À Lyon, entre la raffinerie de Feyzin et la centrale nucléaire du Bugey, tout le monde s’interroge : « Rouen brûle-t-il ? »

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Alors que Rouen est sous une imposante couche de suie noire dont la composition reste le secret de l’usine Lubrizol, à Lyon les menaces industrielles restent particulièrement problèmatiques. Entre un couloir de la chimie vieillissant qui a déjà explosé en 1966 et les défauts de construction de la centrale du Bugey à moins de 30 kilomètres de Lyon, il est plus que temps de mettre la question la sécurité des sites industriels sur le devant des luttes climatiques et politiques.

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À Lyon, entre les raffineries de Feyzin et la centrale nucléaire du Bugey, tous le monde se pose la question : « Rouen brûle-t-il ? »

Alors que la totalité de la presse nationale s’évertue à débiter un discours grandiloquent sur la mort de Jacques Chirac, l’usine Lubrizol à Rouen a brûlé tout le week-end en crachant d’imposantes fumées noires sur la ville et sur toute la Seine-Maritime.

Depuis jeudi 26 septembre les photos, vidéos et commentaires sur les réseaux sociaux marquent une vraie peur de la population, et à raison. Couche de crasse noire qui se répand un peu partout, eaux noires ou cuivrées aux robinets, problèmes de toux, de vertiges, voire de nausées ou de vomissements, les rouennais⋅es ne vivent pas des jours heureux. Face à la catastrophe en cours, les tribunes de presse semblent même commencer à s’intéresser au sujet, même si c’est souvent uniquement pour ressortir les discours lénifiants de la préfecture, du rectorat, du gouvernement, voire du patron de l’usine... que des sources d’une impartialité à toute épreuve bien entendu.
Mais même en essayant de rassurer la population, la presse policière est bien obligée de reconnaître l’ampleur du problème, tel LCI qui relevait ce lundi que selon le syndicat Alternative Police « plusieurs policiers affectés à la brigade de nuit et à la compagnie départementale d’intervention de Rouen sont actuellement en arrêt maladie pour des nausées, vomissements et vertiges ». Si même les flics commencent à tomber comme des mouches, cela va être dur de cacher le problème sous un tapis de poussière chimique.

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Feyzin - 1966


A Lyon, on est loin de Rouen, mais on reste très, trop, proche de risques majeurs. Le risque d’accident industriel dévastateur n’est pas un mythe à Lyon, mais une réalité qui a déjà ravagé Lyon et sa région en 1966 (Lire l’article mémoire sur Rebellyon 4 janvier 1966 : Explosion de la raffinerie de Feyzin), le couloir de la chimie lyonnaise avait alors déversé dans le ciel lyonnais nombres de poussières et fumées dont les conséquences sont encore floues plus de 50 ans après les faits.

Le risque à Lyon est de surcroît nucléaire. L’association « Sortir du Nucléaire » dénonce dans son communiqué : Soudures suspectes sur des générateurs de vapeur : défauts et malfaçons deviennent la règle dans l’industrie nucléaire, d’importantes malfaçons dans la centrale nucléaire du Bugey qui se trouve à environ 30 kilomètres du centre ville. D’ailleurs malgré cette proximité, les 4 réacteurs les plus vieux de France derrière ceux de Fessenheim, n’apparaissent pas comme un risque majeur dans la brochure d’information du Grand Lyon sur les risques industriels...

Ce qu’il se passe aujourd’hui à Rouen n’est donc pas un fait lointain, une information de l’autre côté de la France qui nous concerne peu. La sécurité des sites industriels à risque est encore et toujours en France que trop laissée aux seuls industriels dont le profit reste encore et toujours plus important que les dépenses de sécurisation.

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Rouen - 2019


Surtout que comme le précisent les camarades de À l’Ouest.info l’usine était déjà connue pour être à risque, et a déjà eu dans son histoire plusieurs accidents industriels. La sécurisation du site semble clairement avoir été sous-estimée et pendant que les industriels se gavent et ne pensent qu’à leurs profits, c’est la population toute entière qui respire des fumées toxiques.

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