Ce mardi 24 mars 2009 a eu lieu l’AG de Lyon2 sur les quais : le blocage a été reconduit à une bonne majorité à main levée (la majorité n’a même pas été contestée par les anti-bloqueurs, l’un d’entre eux appelant même ceux et celles qui ont voté pour le blocage, à venir massivement le lendemain et les jours suivant pour bloquer et ainsi respecter leurs engagements...).
Au cours de cette AG, les étudiant-e-s motivé-e-s étaient appelé-e-s à se rendre à 14h au 4bis Rue de l’Université pour organiser et participer à une action « mystère ».
Une grosse centaine a répondu à l’invitation.
L’idée de l’action était d’organiser un « printemps des chaises » (bloquer les amphis, les couloirs, les entrées de la fac avec des chaises) mais dans la rue et sur les voies du tram et plutôt du type « Printemps des chaises, des palettes, des meubles et des plantes vertes »…..Monter une barricade quoi…
5-6 personnes, armées de banderoles sont d’abord allées dévier la circulation au niveau de la rue Pasteur, puis la centaine restante s’est empressée de fêter dignement le printemps en déshabillant la fac de ses attributs (pots de fleurs et de plantes, chaises, meubles, palettes, etc.) pour mieux rhabiller la rue…
En 5 minutes, une bonne barricade était montée sur la rue de l’Université (au niveau du 4bis) et les voies du tram, et un beau bordel au niveau de la circulation s’en est ensuit instantanément.
Une personne pas-contente-du-tout essaya au fur et à mesure de son montage de lever la barricade et de dégager les palettes une par une mais face à la détermination des étudiant-e-s, elle se découragea bien vite (quitte à aller encourager ensuite les routiers à passer en force…) « parce-que-c’est-pas-normal-non-mais ! ».
La barricade est en place, et, au niveau de la déviation, des messages et des klaxons d’encouragements d’automobilistes sont adressés et quelques klaxons des pas-contents qui voudraient que les étudiants aillent au boulot, un peu aigris d’être obligés, eux, d’y aller…
10 minutes, puis une demi-heure, la présence policière se fait attendre et le bordel au niveau de la circulation et l’interruption du tram continuent. Les CRS ne sont pas loin puisqu’au même moment, au Rectorat, le rassemblement officiel se déroulait et déroulait du même coup ses rouleaux de PQ sur les grilles.
Au bout de 35-40 minutes de barrage, une première voiture de flics arrive, puis quelques talkie-walkimen, puis quelques msieurs-dames bien habillé-e-s, décoré-e-s d’une brassard orange, équipé-e-s d’un superbe appareil télé-objectif, d’un caméscope high-tech et de beaux flash balls….
Et là, ça dégaine : quelques photos et quelques films souvenirs pris de loin, et tellement discrètement, depuis la station de tram…ce sera tout pour l’instant.
Les autres attendent, l’un d’entre eux caressant affectueusement, non sans quelques signes d’impatience, son beau flashball. Pendant ce temps sur la barricade, les slogans habituels sont repris en plus du "qui sème des patates, récolte des patates"….
10 minutes plus tard, la tension est palpable : des CRS se préparent rue Pasteur, les Bâkeux se regroupent, telle une équipe de rugby avant un match, pour élaborer une stratégie, des oreilles attentives aux discussions des flics parlent d’une intervention imminente et par derrière (par les quais).
Par ailleurs, les flics auraient reçu, de la Présidence, l’autorisation d’intervenir au sein des locaux de l’Université.
Puis les flics venus « discuter » avec la "barricadeurs" lancent leur ultimatum : "Dans 10 minutes, si le barrage n’est pas levé, ça va chauffer".
De leur côté, les bâkeux retrouvent le sourire, satisfaits de répondre aux quelques automobilistes pas-contents, « ne vous inquiétez pas, dans dix minutes, ce sera fini », un peu émoustillés à l’idée de refaire chauffer le tonfa et de regoûter aux joies du tir de flashball.
Après une discussion collective, les étudiant-e-s mobilisé-es sur la barricade décident de lever le barrage et ce afin d’éviter encore la répression violente qui se dessinait. La barricade est donc levée, et le « mobilier » est rangé, prêt à être réutilisé très bientôt….
Au final :
Une action qui aura duré plus d’une heure,
un beau merdier au niveau de la circulation,
une bonne visibilité publique, signe que les étudiant-e-s sont encore bien mobilisé-es et déterminé-es,
pas d’arrestations,
une mise en jambe motivante et qui donne des idées pour la suite…
A noter, des déçus :
Les anti-bloqueurs (et sans doute quelques journalistes), déçus de ne pas avoir assisté au spectacle de la castagne et que les étudiant-es ne se soient pas pris quelques bons coups de matraques.
Les flics, déçus et frustrés de ne pas avoir pu exercer leur sport favori, la castagne.
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