Rassemblement de soutien aux 14 agents de La Poste de Bordeaux

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Un rassemblement de soutien aux 14 agents de la poste de Bordeaux menacés de sanction est prévu à Lyon devant la Direction de la Poste, place Antonin Poncet, jeudi 7 juillet à 14 heures.

14 postiers réprimés à Bordeaux : non à toute sanction !

14 postiers du centre de tri de Bègles-Bordeaux, militants de la CGT, de la CNT et de SUD sont menacés de sanctions : 6 de révocation et 1 de licenciement. 9 sont mis en examen. On les accuse d’ « entrave par contrainte à la liberté de circulation de supérieur hiérarchique » suite à une action locale qui est intervenue après des semaines de conflit et de refus de négocier de la direction. Cette « affaire » prend un tour particulier dans un contexte de répression déjà lourd : lycéens suite à leur mouvement, faucheurs d’OGM, syndicalistes. Elle est significative de la volonté de La Poste de faire un grand ménage avant les évolutions prévues (éclatement et privatisation partielle...). Il s’agit de
signifier aux secteurs les plus traditionnellement combatifs que l’heure n’est plus à la contestation. Le 7 juillet les premiers conseils de discipline centraux auront lieu, nous serons présents à 14h au rassemblement à la direction de La Poste, place Antonin Poncet, Lyon 2e.

Tout commence par la volonté de la direction du centre de Bègles-Bordeaux de réorganiser ce dernier, en lien avec un projet national. Au programme, on trouve les mêmes conséquences qu’ailleurs : suppression d’emplois, changements d’horaires, polyvalence imposée sans compensation... Plusieurs grèves ont eu lieu depuis janvier, pour imposer une autre logique, et pour négocier avec la direction locale. Cette dernière s’y refuse...

Les faits

Le mercredi 25 mai, un CHSCT [1] se tient sur une affaire de mauvaises odeurs dans le centre. Le personnel du centre s’y rend en masse, exige de mettre la réorganisation à l’ordre du jour de ce CHSCT. Mais là encore, la direction campe sur ses positions : les réorganisations ne nécessitent pas de dialogue social ! Devant ce blocage, le personnel ne cède pas et reste en attendant l’ouverture de négociations. La direction décide alors de faire intervenir les forces de l’ordre, en appelant une première fois le préfet. Celui-ci ne donne pas suite, estimant qu’il s’agit d’un conflit du travail “normal”.

C’est alors que la direction décide de passer à l’étape supérieure : elle rappelle le préfet, en déclarant
qu’il y a séquestration ! Et là, c’est du jamais vu : des hommes casqués, style Robocop, débarquent dans le centre pour embarquer 9 syndicalistes menottes aux poignets, sous les huées du personnel. Le GIPN [2], d’ordinaire occupé à traquer les grands criminels et les terroristes, est donc intervenu sur ordre du préfet et sur demande de la direction générale !

Les suites

Gardes à vue pour les 9 camarades avec mise en examen et mise à pied une fois relâchés, mises à pied conservatoire pour 5 autres : vous ne cauchemardez pas, c’est le nouveau dialogue social version Bailly, le directeur de La Poste !

Dès le jeudi soir, une fois prévenus de la situation à Bordeaux, plusieurs centres de tri débrayent en solidarité avec les camarades de Bordeaux (Toulouse, Marseille, Agen, Albi...). Partout ailleurs, des motions de soutien sont votées en Assemblée Générale par les collègues de la France entière. La fédération SUD dépose un préavis national sur les centres de tri le 9 juin, veille du passage en entretien préalable au licenciement pour un militant CNT contractuel de droit privé, pour l’abandon de toutes les sanctions, .La grève est largement suivie, les rassemblements à Bordeaux et à Paris regroupent des associations de Droits de l’homme notamment, des partis politiques, et évidemment des organisations syndicales de La Poste mais aussi d’autres secteurs.

Une propagande inacceptable !

La direction s’organise également : elle communique sur les conditions soi-disant “inhumaines” de la “séquestration” subie par les 5 cadres du centre. Et là, on a droit à tout et n’importe quoi : “ils” auraient été empêché de communiquer avec l’extérieur dans un premier temps, “ils” n’auraient pas pu aller aux toilettes, “ils” n’auraient pas pu manger... Tout cela est totalement faux,, inventé
pour criminaliser l’action collective. On ne lésine pas ! Bien avant que la justice ne fasse son boulot, la boîte a déjà jugé les camarades : les conseils de disciplines centraux sont convoqués pour les 7 et 8 juillet (révocation demandée), le licenciement du contractuel est demandé...

Non à la répression !

Il faut gagner l’abandon des procédures disciplinaires et judiciaires. SUD appelle à la constitution de comités de soutien partout en France. SUD appelle les agents de France Télécom à se solidariser, à participer aux rassemblements, à écrire des motions, et à signer des pétitions.

P.-S.

Syndicat Sud PTT Rhône Ain Loire
4, avenue Antoine Dutrievoz
69100 Villeurbanne
tél : 04 37 47 88 70 ou 04 37 47 88 71
fax : 04 37 47 88 78
e-mail : sud.ptt6901 (arobase) wanadoo.fr

Notes

[1CHSCT : Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail

[2GIPN : Groupe d’Intervention de la Police Nationale

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