La fin de l’année 2006 a véritablement été subite par les habitants de
Oaxaca. La répression féroce qu’a vécu le mouvement social pacifique de
cet état du sud du Mexique, voisin du Chiapas et représenté par
l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca (APPO), se solda par une
vingtaine de morts, dont le journaliste indépendant Brad Will, et de
plusieurs centaines d’arrestations et de disparitions.
Les nombreuses violations des droits de l’homme par les forces
anti-insurrectionnelles fédérales et des groupes paramilitaires locaux à
la solde du gouverneur Ulises Ruiz, ont été rapportées dans l’enquête de
la Commission Civile Internationale d’Observation des Droits de l’Homme
(CCIODH) qui conclura le 20 janvier 2007, à Mexico, que l’ensemble des
actions policières font partie d’« une stratégie juridique, policière et
militaire (...) dont l’objectif ultime est d’obtenir par la peur le
contrôle de la population civile (indigène en particulier) dans des
zones où se développent des processus d’organisation citoyenne ou des
mouvements à caractère social non partisan ».
L’occultation médiatique totale des grands médias d’actualité sur le
sujet, bien qu’Amnesty International (entre autre) ait officiellement
rappelé au Mexique son devoir de respect des droits fondamentaux des
manifestants et apporté son soutien au prisonniers et disparus, a poussé
à la constitution du Collectif de Soutien Lyonnais aux Luttes Mexicaines
(CSLLM) à la fin de l’année 2006, qui vous propose de revenir sur ces
faits lors d’une soirée projection-débat à la Plume Noire vendredi 13
juin à partir de 20h30.
Le documentaire présenté est l’œuvre de l’américaine Jill Irene
Freidberg et décrit les différentes étapes du mouvement qui commença
durant l’été 2006 par une grève du syndicat enseignant et aboutit à la
création de l’APPO. Un film produit par Corrugated Films qui revient sur
l’appropriation particulièrement vive des médias par la population à
Oaxaca depuis le début du conflit et depuis le muselage violent de Radio
plantón. La Commune d’Oaxaca a vu en effet des dizaines de milliers de
travailleurs, d’indigènes, de femmes au foyers et d’étudiants prendre 14
stations de radio et une chaîne de télé, et les utiliser pour
s’organiser et défendre leurs luttes sociales, culturelles et
économiques.
Quand le peuple d’Oaxaca a décidé qu’il en avait soupé des
mauvais gouvernements il n’est pas allé raconter son histoire
aux médias, il a pris les médias !
Projection le 13 juin à 20h30 à La Plume Noire, 21 rue Pierre Blanc
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info