de construction de Telt. Déjà en plein été, au début du mois d’août, on se souvient que les presidios furent fouillés de fond en comble.
Pour mener à bien cette opération, le procureur, un certain Davide Pretti, a dressé une liste d’épisodes qui devraient confirmer l’hypothèse d’un délit et argumente donc sur la nécessité d’ordonner la saisie des appareils.
Les événements pris en considération concernent les initiatives des derniers mois : la journée de commémoration de l’expulsion de San Didero l’année précédente, les initiatives organisées dans le cadre des « week-ends des moulins » de cet été, qui a vu la participation de nombreux jeunes, actifs dans la défense de l’environnement et les journées du camp de lutte et du Festival Alta felicita en juillet.
Il s’agit d’une attaque contre l’ensemble du Mouvement, contre la possibilité de rencontre et de partage de moments de lutte collective et de sociabilité, en ciblant les lieux symboliques du mouvement No Tav. Soirées dansantes et danses occitanes, présentations de livres et projections de films et documentaires sur des thématiques variées, moments de prière et de réflexion, travail collectif, concerts, châtaignes et vin chaud, apéritifs, déjeuners et dîners partagés, casserolades et tapages bruyants sur les filets, assemblées et réunions d’information...c’est tout ça, et bien plus encore qu’il se passe dans ces presidios, véritables lieux de rencontres et de partages.
Ces dernières années, des milliers de personnes, jeunes et moins jeunes, sont passées par ces Presidios, lors des nombreux événements organisés, qui en ont fait des lieux de rassemblement, de socialisation et de lutte.
Ils pensent nous intimider, mais ce faisant, ils ne font qu’alimenter la dignité d’un mouvement populaire et de longue durée qui ne s’arrêtera pas !
Le presidio de San Didera a été réouvert collectivement suite à un rassemblement le 21 au soir.
Et comme chaque année, depuis 15 ans, le mouvement No Tav appelle à une grande manifestation le 8 Décembre à 13h dans le Valsusa. Plus d’infos prochainement sur le lieu de départ.
Le mouvement No Tav ne peut pas être éradiqué mais grandit et s’étend chaque jour davantage !
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