Nous exprimons notre tristesse et nos condoléances pour les victimes des attentats de Paris.
Ces assassinats abjects, prémédités, nous révulsent. Autant que ceux d’Ankara, dirigés eux, contre une manifestation d’opposition en Turquie, ou celui de Suruç, en juin, qui vît mourir des jeunes en route pour Kobanê.
On va pourtant essayer de nous faire croire, que ces victimes de Paris sont décédées pour la France, en lutte contre le terrorisme. On va nous parler de « déclaration de guerre ». Les cocardes ressortent.
Déjà, un état d’urgence est décrété, avant même de parler d’état de deuil. L’attitude sécuritaire est passée avant la compassion.
On peut s’attendre demain à une surenchère, à propos des frontières. Et on va encore entendre parler d’immigration et des réfugiés cause d’insécurité.
Déjà les appels à l’unité nationale sont de sortie, en même temps qu’on accepte les condoléances empressées d’un Erdogan, frère de lutte anti terroriste.
Mais si ces morts sont les nôtres, les guerres qui nourrissent le terrorisme elles, ne le sont pas.
Nous ne nous joindrons donc pas à des défilés appelés par des marchands de canons contre un terrorisme qu’ils cultivent à l’échelle mondiale, du fait de leur politique qui désespère les Peuples et les jette dans les bras de populismes religieux et de tueurs d’avenir.
Ce terrorisme naît de la pourriture d’un système qui broie l’autonomie et la souveraineté des Peuples, en les forçant sous le joug, en les divisant au gré d’intérêts.
Comment nous faire croire que la France lutte contre Daech lorsqu’elle soutient un Erdogan dans ses exactions contre les Kurdes qui le combattent ?
Comment nous faire croire que le gouvernement français lutte contre le terrorisme, lorsque que les circulations d’hydrocarbures frauduleux en provenance du Moyen Orient ne font pas l’objet d’embargo officiel ?
Comment enfin présenter l’invitation d’un président Iranien qui il y a peu, faisait bombarder ses opposants en Irak, au camp Lyberty et tresse des cordes pour son opposition intérieure ?
Ces contradictions qui justifient un état de guerre permanent auquel la France participe un peu partout dans le monde, sont les meilleurs alibis qu’on puisse fournir à des assassins kamikazes.
Oui, ces guerres sont les vôtres, mais les morts n’appartiennent pas à ceux qui les mènent en leur nom.
Kedistan se joint au deuil des familles, mais se désolidarise par avance de tous ceux qui voudraient en faire une instrumentalisation politicienne nationale.
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