Second degré : Les chefs d’établissement à l’école du MEDEF

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Après la démagogie du B.A.-B.A.,
la nostalgie du zéro de conduite
et l’éloge de la grammaire à
grand-père, c’est l’invasion du « management » d’équipes et de la
gestion des ressources humaines
façon MEDEF au sein de l’E.N.
Avec la casse du statut des
enseignants à la clé, c’est ni plus
ni moins que celle du Service
Public d’Education qui est visée.

Autoritarisme et flicage des personnels

Certains chefs d’établissement anticipent
l’avènement de la gestion entrepreunariale
des établissements scolaires…
Déjà petits patrons, ils recrutent
les EVS, précaires parmi les précaires
 : 590 euros par mois pour 26
heures hebdomadaires, contrats de 6
mois renouvelables 2 fois… Ils ont
pouvoir d’embauche et plus si affinités - autant dire de vie et de mort sur
les EVS, surtout ci ceux-ci ont la
velléité d’exercer des activités syndicales.
Cela a été le cas notamment de
Didier Goncalves, militant à la CNT
Education, EVS au collège Les
Noirettes, dont le contrat n’a pas été
renouvelé à cause de son implication
au sein de la section CNT du bahut.

Un autre principal, à Marignane, innove.
Trouvant que les entretiens d’évaluation
individuelle manquaient à l’arsenal
de notation des profs, il les a
sommés de remplir un questionnaire
et de se présenter la semaine suivante
dans son bureau pour le fameux
entretien. Imaginant certainement les
« bienfaits » sur ses « collaborateurs »
que cela pourrait apporter… A savoir
 : individualisation des problèmes,
baisse de la solidarité et de l’entre
aide, peur de la mauvaise note, perte
de confiance en soi… On commence à
voir les précaires comme des ennemis,
à ne plus les soutenir : ils travaillent
autant et sont moins payés
que les statutaires ! On commence à
dénoncer ses petits camarades…

Bref, le bonheur
pour un chef. C’est
comme cela qu’on s’y prend lorsqu’on
veut privatiser un service public, c’est
comme ça qu’ils ont fait à La Poste.
Venons-en au contenu du questionnaire.
Entre autocritique et auto-flagellation
 : Que faites-vous pour mettre
en oeuvre le projet d’établissement ?
Rencontrez-vous des problèmes
avec vos élèves ? En parlez-vous
 ? , la porte est ouverte aux pires
calomnies : Avez-vous des contacts
dans le cadre du suivi des élèves -fréquents,
peu fréquents et pourquoiavec
les CPE ? les autres collègues ? la
Documentaliste ? L’AS ? On y trouve
jusqu’au contrôle de l’orthodoxie de
l’interprétation des réformes :
Comment participez-vous à la note de
vie scolaire ? Comment faut-il mettre
en place le socle commun ?

Consternant ? Pas seulement.
Dangereux. Et aussi complètement
illégal, enfin pour l’instant !

Le management pour les nuls

Pour ceux qui n’auraient pas encore
compris, le Recteur de Lyon organisait
un stage avec le MEDEF pour des
chefs d’établissement et des
conseillers de structures d’insertion le
28 février 2007 intitulé " Gestion prévisionnelle
des emplois et des compétences
". Des chefs d’entreprise
devaient intervenir sur des thèmes
tels que la qualité, la formation, les
ressources humaines, la violence
devant un parterre de 12 à 15 chefs.
Les objectifs : le
rapprochement
entre l’école et
l’entreprise et… le
transfert de compétences.
On imagine
que trop bien
le « sens » de ce
transfert de compétences.

Défense des statuts et solidarité sur nos lieux de travail

Si dans nos pratiques
nous refusons l’autoritarisme
et l’école réactionnaire que nous proposent
les politiques de tous bords,
nous devons également lutter contre
les dérives autoritaires de nos supérieurs
hiérarchiques pour maintenir et
faire progresser les pratiques d’organisation
collective et de solidarité au
sein des établissements et pour un
service public de qualité. Cela passe
d’abord par la défense du statut d’enseignant.
La casse de ce statut, loin
de se limiter à une simple augmentation
de temps de service comme voudraient
nous le laisser croire certains,
est la prolongation de la démolition
du Service Public d’Education initiée
en 2003 avec la décentralisation des
TOSS et la casse du statut des surveillants.

Cela passe aussi par de multiples
actions au quotidien : du soutien aux
précaires qu’ils soient profs, vie scolaire
ou TOSS, de la dénonciation de
ces contrats précaires… Du refus de
la délégation de pouvoir par l’intermédiaire
du CA ou du Conseil
Pédagogique au refus de participer à
des entretiens individuels, de signer
la notation annuelle voire de l’inspection,
en passant par l’organisation
d’heures d’information syndicale pour
définir quels sont nos problèmes et
de décider collectivement des moyens
d’actions à mettre en oeuvre pour les
résoudre.

C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons !

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