Non, l’extension du Golf n’est pas un projet d’avenir.
Mesdames et Messieurs, élu·e·s et représentant·e·s locaux,
Nous sommes face à la sixième grande extinction des espèces. Nous sommes face à un dérèglement climatique dont les conséquences se font déjà ressentir partout dans le monde. Jamais les inégalités n’ont été aussi criantes qu’aujourd’hui. La conjonction de ces circonstances (et de bien d’autres – dégradation des sols, perturbation du cycle de l’azote et du phosphore, acidification des océans…) place l’humanité devant une situation inédite qui interroge trop sérieusement notre capacité collective à survivre. Nul ne connaît l’ampleur définitive des catastrophes à venir mais peu de personnes doutent encore qu’elles se produiront.
Dans ce contexte, une responsabilité sans précédent nous incombe. Il est de notre devoir, pour les générations futures comme pour les générations présentes de changer de cap de façon radical et de déterminer une voie soutenable et résiliente, en rupture avec notre modèle social et économique actuel. Il n’est plus temps de se contenter de quelques mesures compensatoires nous permettant de justifier le saccage de milieux naturels pour quelques plaisirs récréatifs ou gains économiques éventuels. La politique du « En même temps » n’est plus possible.
- Dans l’actuel climat d’inquiétudes et de détresses sociales, l’extension du Golf de 30 à plus de 60 hectares met en exergue une injustice criante. D’un côté, les gens sont plus taxés et sommés de réduire leurs impacts environnementaux (voitures, etc.) au détriment de leurs capacités à finir les fins de mois et d’un autre côté, vous participez au développement d’un Golf dont un des objectifs est d’attirer des gens aisés qui, moyennant déplacements importants et pollutions, viendraient séjourner dans cet espace luxueux.
- Alors que nous nous alarmons du manque de précipitations, de la raréfaction de la ressource en eau, du manque d’eau pour le secteur agricole et de la détérioration de nos rivières, il n’est pas possible d’accepter la construction de plus de 3 km de conduite (sur fonds publics qui plus est) pour détourner encore un peu plus l’eau du fleuve. Que ce soit 45 000 m3 ou 100 000 m3 d’eau par an (soit au minimum 120 000 L par jour) n’est pas la question, dans le contexte préalablement décrit, c’est une aberration.
- Nous savons que tous les 10 ans, nous artificialisons en France l’équivalent d’un département. Quand bien même le Golf bétonnera peu, il participe encore un peu plus à l’emprise de l’humain sur des dizaines d’hectares qui seront défrichés ou déforestés au lieu de garder une dimension vivrière et/ou de rester (ou devenir) sauvages. Ces terres deviendront des espaces de loisirs très fréquentés, et participeront toujours un peu plus à la pression humaine sur l’environnement. Vu sa pression foncière, le golf est un sport qu’il vaut mieux ne pas chercher à démocratiser.
Mesdames et Messieurs, élu·e·s et représentant·e·s locaux/cales, en signant cette pétition je vous demande expressément de renoncer à ce projet d’agrandissement du Golf du domaine de Champlong. Ne cédez pas les terres, ne laissez pas raser les arbres, ne construisez pas la conduite forcée. Vue les circonstances sociales et environnementales je demande à ce que le golf actuel, qui permet déjà une pratique suffisante, soit maintenu dans ces dimensions actuelles. Vous avez, nous avons, la responsabilité de réaliser maintenant des choix courageux qui vont à l’encontre du toujours plus, toujours plus grand, toujours plus luxueux du siècle passé et de préserver les milieux naturels dont notre avenir dépend.
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